2. ...pas si calmes

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pas si calmes

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...pas si calmes





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Après un matin encore trop calme et des cours tout aussi ennuyeux pendant lesquels j'ai passé mon temps à dessiner, je décide de prendre mon courage à deux mains et d'aller manger au réfectoire. Mes camarades m'intimident certes un peu (beaucoup), mais je ne suis pas certain de vouloir m'isoler davantage.

Malheureusement, je regrette vite mon choix. Personne ne fait attention à moi dans cette vaste salle, et je ne me sens ni tout à fait à l'aise ni tout à fait rejeté. Je suis simplement ce nouvel élève qui débarque dans le lycée mixte de Mapo aux grandes cours semées de cerisiers en fleurs.

J'ai beau être habillé du même uniforme bleu nuit qu'eux, j'ai l'impression de détonner.

Les enfants de mon immeuble à Busan me manquent, Minho le premier. C'est bizarre d'être aussi proche d'un garçon de onze ans... Mais il n'y avait que lui pour me mettre à l'aise. Lui et sa petite bande. On allait souvent à la mer pour courir, jouer au bord l'eau ou traîner dans les marchés. Je n'avais qu'eux. Malheureusement, à cause de mes airs de timide, les gens ne m'approchent pas souvent. Ils me prennent pour un solitaire, à tort.

Finalement, je fuis l'endroit vingt minutes plus tard sans terminer. Dehors, un tapage me vient du lointain, derrière un des bâtiments. C'est un tapage de balle, de frappes et de rires essoufflés.

Lorsque j'approche, intrigué, en passant sous les arbres, les points colorés se précisent devant moi : c'est un groupe de garçons en train de jouer au basket.

Manches de chemise retroussées, ils ont laissé sur le côté leurs vestes d'uniforme et s'agitent dans tous les sens comme s'ils jouaient la finale de leur vie. Ces garçons sont grands, fiers et beaux.

Tout à coup, l'un d'eux s'arrête un peu plus longtemps pour me dévisager, me laissant tout juste le temps de l'observer à mon tour. Un bandeau rouge retient ses cheveux noirs, humides de transpiration.

Ses traits plus forts que les miens ressemblent à ceux d'un Japonais. Quand il reprend sa course et marque un panier haut la main, tout le monde explose de joie. Très vite pourtant, leurs clameurs déchaînées meurent sous les échos de la sonnerie. Alors, je quitte les abords du terrain sans me retourner.

Je ne sais plus quoi penser de Séoul.











― Tu n'as pas trop l'accent de Busan.

Le crayon à la main, posé sur un coin de mon cahier, je cille deux fois, trois fois, avant de tourner la tête vers Mina. Sa remarque me surprend. Déjà, parce qu'il lui aura fallu trois jours pour m'adresser la parole, ensuite, parce que je ne pensais pas m'être exprimé assez pour révéler l'absence d'accent. Peut-être dois-je en vouloir à monsieur Chen, qui m'a interrogé hier en histoire.

― C'est vrai, je réponds sans trouver quoi dire de mieux.

Un silence s'élève. Je reprends mon dessin, l'air de rien. Soudain, j'entends plus loin Eunha crier sur Oh Sungil, le garçon qui n'arrête toujours pas de me regarder dès qu'il en a l'occasion.

― Je rêve, je t'avais demandé à la fraise !
― Mais il n'y en avait plus... La myrtille, c'est bien aussi.
― Rah... Yejun ! Tu veux ces bonbons ? Ils sont à la myrtille, je n'aime pas ça.

Un garçon très grand au superbe visage interrompt sa discussion avec un autre camarade, affalé sur sa table, avant de lever les yeux vers Eunha. C'est une fille assez jolie, à l'aura plutôt difficile à comprendre. Par moments, je la trouve imposante, mais à d'autres, elle fait preuve d'une grande douceur, comme quand elle m'a prêté sa gomme hier.

― Bof, non merci, répond Yejun d'un air désintéressé avant de reprendre sa conversation.

Eunha hausse les épaules, lance un regard foudroyant à Sungil, puis rejoint sa place devant Mina et moi.

― Qu'est-ce que j'en fais alors... ? demande notre camarade, penaud.

Mais personne ne lui répond. Tout à coup, il se retourne et croise mon regard. La lueur qui envahit le sien ne me dit rien qui vaille...

― Est-ce que...
― Bonjour ! Allez, tout le monde s'assied !

Tandis que je me redresse devant le professeur Park, qui entre en trombe dans la classe, je remarque Sungil du coin de l'oeil en train de tressauter sur sa chaise.

― Sungil, qu'est-ce qui t'arrive ? vitupère monsieur Park d'un air exaspéré.
― J'allais demander au nouveau s'il aime les bonbons à la myrtille. Vous voyez, Eunha n'en veut pas alors que je les ai achetés pour elle ! Donc je cherche quelqu'un qui saura apprécier ma générosité.

Autour de moi, quelques ricanements s'élèvent. Je serre les dents, les joues rouges.

― Taisez-vous ! Sungil, range-moi ça, le gourmande monsieur Park.

À force d'en manger, même ta peau va devenir bleue. D'ailleurs, tu n'étais pas censé te reteindre la semaine dernière ? Le concerné se justifie pauvrement, avançant la ténacité insoupçonnée de la coloration qu'il a utilisée et son manque d'argent pour en racheter une.

La scène continue de dérider la classe pendant que je tente de chasser mon malaise. Une fois que monsieur Park lâche l'affaire, Sungil me lance un dernier regard.

Je ne comprends pas ce qu'il me veut, mais son attention de plus en plus flagrante me noue le ventre.

Que cherche-t-il... ?

Ce nouveau matin semble un peu moins calme que les autres.

Mais étrangement, je ne suis pas certain de l'apprécier.








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Il y a dans ce chapitre mon personnage préféré après Jaewon... ♡

Maintenant, il ne reste plus que le chapitre 3 à vous poster. Ensuite, on se donne rendez-vous en librairie le 14 septembre !
Mais d'ici là, promis, je reprends mes publications habituelles sur Wattpad.

PS : je vous ai préparé quelque chose pour demain sur elo.nirique. Je n'en dis pas plus, mais ça devrait vous faire plaisir (vraiment plaisir même) ♡

Plein d'amour,
(Je veux déjà être demain)


Forlasas

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