On reste amis?

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Ulrich a un air de dégoût quand il la voit s'avancer sur le terrain de basket. Elle fait semblant de ne pas l'avoir remarqué. Elle sort tout juste des toilettes car Léandre n'a toujours pas les clés. Elle salue de la main Léon, Pierre et Raphaël. Elle n'a pas eu l'occasion de rencontrer d'autres garçons alors elle s'accroche un peu à eux.

Quand vient le moment de former des paires pour les échauffements, le capitaine force encore une fois Céleste. Comme Léandre les surveille depuis les tribunes avec un air colérique, elle se contraint d'obéir de peur d'attirer l'attention et d'être accusée de créer des problèmes.

Cette fois-ci, Ulrich ne cherche pas à inventer une épreuve pour la provoquer en duel. Il ne lui adresse pas la parole pendant les exercices et elle ne s'en plaint absolument pas. Elle observe les gestes des autres et les reproduit pour suivre le rythme sans l'aide de son partenaire.

À la course de relai, elle a cependant l'impression qu'il lui donne violemment le bâton pour la mettre en difficulté quand elle tente de le rattraper.

Léandre annonce qu'il est temps de créer les six équipes qui s'affronteront tour à tour sur le terrain de basket. Il désigne les capitaines, dont Ulrich, qui se séparent du reste du groupe.

Ils choisissent chacun leurs tours les joueurs de leur équipe.

À sa grande surprise, il ne sélectionne pas Céleste. Elle est ravie avant de se rendre compte qu'il veut certainement être dans l'équipe qu'elle devra affronter.

Au fur et à mesure que les groupes se forment, le nombre de joueurs attendant d'être appelés diminue. Puis rapidement, il ne reste plus que Céleste. Aucun capitaine ne veut d'elle.

Il ne reste plus qu'une place dans une équipe dont elle ne connaît personne. Elle les rejoint et essayer d'ignorer leurs grimaces de déception.

Elle commence à remettre en question son entêtement pour intégrer ce club. Le coup de sifflet la sort de ses pensées.

Sur le terrain, sa capacité à se distancer efficacement des autres lui permet de se positionner stratégiquement en attaque. Les cris d'encouragements des camarades qui les observent depuis les estrades sont si forts qu'ils recouvrent la voix de Léandre qui tente de hurler des conseils aux joueurs. Parmi les exclamations des supporters, les crissements des baskets et les coups de sifflet, Céleste l'entend suggérer aux membres de son équipe de lui faire des passes. En effet, elle n'a pas touché une seule fois la balle.

Léandre annonce la fin du jeu. L'équipe battue reste sur le terrain pour affronter les nouveaux adversaires venant des tribunes. Les garçons perdants grognent et font savoir leurs mécontentement:

- On aurait pu gagner si on avait pas cette meuf avec nous.

- C'est comme si on formait une équipe qu'à quatre au lieu de cinq, alors forcément qu'on perd !

Céleste aimerait avoir le courage de leur répondre. Ulrich se poste devant elle avec le ballon orange.

- Alors comme ça, on est nulle au basket ?

- On ne me fait pas de passes, ça n'a rien à voir!

- Bah on va voir tout de suite, lui dit-il en s'éloignant pour se placer sur le terrain.

Le match débute, Céleste retrouve l'énergie de se battre pour ne pas laisser Ulrich l'humilier, mais pour autant, les garçons continuent de l'ignorer.