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C'était une journée plutôt belle, avec ce même Soleil qui me faisait tant penser à toi.

Nous nous étions retrouvées seules, au milieu d'un grand "tout", les yeux ancrés dans ceux de l'autre.

Tu avais ce fameux regard gêné, celui qui autrefois hurlait pour que je m'éloigne. Pourtant ce jour-là, il me suppliait de l'approcher, brisant toutes les barrières qu'il savait, au fond de lui, très fragiles.

Alors j'ai maladroitement regardé tes lèvres, elles étaient d'un rose si pure que je n'arrivais à m'en détacher.
Avant de m'approcher, incapable de comprendre pourquoi mon corps était tant attiré par le tien.

Mais tu ne m'as pas repoussée.

Tu as préféré te jeter dans mes bras, fondre ton corps au mien une dernière fois.

Nos âmes étaient noués, tu affirmais une indifférence sans faille tandis que ton étreinte étouffait tes paroles. Le souvenir de ton parfum amplifiait ce sentiment de vide autour de nous, comme s'il n'y avait finalement toujours eu que toi.

Je refusais de te lâcher, et je savais que toi aussi.
Sentant comme ton cœur avait fait les mêmes bons que le mien dès lors que nos mains s'étaient frôlées, comme si elles n'avaient été faites que pour cet instant.

Ton regard trahissait la peur que tu ressentais. J'aimais imaginer que tu étais effrayée de comprendre que tu n'avais jamais perdu tes sentiments envers moi. Incapable de me rendre à l'evidence que tu ne savais tout simplement pas comment me fuir.

La tension entre nous était aussi intense qu'une décharge, peut-être trop envahissante pour ce monde que nous trouvions autrefois si fade.

Nous nous approchions de plus en plus, provocant la folie chez l'autre. Ton souffle brûlant se mélangeant au mien. Nos mains parcourant timidement les parcelles de peau nue de l'autre.

Tu m'avais rendue folle, une démence poussée à l'extrême.

Ce débordement de sentiment t'avais fatigué, assez pour que tu feignes t'endormir dans mes bras, auprès de mon cœur qui était ta place préférée.

Tu avais toujours la même odeur, la même façon de bouger tes doigts sur mon corps pour me rassurer, le même regard..

Tu étais là, Toi, que je pensais avoir perdue. C'était presque surréaliste, comme si tout ne l'était pas déjà avant.

On se taquinait tout en cachant ce piège à l'autre, tentant de capter la moindre oscillation de sourcil pour renverser nos certitudes.
Mais personne ne dévoilait son jeu, avant que l'habitude ne reprenne le pas.

Ma bouche s'était posé au creux de ton cou, cette place que je trouvais si douce, avant de te faire frissonner avec mon souffle.
Tes ongles avaient naturellement aggripés la peau de mon dos, tentant de freiner l'excitation que tu ressentais.

J'en étais dingue, continuant de titiller ta nuque, savourant la douleur de ma peau se déchirant sous la pression de tes doigts.

Ma bouche avait naturellement rejoint la tienne, comme si nous ne nous étions jamais séparées.
Mais je sentais bien que tu étais terrorisée, tes yeux n'arrivaient pas à me mentir, tu te disais que c'était une erreur. Les pensées fusaient avant que l'on puisse les rattraper.

Mais la douceur de tes lèvres était tellement jouissive, qu'elle inconsciente aurais-je été de m'en séparer si facilement.

Pourquoi étions-nous si étonnées tandis que cet acte nous suivait depuis des heures ?

Ton regard transcendait absolument chaque parcelle de mon âme, tu pensais sincèrement que je ne le voyais pas ?

Tes mains m'attiraient vers ton corps, comme si la proximité entre nous n'était pas déjà assez faible. Nos peaux se frôlant à chaque respiration.
Tu serais naïve de penser que je n'avais rien remarqué.

C'est fou comme, dès l'instant où nous nous sommes retrouvées, je suis redevenue entière.
Tu avais volé cette moitié de mon âme que je t'avais précieusement confiée, mais j'en suis heureuse car je ne voulais plus la récupérer. J'espérais redevenir entière le jour où tu allais revenir à mes côtés, car j'avais renoncé à une vie sans toi.

Comment prétendre être épanouie sachant que la personne que l'on aime nous fuis ?

J'aurais été capable de me donner la mort par abandon d'un avenir séparé du tien. N'était-ce pas la preuve de ma sincérité ? Ou plutôt de ma folie..

Ton regard m'avait rappelé pourquoi je t'aimais. Mais je n'aurais jamais pu fuir ses sentiments, car je ne pourrais jamais fuir le seul endroit où je me sens en sécurité.

Ivy reviens moi.
Notre amour était la seule certitude que nous avions. J'espère que tu ressens la même chose que moi, que ton cœur sera un jour de nouveau accordé au mien. Je ne pourrais jamais effacer mes erreurs, mais tu me manques tellement... Et si nous osions repartir à zéro ? Devenir les meilleures versions de nous même et profiter de ces instants avec l'autre connaissant leurs vraies valeurs et la destruction que leurs absences nous cause.

Abandonne cette lutte contre notre amour, je rêve de te retrouver.

Mais j'ai peur de me réfugier derrière une idée de nouveau départ tandis que tu affirmes avoir perdu tout sentiment pour moi...

Je t'aime Ivy, sincèrement.

Jour de pluie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant