House Of Cards

CHAPITRE 13

Quelques mois plus tôt.

- Tu comptes garder un silence éternel ?

La noiraude jouait nerveusement avec ces mèches foncées, des reflets violets y été perceptibles. Elle venait de se rendre compte de cela après avoir contemplé ses cheveux pendant vingt minutes. Lorsqu'elle entendit la voix grave d'Axton, elle leva silencieusement les yeux vers lui. Le visage fermé de la noiraude ne pouvait dire qu'une seule chose.

" Laisse-moi tranquille. "

Elle garda cependant le silence tout en maintenant le contact visuel. Il comprendrait sûrement et finirait par déguerpir. Malheureusement pour elle, il persista et prit même place à ses côtés.

Elle avait préféré passer son après-midi dans le jardin du QG n'aimant pas l'ambiance qui se dégageait de l'intérieur. Les jeunes qui y avaient été embauchés semblaient tous heureux de contribuer au bien de la ville. Ils étaient volontaires, contrairement à elle qui avait été obligée. C'était soit ça, soit la mort.

- Alors, Elizabeth Julie Morrigan! Entama-t-il en lisant le document qu'il tenait dans ses mains. Tu peux rester silencieuse autant que tu veux, ces documents parlent pour toi. Il lui tendit le bout de papier.

Elle s'empressa de lui arracher le document sans un mot. Elle lut les premiers mots avant de rouler des yeux. Il n'y avait rien de vrai sur ce bout de torchon. Soit il ne savait pas faire son travail, soit c'était une tactique pour qu'elle se confie.

- Tout est faux. S'offusqua t'elle.

Un sourire satisfait apparu sur les lèvres d'Axton, il était content de réentendre sa douce voix. Elle ne devait pas rester dans son coin, surtout qu'il était certain qu'elle pouvait être bénéfique pour la Maison des Cartes.

- Et bien, raconte moi. Je ne suis pas là pour te faire du tort, grâce à toi, on a pu arrêter beaucoup de criminels. Et regarde, tu n'en fais pas partie. Tu peux avoir confiance en nous ! Il se tut voyant qu'elle était peu convaincue. Tu peux avoir confiance en moi. Insista-t-il d'une douce posée.

C'est vrai qu'il avait tenu sa promesse : elle n'irait pas en prison si elle dénonçait son gang. Mais elle ne se sentait pas à son aise dans cette maison.

Elle détourna le regard observant les jardins de la résidence.

C'était un décor bien trop symétrique pour qu'il soit naturel. Ce genre de jardin est, en général , entretenu matin et soir par des mains humaines. Elle détestait cela, elle aimait la nature car elle était reine. C'était elle qui imposait son pouvoir grâce à son désordre. Quand elle était contrôlée par l'Homme, elle ne devenait qu'un simple objet esthétique.

C'était bien plus que cela.

Elle était bien plus que cela.

Axton observait son profil tandis qu'elle observait le jardin. Il connaissait sa vie grâce aux enquêtes policières mais elle ne ressemblait en rien à ses documents. Elle était sensible. Ce n'était pas mauvais, sa sensibilité faisait sa force. Il dériva le regard vers les marques qui habillait sa peau.

Elle se retourna à temps pour capter son regard trop insistant sur ses blessures. Elle détacha aussitôt ses cheveux noirs pour camoufler les marques sur ses épaules. Il s'excusa intérieurement.

- Primo, je n'ai jamais travaillé pour les Bridges, on a collaboré avec eux, mais je ne faisais pas partir de cette bande de crasseux. Secondo, j'étais passive, je n'ai jamais assisté à leurs crimes, mais c'est moi qui les planifiais. C'est comme ça que je les ai mené à vous. Elle finit son monologue d'une traite. Oh, et c'est Elizabeth Jane Morrigan, mais je sais que vous saviez tout cela.