Chapitre 29

41 11 9
                                    

Bienvenue à coumbise97, merci pour tes votes 🩵

***

Celui que Lucas a pris pour mon fils ne l'est pas pour ma plus grande peine.
Cela fait trois jours maintenant que je suis arrivée chez Lucas. Aujourd'hui je dois faire la rencontre de la mère de Didier et aussi celle d'Aby.

La vieille dame et la jeune femme ont l'air gentille. Elles inspirent la confiance et cela me rassure un peu.
Le fait de rencontrer la mère de Didier, Lucille, amplifie mon sentiment de culpabilité.
Elle me fait de la peine car au fond de moi, je me dis que si j'avais fait de mon mieux pour aider Didier, elle l'aurait encore près d'elle.
Nous faisons connaissance et commençons à discuter comme si de rien n'était. Même si elles font tout pour me mettre à l'aise, je n'y arrive pas.  Ce poids sur mon cœur refuse de s'en aller.

— Écoutez Madina, m'interpelle subitement la vieille dame, je vous observe depuis notre arrivée et je vois que vous n'êtes pas à l'aise. Vous êtes crispé et vous fuyez mon regard comme si vous vous reprochez quelque chose.

— C'est aussi l'impression que j'aie, renchérit Aby.

La tête baissée, je lutte pour ne pas extérioriser tout ce que je ressens par des larmes. C'est dur de vivre avec le fait de savoir que tout mes efforts n'ont servi à rien et que la responsable de ce drame n'est nulle autres sur ma propre tante.

C'est pour ça que je me sens entièrement coupable de tout ce qui est arrivé.

Je ne peux pas soutenir le regard de Madame Lucille tout en sachant pertinemment que c'est ma famille qui a détruit la sienne.
Aujourd'hui encore, par leur faute, Sibelle souffre.

Comment soutenir le regard de celle à qui la méchanceté de la tante et la lâcheté de mon frère ont tout pris ?

— Relevez la tête, ordonne-t-elle gentiment, sachez que rien absolument rien n'est de vôtre faute.

— Vous vous trompez, je réplique, si j'avais été près de lui, si j'avais répondu à ses messages, il n'aurait jamais fait cela.

— Qu'est ce que vous en savez ? Didier était désespéré alors il a fait la seule qui lui semblait bien pour sauver sa famille, cela n'est aucunement votre faute.

— Peut-être bien mais...

— Il n'y a pas de mais, rétorque-t-elle la voix tremblante, je suis sa mère, je suis celle qui l'a portée neuf mois dans son ventre et pourtant je n'ai pas pu voir sa détresse. Aucune mère ne devrait avoir à enterrer son enfant mais ce sont des choses qui arrivent... Malheureusement. Si moi j'ai réussi à accepter le fait que je ne pouvais pas contrôler sa vie et ce qu'il faisait, vous pouvez en faire de même.

Ses yeux sont remplis de compassion et de tendresse et même ses larmes ne peuvent le cacher. J'aimerais pouvoir me pardonner, pardonner à ma tante
J'aimerais pouvoir passer à autre chose mais tout ça n'arrivera que si je répare le mal qui a été fait.

*
* * *

Le tic tac de la pendule qui est dans le salon de Christian m'aide à me vider l'esprit.

LES AMOUREUX MAUDITS: Quand L'au-delà S'en Mêle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant