Chapitre Deuxième.

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Le temps défilait et "Romain", malgré sa blessure, s'était saisi d'une épée et avait passé la veille de la cérémonie d'ouverture pour tester ses prouesses de chevalier. Heureusement pour lui, certes il n'avait pas les connaissances du véritable Romain, mais le corps de ce dernier s'en rappelait. Ses muscles et le cerveau étaient ceux de Romain, seule son âme était habitée par un autre. C'était donc avec une certaine dextérité qu'il se mouvait, attaquant le mannequin devant lui.

Se battre avec un bras n'était pas facile, mais il pouvait se permettre de perdre un des jeux. Devenir un roi n'était pas seulement une question de force physique, il aurait donc plein de manière de rattraper les points qu'il s'apprêtait à perdre.

Des chevaliers de son âge l'observaient de loin, des invités du palais aussi. Les autres familles, ses autres potentiels adversaires, l'observaient aussi alors qu'ils s'installaient à l'intérieur du palais.

Il avait vu Alexander et sa famille arriver quelques minutes plus tôt, son ennemi avait souri avec ravissement en voyant son bras dans le plâtre.

"Romain" ne l'avait pas vu depuis, et, honnêtement, n'y faisait plus attention.

Il réfléchissait.

Lors du deuxième jeu, des équipes devaient être formées avec des membres que les compétiteurs choisissaient. Dans l'histoire originale, Romain choisissait ses amis de longue date, des brigands sans foi ni loi qui étaient prêts à toutes les crasses possibles pour gagner. Ce n'était pas le genre d'hommes que "Romain" voulait dans son équipe. Il réfléchissait donc à ses anciens personnages et étudiait du coin de l'œil les hommes qui l'observaient s'entraîner.

Son regard a ignoré les amis de Romain - facilement reconnaissable par le fait qu'ils parlaient comme s'ils étaient les rois du monde - pour se concentrer sur les figures plus silencieuses.

Parmi elles, il a reconnu un personnage secondaire : Benoît, l'homme qui allait se battre contre Alexander pour le cœur de Alvina. C'était un homme bon et aimant, très intelligent qui habitait au palais depuis un petit moment déjà, il avait été envoyé ici pour ses études et aussi comme preuve d'amitié de son pays et de son continent. Il se trouvait avec son fidèle ami de toujours et garde du corps, Marcel.

Ils l'étudiaient tous les deux, discutant à voix basse, leurs yeux suivants chacun de ses mouvements, s'échangeant des grimaces lorsqu'il avait visiblement une mauvaise technique.

Heureusement pour lui, Romain ne leur avait fait aucun mal de par leur statut privilégié, leur faire du mal aurait déclenché des conflits politiques énormes. Romain avait été assez intelligent pour ne pas en faire des ennemis, s'étant toujours comporter de manière aimable avec. Ils seraient bien plus utiles et de bien meilleurs conseillers que des incapables obsédés par le chaos.

Lorsqu'il a pris une pause, il s'est dirigé vers eux, ignorant les autres qui tentaient de lui adresser la parole.

"-Bien le bonjour, mes chers, cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Comment vous portez-vous ?"

Ils ont paru tous les deux surpris qu'il vienne leur adresser la parole, mais se sont très vite repris.

"-Effectivement, cela fait plusieurs mois que nous ne nous sommes pas croisés." a répondu poliment Benoît, un petit sourire timide aux lèvres.

Marcel, lui, a ricané en fixant le bras de "Romain".

"-Nous allons bien mieux que vous en tout cas, Votre Altesse. Que vous est-il arrivé ?"

Tout le monde savait pour l'incident qui s'était passé avec Alexander, il y a dix ans de cela, Benoît avait été là et l'avait vu se dérouler sous ses yeux. Cela ne servait donc à rien de s'inventer des excuses.

Le Palais des Jeux | [16+]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant