Chapitre II

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Lorsque mon père s'est installé ici, c'était suite au divorce de mes parents. Trouver un appartement lui a prit des années dans le sociale pour au final se retrouver dans un taudis mal entretenue. Il se résolut donc au dernier moment a abandonné le projet pour prendre dans le privé. Depuis mon petit frère de 2 ans de moins y est installé avec lui.

Ça ne fait que huit mois que je ne suis pas revenue et si Nassim habitait ici je le saurais or là ce fut une parfaite surprise. J'étais tellement surprise que je le dévisageait depuis maintenant une dizaine de seconde.

- quoi, pourquoi tu me regardes?
- mais depuis quand t'es installé ici?
- le temps passe et les gens évoluent.

Orgh vazzy toi avec tes phrases toutes faites.

Je roula des yeux, ouvris la porte d'entrée et entra devant lui dans le hall. Je sais que je peux paraitre irrespectueuse ou insupportable mais avec les mecs comme ça, il ne faut surtout pas laisser l'occasion de prendre la confiance.
Lorsqu'il entra dans le hall à son tour, je saisit ma valise.

- merci de m'avoir aidé, je n'ai plus besoin d'aide.

Il sourit et hocha la tête me laissant récupérer ma valise. Déjà j'apprécie qu'il ne me force pas la main à faire « l'homme virile sauveur de femmes » à deux balles. J'avançais vers l'ascenseur lorsque je sentis sa présence juste derrière moi. Je tourna la tête et le fixa de nouveau.

- J'habite au 5e.

Ah ok..

Lorsque l'ascenseur arriva, il entra le premier et lorsque je voulu le suivre, les roues de ma grande et surtout très lourde valise se coincèrent dans le seuil des portes. C'était lourd et dure de la soulever et additionné à ça, mon hijab qui tombait sur mes mains et donc qui me gâchait la vu. Le pire restait le fait qu'il n'y eu pas de capteur de mouvement à ce moment donc l'ascenseur se ferma sur moi. Ou presque, au moment ou les portes devaient me toucher, une main les coinça.

Lorsque je leva la tête, contrairement à ce à quoi je me serais attendue, Nassim ne souriait ou ne se moquait absolument pas. Au contraire, j'avais l'air de lui faire de la peine, or j'ai une fierté monstre. JAMAIS DE MA VIE JE NE DOIS FAIRE DE LA PEINE À QUELQU'UN, ça va pas ou quoi. Donc ça m'énerva encore plus mais cette haine, je la gardais en moi plutôt.

Dans l'ascenseur je m'étais placé de façon à ce qu'il n'ait pas accès à mon visage et à mes emotions. C'était long punaissseeee.

- Ça fait 6 mois.

J'hésitais mais fini par me retourner vers lui.

- de quoi tu parles?
- bah ça fait 6 mois que je vis ici.
- et pourquoi tu as déménagé, t'étais bien chez tes parents non?
- oui mais Wafah à un moment donné faut se concentrer. J'ai 24 ans, je vais pas rester chez mes parents toute ma vie, j'dois bien avoir des responsabilités à un moment donné.

C'est vrai, je suis d'accord.

Moi aussi j'ai volé de mes propres ailes, même si mon histoire est plus compliqué que ça. Je comprend tout à fait ce besoin d'affranchissement des parents, d'autant plus que c'est un homme et qu'il a des choses à se prouver.

- pourquoi t'es revenue?
- pour voir mon père et mon frère. Pourquoi ?
- j'pensais plus jamais revoir ta tête ici.

Je ris,

- Mais et alors? On'dirait que ça va changer quelque chose à ta vie.

Il resta silencieux, et cette sagesse de se taire quand c'était nécessaire était quelque chose qui m'avait sauté aux yeux depuis que je l'avais revu. Je trouve ça très noble de sa part et surtout en connaissant le Lui de y'a deux ans. Il n'était pas du genre humble, il était plus de ceux qui cherchaient constamment à prouver. Je ne le supportait pas pour ça d'ailleurs.

Ce silence rendit le moment plus long que nécessaire. Heureusement l'ascenseur venait d'atteindre le 3e, l'étage de l'appartement de mon père. Je sortis sans le regarder.

- merci de m'avoir aidé en tout cas.
- De rien.

Les portes se fermèrent et il disparu. Je fis rouler ma valise vers la porte ou m'attendaient les deux hommes de ma vie et sonna. J'eu le temps de mourir avant qu'ils ne m'ouvrent, j'avais oublié qu'en France le vendredi c'était grasse mat'.

- Y'avait pas de vol plus tôt ?
- très drôle.

Je lâcha ma valise et prit mon petit frère qui maintenant était très grand dans mes bras. Derrière lui se trouvait mon père vers lequel je me dirigea avant de sautant dans les siennes.

- Salam alayki ma princesse, t'as fais bon voyage?
- c'était tellement longgggg! J'en pouvais plus.
- t'as pas dormis?
- vite-fait.. J'suis KO.
- T'as de la chance, ta chambre est rangée.
- BarakAllahou fik. J'ai apporté le petit déjeuner.

Je m'installa dans le salon pendant que mon frère alla préparer du café dans la cuisine. Lorsqu'il déposa le thermos sur la table à manger je déclina.

- non merci j'bois pas de café.
- tu rigoles? T'as quel age, 14 ans?
- non justement j'essaie de ne pas me droguer à ça et de reposer mon corps de façon naturel.
- ah moi tu me parles pas tant que j'ai pas pris mon café
- ptdrrr tu parles comme les frères de maman.

En effet dans la famille de ma mère, mes oncles étaient de vrais amateurs de cafés. Mon père lui était à un autre niveau, il buvait dans une riquiqui tasse son café noir avec trois sucres, j'vous racontes pas l'état de ses dents.

- dis-moi Bilel, tu savais que Nassim habitait dans l'immeuble?
- oui au 5e, depuis qu'il est là on est h24 ensemble. Pourquoi?
- je l'ai croisé et je m'y attendais absolument pas.
- si ça fait 6 mois j'crois qu'il est là et il vient souvent à la maison en plus avec Samir.
- pourquoi ??
- Parce qu'ils sont restés avec moi quand maman elle a fait sa hijra et que tou t'es partie avec elle.

Samir c'est le petit frère de Nassim qui à l'âge de mon frère Bilel. Quand j'étais dans les classes de Nassim, Bilel et Samir étaient ensemble. Contrairement à son frère, Samir c'est un amour et je l'ai toujours bien aimé. Quand ma mère à fait sa hijra, leur mère à promit à la mienne de s'occuper de mon frère et lui a dit qu'à n'importe quel soucis Bilel pourrait compter sur Nassim puisqu'il était déjà établit.

- Mais de toute façon il a arrêté de venir depuis qu'il s'est marié

Tu rêves! <Wafah et Nassim>Où les histoires vivent. Découvrez maintenant