Chapitre 19

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- Il faut que j'aille chercher le corps de Ben, répéta Minho alors que je ne lui avait pas répondu.

- Non, c'est pas une bonne idée, dit Thomas en secouant la tête négativement, de droite à gauche.

- Thomas a raison, on ne peut pas se permettre d'y retourner après avoir réussit à survivre pendant une nuit, ça serait totalement idiot de mourir pour ça, conclus-je.

- Ça, ce n'est pas rien. Ben est l'un de mes meilleurs amis et je ne le laisserait pas, dit-il en commençant à s'emporter, il avait raison sur ce coup là : je m'étais mal exprimée, mais avant même de pouvoir m'expliquer, il continua :

- Et puis de toute façon je ne vous ai pas demandé d'y aller avec moi, dit-il en plissant les yeux.

- Min'... T'es sûr de toi ? demandais-je en me mordant la lèvre, inquiète.

- Sûr. Je ne peux pas le laisser un jour de plus dans le labyrinthe, il mérite un vrai enterrement au bloc, avec tous ses amis, dit-il presque sèchement. Il est hors de question que je l'abandonne une nouvelle fois, dans ce putain de labyrinthe où il a perdu la vie, il fit une petite pause pour reprendre son souffle, où je l'ai envoyé à mort, compléta-t-il en baissant les yeux, la voix soudainement tremblante.

- OK, mais je viens avec toi, cédais-je.

- C'est hors de question, tu as déjà risqué ta vie pour nous aider à franchir les portes, tu t'es retrouvée à devoir courir et survivre pendant toute la nuit, protesta l'asiatique.

- Tu ne me feras pas changer d'avis, je viens avec toi, un point c'est tout, insistais-je.

- Moi aussi, ajouta Thomas.

- Non, toi tu dois te reposer, comme Anna l'a dit, tu dois ménager ta cheville si tu veux être de nouveau sur pieds rapidement, refusa le maton.

- Mais... commença le brun, OK, finit-il par dire en soupirant, mais faites attention, ça serait con que vous mouriez maintenant.

- Reste caché dans le lierre jusqu'à notre retour et ne prends surtout pas de risques inutiles, le mis-je en garde.

Après l'avoir aidé à se camoufler au mieux dans les plantes, nous commençâmes à courir.

Minho montrait le chemin, comme à son habitude, nous menant à l'endroit où Ben était décédé. Selon le coureur, nous ne serions qu'à une, voire deux heures de course.

Lorsque nous fîmes une pause, je décidais de briser le silence qui s'était installé :

- Tout à l'heure, tu as dit « Où je l'ai envoyé à mort », tu penses que c'est ta faute ? demandais-je.

- Oui, pourquoi ? demanda-t-il en se tournant vers moi, les sourcils froncés, le moment avait peut-être été un peu mal choisi.

- Parce que ce n'est pas ta faute, disais-je en relevant la tête pour croiser son regard.

- C'est moi qui l'ai amené jusqu'aux portes, insista-t-il d'une voix amère.

- C'était trop tard, tu le savais. Et, à ce que je me souviens, tu avais des ordres, tu ne l'as pas fait de ton plein gré.

- Mouais, commença-t-il pas très convaincu face à mes propos. Mais tu ne peux pas comprendre de toute façon, qu'est ce que tu aurais fait à ma place ? Comment tu te serais sentie ?

Il avait raison, je ne pouvais rien répondre à ça, en voyant mon silence, il soupira :

- Bref, on devrait reprendre notre route si on ne veut pas arriver trop tard.

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