Un premier amour - Gojo Satoru

37

Elle était en boule dans son lit, son téléphone en mode avion pour ne rien entendre.
C'était lâche de sa part de ne pas lui donner de nouvelles, de lui avoir posé un lapin mais c'était trop dur pour elle.

Elle se voyait mal arriver au restaurant avec lui et lui dire.
"Oh tiens, tu devineras jamais ce que j'ai appris aujourd'hui ! Je suis enceinte de toi alors qu'on sort pas ensemble et qu'on est tous les deux des exorcistes de haut rang à bosser tout le temps."

C'était trop ... trop et trop pour elle.
Peut être aurait-elle du rester dans sa vie monotone avec Kamato ? Mais elle n'était pas heureuse...
Peut être devait elle simplement avorter ?
Mais en serait-elle seulement capable ...?

Ses yeux étaient rougis par les larmes et quelques petits vaisseaux sanguins explosés à force de les frotter.
Elle devait juste passer une soirée magnifique avec lui et lui laisser son avenir entre ses mains mais comme toujours quelque chose n'allait pas.

Comment réagirait-elle à la place de Satoru ? Peut être qu'elle fouirait la situation aussi vu qu'elle le faisait déjà.

Elle avait peur d'être seule mais peur de parler avec lui, deux idées l'une contre l'autre se tapaient dans sa tête.

Une sonnette la sortit de son ermitage sous les draps pour la forcer à se lever, sûrement encore une voisine pour un truc inutile.
Vu l'heure tardive elle préféra répondre par l'interphone, ne voulant pas montrer son état à la personne dehors.

"Oui ?" Demanda-t-elle d'une voix serrée.

"Lyanne ?! Tu vas bien ?" Demanda une voix qu'elle reconnaîtrait entre milles.

Manquait plus que ça.

Elle laissa un silence pesant, ne sachant pas quoi répondre vu la situation dans laquelle elle était.

"Lili... dis moi s'il te plaît... je suis inquiet, j'ai attendu plus d'une heure ..."

"Je... je suis désolée Satoru... je... je ne me sens pas bien."

"Tu veux que je monte ? Ou que je passe chercher un truc au konbini ?"

"Non ! Surtout pas ... ne t'inquiète pas... je suis juste désolée de pas t'avoir prévenu, je m'étais endormie, c'est sûrement la fièvre. "

"Oh... eum d'accord."

Un nouveau long silence s'installa, il semblait frustré.

"Je te laisse te reposer alors... sonnes moi si tu as besoin de moi."

"Merci... bonne soirée."

Elle s'effondra sur son fauteuil en posant sa tête entre ses mains.

"Quelle connerie de vie." Chuchota Lyanne.

Elle attrapa sa couette et son coussin pour mieux s'installer dans le fauteuil, elle voulait être dans son cocon, à l'abri de tout.

Plongée dans un documentaire sur la migration des mammifères marins, elle sursauta en entendant quelque chose toquer à sa fenêtre.

Elle avait l'impression de rêver, elle était au quatrième étage donc impossible.

Un second toquement la força à allumer les lumières pour observer un homme devant sa fenêtre.

Ses yeux semblaient s'écarquiller en le voyant LUI dans le vide en pleine lévitation.

Elle ouvrit rapidement la fenêtre et s'écria.
"Mais qu'est-ce que tu fous, on pourrait te voir abruti !"

"Fais moi rentrer alors." Dit-il d'un grand sourire.

Elle se décala de la fenêtre pour le laisser passer et atterrir comme si de rien était dans son salon.

"Wha c'est canon ici." Dit-il en sifflant tout en observant le studio.

"Satoru... je t'ai dis que je n'avais pas besoin d'aide."

"Quand tu dis ça c'est que tu en as besoin, je te connais par cœur."

Sa respiration se bloqua, il avait raison l'enfoiré.

Il s'approcha d'elle et posa sa main contre son front.
"Tu n'as plus de fièvre tant mieux."
Dit-il en déposant un sac plastique sur la petite table.

"Euh... oui... c'est quoi ?"

"Je suis passé au Konbini pour prendre des trucs que tu aimes bien et des cachetons."

Elle ne pu empêcher un sourire en voyant son geste.

"Tu as pleuré ?" Demanda-t-il en lui relevant son menton d'une main.

"Quoi ?"

"T'as des yeux comme si tu t'étais droguée... ce qui m'étonnerait donc j'en conclus que tu as pleuré."

"Je... non."

"Tu vas me faire croire que tu tes droguée ?"

".... non..." dit-elle à voix basse, prise au piège.

"Alors dis moi tout."

Il glissa sa main dans ses cheveux rouges, légèrement emmêlés pour la réconforter.

Comment lui expliquer la situation ? Elle n'en avait clairement pas envie maintenant, elle avait besoin de réfléchir.

"Je te dirais tout quand je serais prête... je n'en ai vraiment pas envie la tout de suite."

Elle baissa son regard vers le sol, ne voulant pas croiser son regard bleu hypnotisant.

"Bien, je ne te force à rien, je te fais confiance."

Il retira sa main de ses cheveux pour vider le contenu du sac, lui donnant un manque de son touché physique.

"Alors café froid, biscuits au chocolats et bonbons acidulés.
J'ai aussi pris des pastilles pour la gorge et du paracetamol pour ta température."

"Merci, il ne fallait pas faire tout ça pour moi."

"Tu rigoles ou quoi ? Tu sais très bien pourquoi je fais tout ça... ça me fait plaisir..." dit-il en passant sa main dans sa nuque, les joues légèrement rouges.

Cette fichu bouille la faisait craquer.

Il se rapprocha d'elle et l'attrapa dans ses bras pour la serrer contre lui alors qu'elle se laissait faire à ce geste.

"Quand tu iras mieux... on pourra reprogrammer un resto ?"
Il lui caressait son bras tatoué du bout des doigts avant de mettre son visage face au sien.

"Je ... je sais pas." Dit-elle en le repoussant doucement.

Satoru était sur le cul, persuadé d'être sur la même longueur d'onde qu'elle par rapport à leur relation, venait il de se prendre un râteau ?

"Ah, euh d'accord." Dit-il en se raclant la gorge pour tenter de se recontenancer.

"On... on verra okay ?"

"Ne forces pas les choses si tu n'en as pas envie, je sais que je suis pas toujours le mec le plus simple et mâture.
Dis moi juste clairement les choses ...
Moi je te le dis clairement, j'ai envie de tout recommencer avec toi, mais je ne pourrais jamais te forcer à quoi que ce soit, je veux juste que tu sois heureuse."

"J-je sais pas... laisses moi seule s'il te plaît..."

Mourir ... la seule chose qu'elle avait envie la tout de suite devant ses propos d'idiote profonde.

Satoru semblait se décomposer sur place, ses yeux légèrement humides lui brisaient son cœur.

"Dis lui tout... parles lui..." répétait une petite voix dans la tête de Lyanne.

"Merci pour tout ce que tu as fais ce soir et bonne soirée." Dit-elle à la place, en lui ouvrant la porte.

"De rien..." Il passa la porte, le regard trop abattu que pour oser la regarder.

Elle referma la porte et se frappa le front.
"Idiote de peureuse."