House Of Cards

CHAPITRE 23

Quelques mois plus tôt. 

— Il ne parle jamais, il hoche seulement la tête. J'ai l'impression de travailler avec un fantôme, change moi de binôme.

Le bureau d'Axton était à peine rangé. Il venait de s'installer dans la pièce, il y avait donc des cartons un peu partout, des documents qui reposait au sol. Heureusement, il avait les bases tel que son bureau et une chaise. Il tira d'ailleurs sur celle-ci et intima à la noiraude de s'asseoir. Il ne faisait pas vraiment attention à ses plaintes, il était obnubilé par son rangement.

— Hum, c'est sur. marmonna t'il dans sa barbe.

— J'aime bien être la chef mais il est trop mou. Il dit " ok " à tout sans pour autant donner son propre avis. Elle marqua une pause en constatant que le comportement d'Axton était similaire au blond. Un peu comme toi.

Pour la première fois depuis qu'il l'a fait rentrer dans son bureau, il posa ses yeux sur elle. Ils se toisèrent un moment puis il fit quelques pas vers elle avant de s'accroupir.

— Écoute Mira. commença t'il.

Ce surnom avait une connotation particulièrement séduisante venait de lui. Elle se permit de l'analysait. Ce cheveux noirs étaient dans un désordre aussi chaotique que son bureau, il ne cherchait même pas à solutionner ce détail. En revanche, elle l'avait vu passer sa main dans ses cheveux à de multiples reprises accentuant l'effet décoiffé. Il portait un pantalon à pince et une chemise grise. Elle était déboulonnée donnant ainsi un accès sur son torse bazané. Elle ne voulait pas le mater si ouvertement.

Mais elle le fit.

— Il vient de vivre un évènement assez tragique alors soit compréhensible avec lui.

— Quoi ? Quelqu'un est mort ? S'enquiert elle aléatoirement.

— sa fiancée. Lâcha sèchement Axton.

— Oh..

— Tu comprends bien qu'il n'est pas vraiment D'humeur.

— Je comprends, oui.

Il s'abstient de tout commentaire et il contemple les remords ronger le visage de Lilith. Après avoir réfléchi, il posa le document qu'il cherchait à ranger au sol.

— Allez faire une petite promenade. Faites une pause sur votre affaire, je m'en chargerais. Emmene le marcher, trouve un truc qui pourra lui changer les idées.

— Je ne suis pas une psychologue, je ne sais pas faire ça.

— Non, mais tu es la mieux placée pour savoir ce que ça fait de se sentir seule. Il est seul, bien qu'on soit tous présent avec lui, il est seul.

— Je pensais qu'on avait une mission importante ? La voix de Cadran était faible à son habitude. Cependant à contrario des autres jours, ils se trouvaient pas dans un environnement bruyant.

Elle avait opté pour une promenade près d'un lac. Plus précisément le Beaverdam Lake qui se trouvait à une heure de Manhattan. Lilith avait prétexté devoir effectuer une mission urgente avec le blond. Il ne serait sans doute pas venu si elle lui avait offert le lac comme sortie.

— Euh, en faite.. bah non, je voulais prendre l'air et je me suis dit que toi aussi.

— C'était pas nécessaire de faire une heure de route, on aurait pu sortir dans un parc près de la maison. Râla t'il avant de mettre sa capuche.

– C'est un joli lac.

— Ce sont de jolis parcs.

Ses yeux se roulerent. Elle regrettait deja d'avoir accepter. Si le blondinet demeurait aussi insupportable durant leur promenade, elle se chargerait de demander une augmentation à Axton.

— Écoute, je fais ça pour toi ! Pour que tu sortes de ta cave qui sent le rat. Tu restes enfermé alors j'ai voulu t'aider. Mais on peut rentrer si tu veux ? Vociféra t'elle avant de faire demi-tour jusqu'à la voiture.

Cadran ouvrit les yeux. Elle avait fait ça pour lui. Il se mordit la lèvre embarrassé avant de saisir son poignet l'empêchant de s'enfuir.

— Non, c'est un joli lac... Merci.

Trois semaines qu'elle était dans la Maison des Cartes. Trois semaines qu'elle travaillait avec le blond et pas une seule fois, elle l'avait vu esquisser le moindre rictus. Cadran affichait un sourire timide placarder sur ses lèvres. Tel un virus contagieux, son sourire se retransmit sur les lèvres de Lilith.

Cette sortie n'avait pas été si fruscteuse que cela. Il était resté muet la plupart du temps mais ce n'était pas car il se sentait mal à l'aise ou triste mais parce qu'il était suspendu au lèvres de Lilith toute l'après-midi. Elle lui avait partagé des anecdotes qui lui tenait à coeur pendant qu'il écoutait attentivement. Elle s'était rendu compte que c'était un de ses traits de caractère, il n'était pas bavard. Il était réservé. Il ne pouvait rien faire face à cela et se promit de ne plus se plaindre de ses silences.

— Je ne peux pas. Sanglota Cadran. Axton et Lilith toujours assis sur le lit, ils furent surpris de l'entendre. Je ne peux pas faire comme toi Axton, je préfère pas. Ce n'est pas mon monde, je ne vais donc pas prétendre y appartenir. Mais je n'appartiens plus à mon monde, celui dont je me souviens. Il se redressa en calant ses genoux contre son torse. Je pense que je dois rester un peu avec moi-même pour me retrouver. Dit il à Lilith.

Un vide se fit ressentir dans la main d'Axton quand celle de Lilith l'abandonna afin de venir rencontrer les mèches rebelles de Cadran.

— Fait ce que tu pense être le mieux pour toi.