Fragments de plumes

28. Près de la rivière: Bud & Syd

Correctrice : Clina

Personnages : Bud d'Alcor, Syd de Mizar

Mention de : les parents de Syd et Bud, le père adoptif de Bud

Ship : aucun

Type d'écrit : fraternel, réminiscence

Arc temporel : après la résurrection de tout le monde, quelques années après la fin de l'animé

Lieu : près de la maison du père de Bud en forêt.

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La maisonnette était presque invisible entre les grands arbres qui la bordaient. Elle était simple, faite de bois et de chaume. Elle n'avait rien en commun avec le manoir dans lequel Syd avait grandi, sur un vaste domaine boisé. D'un seul regard, le Tigre Noir pouvait embrasser l'ensemble du décor. Il remarqua sans aucune difficulté le petit jardin abandonné à côté de la maison, ainsi que le tas de bois délaissé depuis longtemps. Il devina la présence d'une rivière non loin, s'il se fiait aux sons mélodieux parvenant à ses oreilles. Tout ici était étrangement paisible. Le chant des oiseaux forestiers était le seul bruit avec le murmure du cours d'eau tout proche. La luminosité de l'été offrait à la scène forestière un côté féerique et chaleureux. Oui, c'était un lieu simple et agréable. Et il devait rappeler de bons souvenirs à Bud, au vu de son sourire doux et de son air absent. Syd fit un tour sur lui-même pour observer une fois de plus la vaste forêt qui les entourait. Les ombres s'étendaient sur le sol herbeux couvert de feuilles et de mousse. Il remarqua quelques arbustes qui portaient des fruits comestibles, s'il ne se trompait pas. Il pouvait comprendre qu'on appréciait de vivre dans un lieu si proche de la nature. Cependant la maisonnette était relativement isolée, si on tenait compte que le premier village devait se trouver à une demi-journée de marche. Et il était évident que le père adoptif de Bud ne devait pas posséder de cheval. Ils vivaient donc à l'époque relativement isolés du reste du monde.

Cependant cet homme, qui devait sûrement se battre quotidiennement pour survivre, avait adopté un bébé trouvé au hasard d'un chemin. Son frère en parlait rarement, mais il y avait toujours énormément de tendresse, de respect et d'admiration pour celui qui l'avait élevé comme son propre fils. À défaut d'avoir grandi dans un environnement favorisé où il n'aurait manqué de rien, Bud avait probablement reçu énormément d'affection et d'amour de son père. Et Syd pouvait comprendre l'affection et le respect que son jumeau portait à cet homme bienveillant, qui avait fait preuve d'un si grand cœur en l'adoptant. Cela n'avait pas dû lui simplifier la vie. Et le Tigre Blanc ne parlait jamais d'autres membres de sa famille adoptive. Syd en avait déduit qu'il avait grandi seul avec le vieil homme. Alors que son frère était toujours absorbé dans ses souvenirs, le Guerrier de Mizar lança un regard vers le sentier presque invisible qu'ils avaient arpenté pour arriver ici. Il n'était pas très loin du manoir de leurs parents. Ils auraient pu se rencontrer si facilement plus jeunes...

« Voilà. Beaucoup plus petit que ton manoir. », commenta finalement Bud.

« Notre manoir. C'est aussi chez toi. C'est notre héritage. », corrigea Syd avec douceur en avançant vers la maisonnette. « Tu sais qu'on pourrait la rénover. »

« Je peux la réparer moi-même », répliqua Bud avec amusement.

Le Tigre Blanc avait appris à se débrouiller seul avec son père adoptif. Il savait comment prendre soin de sa maison pour la garder vivable et saine. C'était la base de son éducation, avant qu'il ne commence à s'entraîner seul dans l'espoir de devenir un Guerrier d'Asgard, de prouver qu'il valait autant que son jumeau. Cette colère l'avait poussé à se dépasser, à chercher des techniques de combat par lui-même. Et jamais son père n'avait commenté ce désir de devenir soldat et de combattre pour protéger leur pays. Avait-il compris ses motivations réelles et son besoin de revanche sur le Destin ? Savait-il qui étaient ses véritables parents ? Il y avait peu de chance. Mais il devait avoir un peu deviné les raisons qui avaient poussé des parents à abandonner leur nouveau-né. Et même si Bud appartenait à la classe des paysans, il ne l'avait jamais découragé. Il n'avait jamais dit que son rêve de devenir un Guerrier était inaccessible, parce que seuls les Aristocrates avaient ce privilège en ces contrées glacées. Il l'avait soutenu et encouragé au mieux, lui laissant du temps libre pour s'entraîner. Il ne pouvait guère faire plus pour l'aider à atteindre son but. Et finalement c'étaient leurs Déités qui avaient fait de lui un Guerrier Divin. C'était presque ironique que les armures de Zeta et Alcor demandaient des jumeaux comme porteurs alors que les lois ancestrales d'Asgard les séparaient invariablement.