Jusqu'à ce que tu m'aimes ( Nouvelle Version )

Chapitre un - Romy ( première partie )

Seattle.
Une ville aussi admirable qu'incroyable, et qui me berce depuis tant d'années déjà. Cette ville, témoin de la naissance du grunge, un style musical des années 90, interprété par des groupes tout autant célèbres les uns que les autres tels que Nirvana ou Pearl Jam. Ce genre musical qui a fait danser et chanter des générations et des générations, passant obligatoirement par celle de nos parents.

Plus grande ville de l'État de Washington, Seattle est dynamique en particulier grâce à sa technologie extraordinaire ainsi que par sa notoriété impressionnante. Bien connue aux yeux de tous, elle abrite les plus grands chefs d'entreprises, entrepreneurs ou personnes importantes et bourrées de fric. De plus, notre métropole regorge de nombreux monuments phares comme le Sky View Observatory ou bien, le Space Needle que j'aperçois au loin d'ailleurs, et qui m'impressionne comme toujours lorsque j'y pose mon regard pour renouveler mon admiration auprès de lui.

J'y vis depuis que je suis petite, plus précisément depuis l'âge de huit ans - si je ne me trompe pas - avec mes deux parents, James et Opa Smith. Dans mes souvenirs, mon arrivée n'a été très joyeuse pour ma part, contrairement à l'enthousiasme dont jouissait mon père ainsi que ma mère. Tout s'est retrouvé à être compliqué à mes yeux car il fallait que je réapprenne à m'habituer à une future vie, différente de celle que j'avais pu imaginer auparavant.

On m'avait, sans plus attendre, imposé de construire un schéma dans lequel je devrais effacer tout de mon ancienne vie pour m'adapter à une que je ne souhaitais pas. Et surtout que je ne connaissais pas aussi bien que la précédente. Dans mon endroit à moi. Dans ma campagne.

En bref, j'ai dû apprendre chaque endroit et chaque recoin - que je connais par cœur aujourd'hui - de cette ville encore inconnue à mes yeux, afin de pouvoir m'y retrouver un jour. J'ai également eu besoin d'adopter un nouveau style de vie, qui ne me ressemblait en aucun cas, mais qui était semblable à celui de Seattle. Moi, jeune campagnarde et habitante d'un milieu rural, voilà que je devais devenir et me métamorphoser en une autre personne : en une citadine bien propre à la définition donnée par les dictionnaires. Et je pense que c'est ce dont j'ai eu le plus de mal.

Après ces événements, je savais éperdument que ma vie n'allait plus être la même, et je n'avais pas eu tort. Mon quotidien était rythmé par le bruit exaspérant et affreux des centaines - même des milliers - de voitures. Et je ne vous parle pas des sirènes de polices ou d'ambulance, qui me donnaient un mal de tête pas possible à chaque fin de journée. Ça devenait difficile à vivre. Je préférais sincèrement les petites vaches qui étaient devant chez moi, elles étaient beaucoup plus calmes.

Comme vous vous en doutez, ce fut plus qu'un simple bouleversement pour la jeune fille que j'étais à ce moment-là. J'abuse sûrement de la situation dans laquelle je me trouvais, mais je sais que je l'ai mal vécu. J'ai eu l'impression d'étouffer et de ne pas être à ma place, comme si ce monde ne me correspondait pas. M'arracher d'une petite ville qui comptait moins de deux mille habitants, pour m'implanter dans un environnement opposé, a complètement troublé la petite vie tranquille, calme et paisible que je menais.

A vrai dire, dès que nous avons déposé nos chères petites valises dans la maison que mes parents avaient achetée quelques mois avant, j'étais sans cesse éblouie par la vue qu'elle nous offrait sur les nombreux gratte-ciel qui font la beauté de cette ville. Mais au fond, je pensais que tout cela n'était qu'une blague de mauvais goût, et que ce voyage n'allait pas s'éterniser. Sauf que je me suis trompée sur toute la ligne. Mon père me répétait tous les jours que ce changement n'était que provisoire, qu'on allait bientôt rentrer et qu'il ne fallait pas que je m'inquiète. Mais il m'a menti. De toute manière, c'est tout ce qu'il sait faire.

Quant à ma mère, elle essayait le plus possible d'atténuer mon chagrin en me montrant les points positifs de la ville, et je ne la remercierai jamais assez pour ses actes. Car je crois que sans ça, la vie aurait pu être bien pire.