• Prologue •

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« Il est là, au bout du couloir. Il est adossé contre un casier. Et il discute avec ses amis. Ses amis. Comment peut-il en avoir ?

Pas le temps pour ce connard, j'avance. Je le regarde à peine, faisant comme si mon rêve qu'il n'existe pas n'en était pas un. Mais je sens son regard sur moi. Je lève les yeux et fait face à mon cauchemar. Ses yeux sont remplient de haine. Lui rendre son regard ne fut pas difficile.

J'avance. Comme je m'y attendais, il avança son pied pour me faire trébucher. Manque de chance pour lui, il était beaucoup trop prévisible. Avant qu'il n'est le temps de le retirer, je prend soin de marcher dessus en appuyant bien fort.

J'ai changé, connard.

Avant que je ne puisse aller plus loin, il m'attrape le poignet. Il s'éloigne légèrement de son groupe d'amis pour me chuchoter discrètement:

T'as fait du progrès, Didi.
Vas te faire voir, Riven.

Didi. Sérieusement.

Il eu un sourire satisfait. Si seulement le monde voyait toute le mal que renfermait ses sourires.

Mais ce n'est pas en me carressant le pied que tu vas réussir quoi que se soit. Revient à ta place, petite merdeuse.

Avant que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit, il était parti rejoindre ses amis avec l'air le plus innocent qui soit.

Je me retourne, lève mon majeur et continue ma route. S'il croyait m'impressionner, il était loin du compte. Si seulement tout le monde le voyait comme je le vois, comme il est réellement, il ferait moins le fière. Un jour, il aura ce qu'il mérite. Je me l'étais promis.

Les gens le voyaient comme ce gars voulait qu'ils le voient. Ils buvaient ses paroles. Il aurait beau dire les pires conneries du monde que les gens seraient d'accord avec lui. Ce mec était un charmeur de serpent. Un menteur. Mais évidemment, ça, personne ne le sait. Comment détester le grand, le beau, le si gentil Jérémiah Riven ? Comment ne pas l'aimer, ce jeune homme au sourire parfait, aux boucles blondes et aux trait d'anges ? Comment résister à ces yeux, ce visage, ce corps ? La terre entière le trouvait parfait.

Et c'était ça, le pire. J'étais la seule à le détester- voir juste ne pas l'aimer. J'étais la seule à trouver qu'il était l'image même de la définition que pourrait avoir le mot "connard".

Même les professeurs, pour vous dire. Même eux le trouvait... quoi, déjà ? "Brillant". Jérémiah Riven, brillant ? Laisser moi rire. Il était aveuglant, oui. On ne voit que lui partout.

Qu'est ce que j'aurais donné pour que les gens soient moins naïf. Ou pour que ce connard en soit au moins un jusqu'au bout. Qu'il ne se cache pas derrière sa fausse identité d'ange envoyé sur terre. Mais malheureusement pour moi, c'était qu'un lâche. Un putain de peureux.

Un jour, les gens sauront qui tu es vraiment. Un jour, ils verront tous le connard que t'es. Un jour, tu n'auras plus à te cacher, Riven. Je te le promet. »

Être la seule à le détester était déjà assez dure.
Mais jamais je n'aurais imaginé que l'aimer le serait encore plus.

Never say NeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant