Chapitre 3

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Plus tard, elle m'avait aidée à décorer ma propre maison mais ce fut plus rapide car je n'aime pas m'entourer d'objets inutiles. J'avais disposé harmonieusement du mobilier assez simple sans charger trop la maison. A vrai dire, je crois que je préférais les maisons simples et avec plus d'espaces vide que de mobilier.

Pendant l'année, nous n'étions pas dans la même classe mais nous restions en contact. Parfois, le samedi soir, nous sortions au jardin public pour discuter pendant une ou deux heures. Il se situait à égale distance de chez elle et de chez moi. Nous parlions, en général, de nos études ou de nos familles quand nous en avions des nouvelles. Je lui envoyais des lettres tous les jours et elle faisait de même. Pour ce faire, notre ami commun, Paul, passant devant chacune de nos maisons puisqu'il travaillait déjà comme cocher, pouvait me déposer une lettre d'Emilie et prendre ma réponse pour la lui donner le soir même.

Le soir où Émilie et moi avions remonté la malle, il nous avait semblé entendre des bruits venant de cette boite mais cela paraissant impossible, nous avions tout d'abord imaginé que c'était la maison qui produisait ces craquements mystérieux. Toutes les maisons font du bruit quand le vent souffle.

Je recevais régulièrement des lettres d'Emilie et elle m'avait raconté que, finalement, une nuit, trouvant cela étrange, elle était sortie de son lit et avait collé son oreille contre la paroi du coffre. Là, elle avait entendu des hurlements étouffés, et surtout, comme si l'on grattait et tapait contre le coffre. Effrayée, elle avait pris la malle pour l'écarter un peu de son lit, avait bu un verre d'eau et avait fini par se rendormir. Le lendemain en se réveillant, elle était allée écouter s'il ne sortait pas un bruit du coffre. Elle n'avait absolument rien entendu et, rassurée, avait mis tout cela sur le compte d'un mauvais rêve. La nuit suivante, elle avait à nouveau entendu les bruits, s'était relevée, était allée jusqu'au coffre et s'était baissée : elle entendait toujours les hurlements étouffés et les grattements. Elle me disait alors qu'elle se sentait terriblement seule face à ce danger potentiel.


EmilieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant