Chapitre III

4 0 0
                                    

Pardon?!!! Lui marié?!

De mon côté, depuis mes 19 ans j'ai reçu quelques demandes en mariage mais elles n'ont jamais aboutie. Soit le garçon ne me plaisait pas, soit il n'avait pas la même vision des choses que moi, soit il attendait des choses de moi que je ne pouvais pas lui donner. J'ai préféré me concentrer sur mes objectifs quitte à mettre de côté pour un moment mes rêves nuptiaux. Voila pourquoi à 24 ans je ne suis toujours pas casé. Ce n'est pas parce que je n'ai pas pu mais parce que je n'ai pas voulu.

Pour revenir à Nassim, je suis complètement choquée. Il n'a pas fait allusion une seule fois à son mariage ou à sa femme. C'est dingue quand même, on grandit avec quelqu'un, on le connait comme sa poche, on part quelques temps et quand on revient il est complètement changé. Tant mieux pour lui.

- C'est une quoi?
- j'en sais rien mais peut-être une tunisienne comme lui.
- possible. Mais Samir il t'as rien dit?
- Vazzy j'lui parle plus à lui.

Alors là il ne faut absolument pas se méprendre sur sa réaction. Lui et son pote ils sont comme un vieux couple, ils sont à leur douzième divorce. Je sais que c'est que passager donc je m'en fais pas trop pour leur amitié.

- Sinon papa ça va?
- ca va et toi?
- Al Hamdoullilah.
- Tu sais que ta cousine Hajar va se marier cet été InchaAllah?

Ça c'est typiquement mon père, il connait chaque détail de la vie de ses neveux mais ses propres enfants sont un mystère pour lui. Avec le temps je m'y suis fais.

- Oui c'est ça, la dernière fois vous aviez dit la même chose et finalement elle m'a raconté qu'elle était pas intéressée.
- Mais si je te promet.
- j'en parlerais avec elle.
- Sinon tu sais..

Quand il commençait comme ça, je savais quel allait être le sujet qu'il allait amener sur la table.

- t'as fini tes études et tu travailles, t'as 24 ans, il serait peut-être temps de te marier.
- papa je veux pas presser les choses. Je me connais par coeur, je sais ce que j'aime et ce que je n'aime pas, j'ai des critères bien établis. Tout ce qui manque c'est de trouver la personne.
- Si tu penses comme ça tu trouveras jamais.
- papa j'suis quelqu'un qui est très sensible, j'ai une intuition très forte et jusqu'à là tout ceux qu'on m'a présenté j'les sentais pas.
- t'es trop difficile, tu trouveras jamais la perfection donc prends quelqu'un de bien élevé, dans le dinn et qui gagne bien.
- InchaAllah papa, je vais commencer à chercher.
- T'as pas trouvé d'émiratis là bas?
- Non, j'avais pas le temps.

C'est faux.

- c'est pas grave, bientôt InchaAllah.

****

J'avais la tête dans les vapes quand je ferma la porte à clés. J'avais fais une longue sieste de 3 heures et demis, j'étais tombée raide dans mon lit sans même ranger mes affaires. Ce voyage m'avait tellement épuisé!

J'avais quelques missions à accomplir dès la première heure: envoyer deux trois papiers administratifs à la Poste, récupérer quelques colis en points relais et surtout faire des petites courses. J'avais laissé la quasi totalité de mes affaires chez moi en étant persuadée d'avoir besoin de rien acheter puisque j'avais des produits qui dormait dans la salle de bain de mon père. Quel fut ma surprise de voir qu'il avait tout jeté.

Après la poste et mes commandes de vêtements récupérées, je me rendis au centre commercial le plus près de ma ville. Flemme d'aller trop loin surtout que je restais épuisée suite à ces 7 heures de trajets.

Là bah il y avait un magasin Action ou je pris mon nécéssaire cosmétiques ainsi qu'un petit cahier puisque j'avais comme nouvel objectif d'étudier plus assidûment ma religion mais surtout le Coran que je ne touche malheureusement jamais. J'ai pleins de bonnes intentions et pleins de nouveaux objectifs à accomplir pour ce temps indéterminé que je passerais sur Paris.

Sortie du magasin, je décidais de me balader un petit peu et d'observer ce lieu complètement occidentalisé dont j'avais perdu l'habitude. J'observais les gens, les boutiques, j'écoutais les discussions, les nouvelles expressions aussi. Tout me paraissait lointain. Quand tu t'es trouvée ailleurs, revenir n'a plus aucun goût pour toi, et là, la France me donnait exactement ce ressenti.

Je ne me sentais pas à ma place dans mon propre pays. Je sais que ce soucis est partagé par beaucoup d'enfants issus de l'immigration, on ne se sent ni à sa place dans le pays qui nous accueille, ni dans celui de nos origines. On est juste perdu.

Je déambulais, toujours dans mes pensée que j'arriva en face d'une boutique qui, à la simple vu, me rendait complètement nostalgique: la librairie. Je me suis mise à sérieusement lire à la fin de mon lycée, j'enchainais les romans de fictions, je jonglais entre romance et thriller, je me perdais dans les mots et ressentais une évasion complètement indescriptible.

À force, mon niveau de language s'était complètement amélioré et progressivement j'ajoutais de la difficulté en changeant la langue des livres que je lisais. Je pouvais passer des heures dans une librairie à choisir les nouveaux livres qui s'empileraient dans ma bibliothèque avec les dizaines d'autres qui trainaient, attendant d'être lu en vain.

Et si je m'y remettais...?

J'entra et me mis à me balader dans les rayons, bien sûr avec le temps, mes goûts avaient évolué et les romances nian-nian à l'eau de rose qui me créaient des papillons dans le ventre désormais me mettait très mal à l'aise. Aujourd'hui je recherchais de l'authenticité, du drame, du réel.

Mon nouveau mode de vie m'empêchait hélas de me plonger dans la lecture et mes nouvelles responsabilités m'empêchaient toujours de retrouver le calme et la sérénité de lire simplement. J'étais devenue une vrai machine à Overthinker. On a dit que c'était le moment de prendre de nouvelles habitudes, n'est-ce pas?

Après une quinzaine de minutes à me décider, je saisis enfin un bouquin et le paya.

Les femmes qui aiment sont dangereuses, chapitre 1..

Tu rêves! <Wafah et Nassim>Où les histoires vivent. Découvrez maintenant