quel reflet renvoie je ?

Chapitre 3

Chaque jour était le même rituel. Je sortais, mon sac sur le dos comme pour aller au lycée.

Alors que la vérité était toute autre.

Je m'aventurais dans des lieux inconnus.

Quelque fois, dans des endroits qui pour certains pouvait paraître flippant. Mais rien qui ne pouvait surpasser la peur que je ressentais au bahut.

Ces lieux que tout le monde évitaient, moi je les admiraient. Ils étaient silencieux certes mais étrangement apaisant.

Seul les présences humaines pouvaient me terrifier.

L'effet de foule était ma pire source d'angoisse.

Ce matin, je me dirigeai dans un bois. Il y avait seulement les oiseaux auxquels je pouvait percevoir le bruit. Ils chantonnaient tout autour de moi.

A travers le feuillage de ces arbres immenses que composais cette forêt, on apercevait les rayons du soleil qui se lever.

Cette lumière me réchauffait de ce froid glacial.

Malgré le beau temps, nous restions en octobre. Et ce n'était pas le plus chaud des mois.

L'automne était une de mes saison préférée, avec tous ses arbres et leurs feuillage variant du marron au jaune. Ses même feuilles tombaient en tournoyant comme si elles dansaient entre elles.

J'arrivais vers un chemin boueux.
Je pense que je pouvait dire adieu à mes chaussures blanches.

A mes pieds se trouvait des traces de pattes.
Sûrement celles d'un sanglier qui serait passé par là.

Alors que j'observais cette nature qui m'encerclait, je levai la tête devant moi, et vis dans l'horizon, un lac.

Dire que j'étais passé à côté de cette merveille durant 16ans de ma vie.

Je me dirigeais alors vers cet endroit sublime.
Midi venait de sonner. Je m'installai donc près de l'eau.

J'avais tout prévu, un casse-croûte m'attendait dans mon sac. Il faut croire que j'avais découvert ce lac au bon moment.

Je fermais les yeux pour mieux sentir le vent caresser mes joues et chatouiller mon nez.
Aussi pour profiter du calme que m'offrais ce lieu.

- Ca alors, Esther Bailly ici !

Je me retournai un peu perdue.
Malheureusement ce calme fut de courte durée !

- Qui êtes vous ?

- Seulement un membre de ta classe. Ta disparition soudaine après l'évènement a fait le tour de l'établissement. Tout le monde ne parle que de ça. Oh et aussi tu manques à Sara et Charlie ! Elles ne veulent pas le montrer mais ça se voit.

Charlie et sara étaient mes meilleures amies. Seulement je n'avais pas de téléphone et je ne pouvait pas retourner au lycée.

Enfin je ne le voulait pas. J'en avait trop peur.

Il continua :
- Tu ne leurs a pas donné de nouvelles je me trompe ? Car elles ont pas l'air de savoir ce qu'il t'ai arrivé.

- ...

- Esther ?

- Eh bien... je ne savais pas trop comment lui répondre.

Je repris :
J'aimerais bien leur donner des nouvelles mais... je ne sais comment. Elles n'ont pas cherché plus que ça à me joindre non plus, elles auraient pu passer chez moi.

- D'après ce qu'elles m'ont dit, tu n'as jamais voulu leurs donner ton adresse.

J'avais oublié ce détail. Mais c'est vrai. J'ai tellement honte de là où je réside, c'est à dire le pire quartier de la ville. Et ça tout le monde le sait. Je suis pauvre, en trois mots.

Mais depuis quand il leur parler même ?

- À vrai dire je suis ami avec elles depuis un moment mais à chaque fois que j'arrivais vers vous, tu partais.

A croire qu'il avait lu dans mes pensées.

J'ai la phobie social, et je t'avoue que là tout de suite au bord d'un lac je devrais avoir de quoi flipper, répondis-je dans ma tête.

- j'aime pas...

- J'ai compris alors je m'en vais ! Me coupa t'il la parole. Je n'ai même pas eu le temps de préciser de quoi je parlais.

J'entendis ses pas s'éloigner derrière moi mais ne me retournai pas. Je ne voulais pas parler plus longtemps avec cet inconnu. Mieux valait qu'il s'en aille.

- Mais sinon, pour mieux répondre à ta première question. Moi c'est Liam !

Il me laissa sur ça pour partir pour de bon.

Il débarque comme ça de nul part et comme je suis paranoïaque, je sens qu'il va revenir. Tu ne sais jamais ce qu'il t'attend avec ces êtres vivants Esther.

Et c'est pas comme si l'expérience te manquait.

Les animaux sauvages au moins, ça vient puis ça repart. Qu'un humain dans cette petite ville où je vis, tu le croisera forcément de nouveau...

C'était de ça dont j'avais peur, les humains.

Et puis pourquoi était-il là au milieu de nul part, au lieu d'aller au lycée ? Et depuis quand ? M'avait-il suivi ?

Et puis merde, une nuit de plus où je ne fermerais pas l'œil.