Chapitre I

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Cette histoire commence dans un avion, précisément un vol direction Paris qui est très très long, trop trop long. Je déteste les vols de plus de deux heures et demie sauf que j'aime voyager donc je suis obligée de sacrifier mon confort pendant quelques heures. De toute façon c'est pas grave, ça vaut la peine cette fois-ci puisque je retourne voir mon père et mon petit frère après 8 mois.

Allez plus qu'une demie heure avant la fin de ce calvaire..

Je pense que le pire ça a vraiment été d'oublier mon livre à la maison. Je l'avais bientôt fini et j'étais à une dizaine de chapitres de connaitre le meurtrier. Je suis trop dégoûtée... Mais en vrai quand j'y pense, je n'aurais jamais osé allumer la petite lumière au dessus de ma tête alors que les gens autour de moi dorment. Ça m'apprendra à prendre un vol de nuit...

****

Il était 7 heure du matin et je regardais par le pare-brise les rues vides de la banlieue sud de Paris, il n'y avait personne. Il devait être trop tôt pour les parisiens, pourtant c'est bizarre, normalement c'est à ce moment là que le periph' commence à se remplir. Bon je vais pas me plaindre, j'avais pas la force d'affronter les bouchons après 6 heures de vols et 45 minutes de trajet depuis Roissy. Il manquait plus que je fasse un accident avec ma location et que je perde ma caution.

Al Hamdoullilah, Dieu m'a facilité.

Arrêtée à un feu rouge, je me demandais s'il était mieux de prendre mon petit déjeuner au McCafé sur le chemin ou plutôt de passer à la boulangerie prendre des viennoiseries et d'attendre de manger à la maison quitte à réveiller tout le monde.

Je sais pas..

Je sentais que le conducteur de la voiture de droite me fixait sauf que je ne suis pas du genre à faire des eye-contacts, je préfère attendre que la personne tourne sa tête. J'admet être courageuse pour beaucoup de chose mais ça, ça m'est impossible. Et puis de toute façon faut vraiment être un psychopathe pour fixer les gens aussi ouvertement.

Sauf qu'à un moment, quand le mec abuse et force le contact je suis obligée de le remettre à sa place en le regardant mal. Je sais pas pourquoi je fais ça mais c'est comme une protection. Vous n'imaginez pas le nombre de gros lourds qu'on affronte tout les jours, on est obligées de faire les vénère même quand le mec n'a rien fait.

Je le regarda alors avec mon meilleur regard méprisant, et là malgré moi mes yeux s'écarquillèrent.

Bah ça alors, je ne m'attendais à tomber sur tout le monde sauf sur lui..

Lui en revanche ne semblait absolument pas déstabilisé par ce contact visuel. Son regard était plus analysant que dévisageant, comme si qu'il étudiait le moindre de mes traits.

- Arrête de me fixer trop longtemps au bout de 5 secondes ça devient payant.

Il esquissa un petit sourire amusé.

- Qu'est ce tu fous là? J'croyais que t'étais partie.
- Ca te regarde pas.
- T'es toujours aussi douce toi.

Le feu passa au vert, je ne répondis pas et fonça. Franchement s'il y avait bien quelqu'un à qui je ne voulais pas me justifier c'était bien lui. Avec sa tête là.. Faut pas qu'il oublie qu'on est pas amis et qu'il n'a pas à me parler aussi aisément.

Au feu rouge suivent, il me rejoint, toujours à par la droite.

- Tu penses rester pour combien de temps encore?
- pourquoi je t'ai manqué?
- peut-être bien, dit-il avec son sourire narquois
- oui c'est ça, allezzz..

Il se fou de moi en plus

- Toi aussi t'es marrante, tu te casses sans prévenir, du jour au lendemain et quand tu reviens 20 ans plus tard tu fais la choquée qu'on te pose des questions.
- Mais Nassim, on est pas amis, j'ai aucun compte à te rendre. Et même, si je veux partir 7 ans, je pars 7 ans et je reviens. Ça te regarde pas t'es pas mon mec.

Il me regarda l'air interdit, il m'avait presque fait de la peine et j'ai sentis un peu de culpabilité pour avoir été aussi dure, mais lui aussi il est drôle avec son interrogatoire.

Le feu retourna au vert et cette fois-ci c'est lui qui fonça devant moi. C'est pas grave, de toute façon c'est même pas quelqu'un qui m'a manqué, j'ai pas pensé à lui une seule fois là-bas. Vraiment je fais aucun dénis, c'est vraiment pas quelqu'un à qui j'apporte de l'importance. Mais c'est vrai que la culpabilité ne m'a pas quitté de la journée. Je déteste être méchante.

Je sortis de la voiture et pris ma valise du coffre ainsi que mon tote bag allongé sur la place passager. J'avançais vers le hall de mon père mais le bruit de mes escarpins hauts me mettait mal à l'aise, ça me gênais d'être la seule source de bruit dans les environs.

- T'as besoin d'aide?

Je me retourna et me retrouva nez-à-nez avec un type que je n'avais jamais vu de ma vie, un mec de mon age à peu près, plutôt beau mais pas mon style.

- non merci c'est gentil.
- t'es sure?
- oui je t'ai dis que c'était pas la peine.

Avec un grand sourire, il marcha vers moi et saisit ma valise.

- je t'ai dis que je n'avais pas besoin d'aide
- Ca me fait plaisir

Mais il se moque de moi lui ou quoi?

- écoutes j'vais m'éner...
- Wafah y'a un problème ?

Je me retourna et en face de nous se trouvait Nassim, les mains dans les poches entrain de fixer la main du mec sur ma valise.

- Ah Nassim, ça va mon gars.
- ca va merci.

Il s'avança vers mon bagage et lui saisit des mains.

- t'inquiète pas c'est moi qui la ramène chez elle.

C'est une blague?!

- ah ok désolé, bah vazzy à plus alors.

Le mec s'en alla de son côté et lorsque je tourna ma tête vers Nassim, il était déjà loin devant moi et je me suis retrouvée à trottiner derrière lui avec mes 10cm de haut. Je restais encore silencieuse par peur que le mec ne revienne mais je me posais pleins de questions. Arrivé au hall de mon père je le regardais médusée.

- Mais comment tu sais ou j'habite
- bah parce que je vois toujours ton frère là, et aussi parce que j'suis ton voisin.

Tu rêves! <Wafah et Nassim>Où les histoires vivent. Découvrez maintenant