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C'est un véritable handicap.

J'ai la chance de zigzaguer entre les relations amoureuses pour l'instant mais je sais que viendra un moment où j'aimerais un homme assez fort pour vouloir m'engager. Je sais que la peur tentera de me paralyser. Je sais que je l'observerais sous toutes les coutures avant de me laisser tomber pour lui. Je sais que je m'assurerais de sa bienveillance et de son empathie. Je sais que je lui raconterais tout en amont pour qu'il soit honnête, qu'avec franchise il admette ne pas pouvoir porter sur ses épaules une femme qui a autant morflé ou au contraire s'y dévouer. Je sais que je pleurerais des heures, la tête sur son torse, en m'excusant de ne pas être réparée, je sais que je lui intimerais que ce n'est pas non plus son devoir. Je sais que je serais stupidement convaincue que son amour est irréel, je sais qu'il n'aura d'autre choix de se répéter.

Mais je sais qu'irrémédiablement deux corps soumis à l'attraction de la gravité n'ont d'autre choix que d'entrer en collision.

Et je sais que ce sera compliqué, que ce sera pénible et douloureux. Je sais que ce sera long, que je culpabiliserais de ne pas être guérie. Je sais que j'aurais peur qu'il s'impatiente, peur qu'il se lasse, peur de ne jamais pouvoir sauter le pas.

Je sais que tout cela ne me concerne pas encore, mais je ne peux m'empêcher d'y réfléchir, d'angoisser, d'en rêver.
C'est un véritable handicap, mais j'espère un jour pouvoir le surmonter.

𝐉𝐎𝐔𝐑 𝐌𝐀𝐔𝐒𝐒𝐀𝐃𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant