Chapitre 1

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PDV Angélie

Je respirais lourdement alors que je raccrochais au nez de mon interlocutrice. Pour la toute première fois de ma vie, je venais de dire « non » à ma mère. Non, je n'irais pas les visiter, elle et son mari minable, aux États-Unis cet été. Elle n'a jamais été là pour moi alors à quoi bon tenter d'entretenir une relation à sens unique avec elle.

Même si l'envie de revoir les paysages de là-bas me manquait, l'idée d'être prise avec ma mère et son horrible mari me faisait renoncer à cette envie. Après tout, si je travaillais assez cet été, je pourrais peut-être me permettre d'y aller seule plus tard dans l'année. Ma patronne est tellement compréhensive qu'elle accepterait de me faire travailler plus pour me permettre d'obtenir quelques congés plus tard.

Alors que je laissais mes pensées aller et venir comme bon leur semblaient, je baissai la tête pour regarder l'heure sur ma montre. Merde ! J'allais être en retard. Ma patronne est très compréhensive, certes, mais aujourd'hui n'est pas une bonne journée pour arriver en retard! Son mari venait la rendre visite avant qu'elle ne parte avec lui pour l'été et Selena tenait à ce que tout soit parfait pour l'arrivée de ce dernier. Sans plus attendre, je couru jusqu'à mon dressing, je pris une jupe longue noire et un t-shirt à dos nus de la même couleur. Puis, je me dirigeai vers ma salle de bain où j'appliquai du mascara sur mes cils et où je me coiffai en vitesse avant de courir hors de mon appartement. Par chance, Le Café Luna se trouve seulement de l'autre côté de ma rue.

Je courais au milieu de la route, pour éviter de perdre plus de temps, lorsqu'une voiture s'arrêta brusquement à quelques centimètres à peine de moi. Wow, c'est donc ça frôler la mort? J'étais tellement sous le choc, mais je n'avais pas le temps de converser avec l'automobiliste enragé alors je repartis dans ma course jusqu'au café. À peine, eu-je mis un premier pied à l'intérieur de celui-ci que Selena arrivait comme une tornade devant moi.

« Te voilà enfin ! Ils arrivent! Vite, viens m'aider avec la décoration! »

« Ils arrivent? Lui demandais-je. De qui parlez-vous? » Croyant encore que son mari soit seul.

« Mais enfin, mon mari et... mon fils et ses amis! »

« Mais c'est votre famille, tout va bien aller! »

« Tu ne peux pas c- »

Une voiture venait de se stationner devant le café. La même voiture que celle qui m'avait presque fait perdre la vie avant de la perdre réellement si j'étais arrivée une minute plus tard au travail. Je me tournai vers ma patronne qui cria « Ils sont là! » dans tout le magasin. Elle revint vers moi, un vase avec des fleurs dans les mains, et elle m'envoya pour les porter à la meilleure table du restaurant: celle que ses invités d'honneur allaient emprunter, sans aucun doute, quelques minutes plus tard. Lorsque je retournai dans
la cuisine, je vis que la cuisinière avait été envoyée en pause. Selena tenait donc à cuisiner elle-même pour ses invités de marque.

« Pourrais-tu être leur serveuse Angie? Je veux que tout soit parfait. J'ai confiance en toi. »
« Pas de problème, Selena! »

Je retournai dans la salle à manger où se trouvait maintenant un quatuor d'hommes à l'entrée. Je saluai Luke, le mari de Selena, avant de le mener, avec le reste du groupe, à la table qui leur était réservée. Une fois assis, je me dirigeai vers la cuisine pour leur prendre des verres et une cruche d'eau sans oublier les menus. Je distribuai ces derniers et, pendant qu'ils les feuilletaient, je leur servais leur verre d'eau. C'est alors que, pendant que je remplissais le dernier récipient, je sentis un regard pesant sur moi.

« Tiens, si ce n'est pas la piétonne cinglée de tout à l'heure. »
« Excusez-moi? dis-je sans relever les yeux. »
« Vous vous êtes jetée devant ma voiture au beau milieu de la rue. »
« C'est plutôt à vous de faire attention où vous regardez en conduisant pour ne pas fon- »

Je n'ai pas pu terminer ma phrase. Alors que je relevais la tête pour faire face à mon interlocuteur, mes yeux croisèrent les siens qui étaient d'un vert hypnotisant. J'étais comme figée. Je ne pouvais plus bouger, mais mon corps était pris d'une vague de frisson de chaleur. Alors que nos regards étaient bloqués, je sentis d'autres paires d'yeux nous fixer. L'un des jeunes hommes demanda à celui qui me fixait si tout allait bien. À cela, ce dernier répondit, toujours en me fixant de ses yeux envoûtants « Mienne ».

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