3| Gueule de bois

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Mes paupières papillonnèrent et la lumière du jour m'agressa brusquement la rétine. Un mal de tête me prit instantanément.

J'essayai d'ouvrir mes yeux tant bien que mal en entendant des voix non loin de moi et je reconnus tout de suite la voix de mon ami.

- Nan, elle n'est pas encore réveillée. Dit-il en faisant une pause. Elle a besoin de dormir, tu viendras plus tard ce n'est pas mon problème.

Puis je l'entendis se rapprocher, et finir par s'installer ou plutôt tomber à côté de moi.

- Je sais que tu ne dors plus, je t'ai laissé un verre d'eau à côté de toi.

- Merci. Soufflais-je.

Je me redressai afin d'apercevoir le récipient sur la table basse en face de moi et me penchai pour le prendre.

Je le rapprochai de ma bouche et bu plusieurs gorgées.

- Ça faisait longtemps. Entendais-je.

- Que je n'avais pas eu de gueule de bois ? Lui demandais-je.

- Que je ne t'avais pas ramené chez moi complètement bourré. Dit-il avec un sourire nostalgique.

Je lui laissai un regard blasé mais accompagné d'un sourire en coin.
Ça faisait longtemps ouais.

Et c'était pas plus mal, ça faisait une éternité que je ne mettais pas mise aussi mal. Et je crois que mon cerveau surchauffait anormalement.

- À qui est-ce que tu parlais ? Osais-je demander.

- Noa, il devait déposer un truc.

- Et qu'est-ce que s'est ?

Il ne me répondit pas tout de suite, semblait réfléchir.

- Rien d'important. Dit-il avant de s'éloigner vers la cuisine.

C'était ça le problème avec Aaron, peu importe le sujet, si on pose trop de questions, il se braque.

Je restai encore quelques minutes avant de rassembler assez de force pour me lever de ce canapé qui ne me rappelait pas forcément de bons souvenirs dans ceux qui me restaient.

J'étais resté beaucoup trop longtemps sur l'un d'entre eux ces derniers temps.

Ça ne servait à rien de ruminer sur les choses passées. Même si je sais que dès ce soir, j'y penserais encore jusqu'à m'empêcher de dormir.

Je me dirigeai vers la cuisine pour retrouver Aaron.

- Il s'est passé quoi hier dans les grandes lignes ? Lui demandais-je.

Il redressa sa tête qui était penchée juste avant vers son assiette et me regarda.

- Tu ne te souviens vraiment de rien ?

En réalité j'avais de légers souvenirs.

Comme une bouteille de vodka.

Des yeux sombre

Et la voiture d'Aaron.

- Non. Me contentai-je de dire.

Il me fixa pendant quelques secondes, dans ses pensées, sûrement entrain de se remémorer la soirée d'hier.

- Noa t'a retrouvé endormi dans les bras d'un de ses potes.

- Pardon ?

- T'étais tellement bourré que tu t'es endormi dans les bras d'un gars. Me répondait-il tout en sachant que ma question était rhétorique.

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