(TW: Rapport non consenti)
Le soleil avait dû se lever une bonne trentaine de fois depuis cet appel, pourtant je continuais à espérer qu'elle revienne, qu'elle m'enlace, je ne pouvais que la regarder de loin et c'était si difficile.
Je la maudissais pour tenter de faire taire cette douleur qui me saisissait à chaque énonciation de son prénom. Ses yeux verts hantaient mon esprit car ils me rappelaient ces moments d'intimité que l'on passait à se découvrir langoureusement.Depuis cet appel, je ne m'étais plus touchée. Lorsque mes doigts me frôlaient, ils cherchaient à imiter les siens, je me caressais comme elle avait l'habitude de le faire car il ne me restait que ça pour me faire ressentir du plaisir.
Mais j'étais en colère, un peu trop impulsive.
J'ai voulu faire mal avant d'avoir mal, je l'ai condamné à vivre aux yeux des gens à travers une personne qu'elle n'est pas.
Elle en souffrait, et je pensais que c'était ce qui allait m'aider à me sentir mieux, mais dès lors que mes yeux avaient le malheur de l'apercevoir, je voyais les répercussions de son mal être.
Ses joues creusées, des cernes qui s'étaient dessinées au bord de ses yeux. Je voyais bien que même son corps était devenu différent, car elle se privait de manger tant les pensées envahissaient son esprit.J'essayais de garder un oeil sur elle, surveillant ses fréquentations et ce qu'elle faisait, si elle mangeait bien. Sans savoir que la réelle personne à évincer de sa vie n'était autre que moi-même.
J'étais en colère car je n'arrivais pas à aller mieux, elle m'obsèdait, son visage était partout.Je regardais ses mains, me rappelant avec quelle fougue elles pouvaient s'aggriper à mes hanches. Ses yeux, en imaginant ô combien nous aimions nous dévorer du regard. Ses bras, cherchant à recréer cette sécurité que je ressentais quand tout allait mal mais qu'elle était là. Sa bouche, que je regrette de ne pas avoir assez goûté. Sa nuque, qui l'a faisait tant frémir lorsque je l'effleurais du bout des doigts.
Ou encore son nez. Elle ne l'aimait pas tant, pourtant c'était peut-être le plus beau que j'avais jamais vu.J'aurais aimé lui dire encore que je l'aime. Pouvoir effacer tous les mots infâmes que j'avais eu envers elle, où je lui faisais comprendre qu'elle n'était rien. J'avais peur qu'elle se rende compte de sa valeur et qu'elle décide de réellement refaire sa vie. L'imaginer avec quelqu'un d'autre me tuait intérieurement.
J'étais devenu si égoïste car je ne supportais pas l'idée de la perdre. Lui crachant au visage combien je l'avais détesté, combien je haïssais sa façon d'être. Je n'étais plus rien, plus personne sans elle.Tout ce que je lui disais c'était ce que je rêvais d'entendre, mais elle avait bien trop de respect à mon égard pour me faire la faveur de m'insulter. Refusant tout contact physique avec moi pour ne pas gâcher nos derniers moments de relation. J'avais tout détruit avec des mots, sans connaître leur véritable valeur.
Déchirant une à une les parcelles de ma propre existence. Songeant de plus en plus à faire disparaitre le monstre qui rôdait près des gens. Je savais comment les utiliser, je savais quels mots employer avec eux, et je savais comment me servir de tout ça pour la détruire. J'étais consciente de tout ça, mais trop bornée pour me rendre compte de mes conneries.
Elle souffrait, et au lieu d'être là pour l'épauler, je lui ai offert le coup de grâce sur un plateau.
Mon corps n'avait plus de valeur à mes yeux, en particulier depuis ce fameux soir:
J'étais seule, incapable de sourire. Et il est arrivé. Ce garçon qui m'a donné son épaule pour pleurer, pour ensuite caresser ma peau derrière ce regard de chien battu. Ce garçon qui avait embrassé mes lèvres maladroitement tandis qu'elles n'étaient que pour Ivy.
Je n'arrivais pas à dire non,
Mon corps voulait oublier, mon esprit lui hurlait de se dégager de moi.
Il avait commencé par ma poitrine, la frôlant délicatement avant de me pincer le bout des tétons sans doser sa force. Il avait ensuite descendu sa main le long de mon ventre, pinçant mes bourrelets, m'assurant que mon ventre était parfait et que j'étais jolie. Avant de déboutonner mon pantalon et de plonger sa main dans mon intimité. Je n'étais pas humide, je pensais simplement au regard déçu d'Ivy, je me répugnais. Mais quand je pensais que le manque de cyprine allait le faire changer, il a craché sur ses doigts pour tenter de les introduire en moi.
Masquant ma douleur je ne pouvais que subir cet acte.-Ivy si tu savais comme je pensais à toi à ce moment, comme j'aurais aimé que tu me protèges, que tu me prennes dans tes bras.-
Les vas et viens détruisaient un peu plus l'image que j'avais de mon propre corps, et tandis que je pensais que tout allait s'arrêter. Il avait saisi ma tête avant de la diriger vers lui. Guidant mon visage vers le bas de son estomac, caressant son pénis au bord de mes lèvres. Il sentait que je me laissais guider, incapable de comprendre comment j'avais pu en arriver là. Lui qui me paraissait si gentil...
Puis il avait saisi mes lèvres sans que je le veuille, mon visage était fermé au sien, pourtant il continuait de passer sa langue sur ma bouche, dans mon cou. Je le détestais car c'était ce que je préférais chez Ivy. Maintenant j'étais condamnée à revivre cet instant dans mon esprit dès que j'avais le malheur de me frôler.Une fois qu'il avait terminé de souiller mon corps et mon esprit, il s'était rhabillé et m'avait proposé de passer aux toilettes. Une fois enfermée je n'avais que l'envie de mettre fin à mes jours, cherchant par tous les moyens à enlever cette sensation, l'irritabilité de sa barbe se frottant contre moi.
Je m'étais enfermé dans sa salle de bain cherchant par tous les moyens de quoi laver ce goût amer. Terminant, au passage, sa bouteille de bain de bouche.Je souffrais mais quelles atrocités pouvaient me détruire plus fort que le manque D'ive ? Je n'existais définitivement plus, et cette soirée à été le début du chaos.
Comment la femme si forte que j'étais devenue à ses côtés a pu partir aussi vite, comment avais-je pu devenir ainsi.
Alors quand Ivy passait, malgré toute la douleur que je ressentais voyant que ce n'était pas moi qu'elle rejoignait, je ne pouvais m'empêcher d'être heureuse. Pensant à tous les beaux moments que nous avions passés ensemble. Et la regardant tenter de s'épanouir et commencer une nouvelle vie.
Si elle savait comme je l'aime, comme je pense à elle. Comme je me déteste de tout ce que je lui ai fait subir et comme je regrette de ne pas avoir eu l'intelligence de savourer chaque moment de notre relation.
Je me déteste, je t'aime.
Ta peau, ton regard, tes yeux, ta voix, ton sourire, tout me manque. Et je préfère mourir que d'affronter la vie sans toi.
Une éternité de malheur n'est rien contrairement à cette douleur de ne pas t'avoir à mes côtés.Je pense que si tu savais combien tu es dans mes pensées, tu aurais ce fameux regard gêné et compatissant qui me détruirait car il serait en train de me chuchoter que notre histoire est bel et bien terminé.
Et malgré toutes les peines que j'ai pu subir et que je t'ai fait subir, penser que ces instants sont les derniers avec toi, est en train d'étouffer cette flamme qui n'est maintenant que des restes de braises au fond de mon coeur.
J'espère que, lorsque je ne serais plus de ce monde, l'univers me demandera de choisir quels moments de ma vie j'ai le plus envie de recommencer.
Et là je t'assure que je leur parlerai de toi, de nos souvenirs et de la façon dont on se regardait, et je suis persuadé qu'ils me donneront volontiers la chance de te revoir, de sentir ton odeur pour la dernière fois, car ils verront comme mon amour pour toi est sincère et puissant. Ils verront comme j'ai besoin de toi.Et si ils me condamnent à la damnation éternelle,
En échange de ton sourire, je serais prête à subir une infinité de souffrance.
Car lorsque je songe au bonheur, seul ton souvenir me vient à l'esprit. Et la mort n'est rien comparé à une vie sans ton regard plongé dans le mien, sans ta main dans la mienne, et sans ta peau contre ma peau.Je t'aime comme je n'ai jamais aimé, Ivy.
VOUS LISEZ
Jour de pluie
FanfictionAprès plusieurs semaines sans s'être vues, Harley se fait appeler un jour de pluie par Poison Ivy qui lui annonce une nouvelle difficile...