_ P r o l o g u e _

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" Dis-le moi "

Prologue.









"C'est du passé que l'on forge son présent donnant vie à son futur."








































{ 1 an plutôt }






Assise sur un banc dans le parc, mes pieds se balançant dans les brises du vent, et s'emmêlant maladroitement, alors que je tirais la première latte de mon joint, puis soufflais dans l'air.

Enfin.

C'était comme si ... je pouvais respirer de nouveau. Loin de cette maudite maison. Même si c'était moi la maudite à long terme.
Je me sentais toujours de trop et pour fuir comme d'habitude, je profitais de l'inattention des autres pour m'éclipser.

Fumer.

C'était ce dont j'avais besoin pour respirer, ainsi que d'un peu d'air frais.

Mais là encore il y avait un bémol.

Je ne pouvais pas fumer là-bas à la maison pour risquer de me faire attraper car je sentirais la clope.

Et oui .

Personne ne se doutait que je fumais.
Personne à part les deux seuls personnes que je qualifierais d'amis. D'ailleurs les seuls que j'ai pu avoir au cours de ma vie.

J'aurais très bien pu aller sur le toit de la maison comme je le faisais la plupart du temps lorsque l'envie de fumer me prenait.
C'est juste que j'en avais vraiment besoin. De m'éloigner un peu pour pouvoir souffler.
Pas parce que le toit n'était pas suffisant, mais parce qu'il abritait des personnes que je voulais fuir.

À tout prix.

Le temps d'un instant, aussi court soit-il.

C'est ainsi que je me retrouvais là, dans le parc d'à côté, la nuit tombante, et laissant l'obscurité engloutir la ville.
Seul quelques lampadaires éclairaient l'endroit où je me trouvais. À quelques mètres plus loin de moi, et un autre à plusieurs mètres de loin dont j'aperçus une faible lumière grésiller, d'ailleurs comme celle qui se trouvait quelques mètres plus loin de moi.
Le parc était quasiment désert, et par quasiment je parle évidemment des clochards qui viennent traîner par là. Mais cela pouvait être dangereux, voilà pourquoi il était quasiment vide.

À la tombée de la nuit, ils se précipitaient tous pour partir dans l'initiative de protéger les leurs à l'approche d'un quelconque danger.

Protéger.

Je grimaçais en repensant à ce "mot".
Personne n'avait jamais pensé à me protéger d'elle, ou de lui , ou de cette vie que je trouvais si injuste.Personne.

À part elle.
Quant elle était encore de son vivant.
Mais depuis, personne.

Était-ce normal de ressentir autant de dégoût, de haine pour sa propre personne ?
Peut-être bien.
Je vis de mon souffle et j'en paie le prix fort tous les jours, mais en vrai je paierais cher pour que ce même souffle me soit arraché, de même que cette effroyable sensation qui m'éprouve chaque jour. À chaque instant.
Et je le sens ...
Que chaque jour je m'éteins petit à petit, à petit feu ... et c'est affreusement horrible.

DIS-LE MOI.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant