Chapitre 8

156 8 0
                                    

Je restais encore quelques minutes devant les grandes portes, comme paralysée. Le labyrinthe était à la fois effrayant et fascinant, il m'attirait tellement que, si Newt ne m'avais pas interpellée, mes jambes m'y aurait emmenée sans que je ne le demande.

- Miss ? Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda le blond en trottinant vers moi. Il boitait ? Mais pourquoi ? Je lui poserais la question peut-être plus tard.

- Alby m'a fait écrire mon prénom sur le mur, on a un peu discuté, et ensuite, il m'a chargé d'amener leur repas aux coureurs du jour. Et là, ils viennent tout juste de partir.

- Anna... Ça fait plus de dix minutes qu'ils sont partis ? Qu'est ce que tu as fait pendant tout ce temps ?

- Rien, disais-je en haussant les épaules. J'étais juste un peu dans la lune, je suis sûrement encore fatiguée.

- OK. En tout cas, c'est cool, tu fais partie des nôtres maintenant, une vraie blocarde ! dit-il, un grand sourire collé sur le visage.

Nous marchâmes tranquillement vers la cantine, en discutant de tout et de rien. Quand nous arrivâmes, il n'y avait qu'une dizaine de personnes qui mangeaient. Le reste était encore dans leur hamacs, il était encore tôt, après tout.

Je pris un plateau, du jus de fruits, un croissant et une pomme. Encore accompagnée du blond, nous nous dirigeâmes vers la table de Newt, Chuck, Lana et Jeanne.

Nous posâmes notre plateau et prîmes place chacun sur une chaise en bois, à côté de nos amis.

- Tu sais ce que tu vas faire aujourd'hui ? demanda Chuck, la bouche pleine.

- Oui, Alby m'a dit que j'allais faire un stage dans chacun des boulots du bloc, disais-je en mordant dans mon croissant. D'ailleurs, c'est toi qui dois avec mon planning, Newt.

- Ah oui, t'as raison, commença-t-il en sortant un bout de papier de sa poche. Pour ta première journée en tant que blocarde, tu vas commencer avec les sarcleurs, le maton c'est Zart, et tu as de la chance, tu vas être avec moi !

- Génial ! disais-je en souriant excessivement.

- Tu vas ensuite aller avec les trancheurs, le maton c'est Winston, et puis pour le midi, avec Frypan pour le repas du midi. Cet après-midi, tu vas commencer avec les bâtisseurs, c'est Gally le maton, puis avec les medjacks, et pour finir, encore Fry pour le repas du soir. Il y a certains boulots que tu ne vas pas tester aujourd'hui, car ils sont suffisamment nombreux. Et coureuse, oublie juste cette idée. Ce soir, on aura une réunion après le repas pour décider dans quelle matière tu vas travailler.

Ça allait être très long et fatiguant... Voyant ma mine exaspérée, Newt et Thomas se moquèrent de moi.

- Super la solidarité entre nouveaux, Tomy, ça fait plaisir à voir, disais-je en soupirant. Ça me faisait bien rire de trouver des surnoms aux blocards.

- Mais... Elle ne va pas tester torcheur ? s'étonna Chuck.

- Le truc, c'est que, si tu es torcheur, c'est parce qu'aucun boulot ne te convenait, et je doute que ça arrive pour Anna, expliqua Lana.

- Il y a quoi de passionnant dans ce métier même ? demandais-je en haussant un sourcil.

- Bah... Tu nettoies les douches, les toilettes, l'abattoir... dit le petit, lui-même pas très convaincu.

Je commençais donc dans les champs en compagnie de Thomas, Newt, Zart et d'autre sarcleurs.

Je ne me débrouillais vraiment pas mal, mais c'était toujours répétitif, creuser des trous, planter, arroser, mettre de l'engrais, cueillir, etc.

Zart, leur maton, m'avait expliqué pendant plusieurs heures chaque plante, chaque légume, chaque fruit, comment les faire pousser, c'était un peu intéressant mais tout de même ennuyeux. Il semblait vraiment passionné par son boulot. Ça faisait plaisir à voir, mais je n'étais pas sûre que ça me convienne à moi.

- Bon, ça ira pour ce matin, dit Newt pour mon plus gros soulagement. Tu peux aller voir Winston, il est dans l'abattoir.

- Attends... Trancheur c'est quand on tue les animaux ? demandais-je, pas très rassurée.

- Oui, courage ! dit le blond en me donnant une petite tape dans le dos.

Je me dirigeais à contre-cœur vers l'abattoir.

A peine entrée dans le grand bâtiment, une mauvaise odeur m'emplit les narines. C'était un mélange de pourriture, de sang, de vomit et d'engrais.

- Tu vas t'habituer à l'odeur, ne t'inquiètes pas, dit Winston, amusé en voyant ma mine dégoûtée.

Il faisait à peu près ma taille, avait des cheveux bruns, des yeux foncés, environ seize ans et avec une légère acnée sur les joues et le front.

Il m'expliqua tout ce qu'il y avait à savoir sur le métier, comment utiliser le matériel, comment élever les animaux...

- Comment tu fais pour apprécier faire ça tous les jours ? demandais-je, curieuse.

- A vrai dire, je n'avais pas vraiment eu le choix. J'étais dans les quinze premiers à arriver, personne n'était à ce poste, alors je m'étais dévoué pour faire le sale boulot. Mais si tu veux des avis de vrais passionnés, demandes à Billy ou Martin, dit-il en me pointant du doigt deux garçons qui vidaient des intestins d'un corps de cochon.

J'avais failli vomir deux fois, des hauts le cœur m'obligeaient à régulièrement prendre l'air. Winston avait voulu me mettre à l'épreuve en tuant un cochon, mais j'échouais lamentablement, j'en étais incapable.

- Bon, je pense que tu devrais t'arrêter là pour aujourd'hui, ce n'est pas contre toi, mais tu n'es pas du tout faite pour ce travail là.

Je soupirais, soulagée.

- Bon bah je vais voir Fry alors, bonne fin de journée !

- Merci, toi aussi. Passes le bonjour à Frypan de ma part !

Je sortis de cet endroit, soulagée. Winston était très gentil, mais élever des animaux pour ensuite les tuer n'était pas ma vocation. 

°°°°°°

C'est tout pour le chapitre 8, j'espère qu'il vous a plut même s'il était beaucoup plus court que les autres...

Endangered but protectedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant