Le Palais des Jeux | [16+]

Chapitre Quatrième

Foutez vous de la gueule de mes cartes et je vous défonce.

-Lynda.

_____________

Le visage de Roma n'avait pas pleinement dégonflé lorsqu'il a été l'heure de rejoindre la nouvelle localisation de la prochaine épreuve des jeux.

Cette fois si, le public ne se trouvait pas autour d'eux, mais sur les remparts du palais alors que les quatre compétiteurs se trouvaient au-delà de l'enceinte, aux côtés de leurs hommes, de leurs familles proches et du roi qui expliquait le jeu qui s'apprêtait à prendre place.

Contrairement à la veille, le soleil avait été avalé par les nuages, la pluie tombant en trombe sur la capitale, le tonnerre grondant au-dessus de leurs têtes alors qu'ils tentaient de percevoir les paroles de Gustave Isvad.

Roma ne s'est pas donné cette peine, il faisait le vide dans sa tête, son visage scrutant les environs. La forêt allait être leur demeure le temps d'une semaine entière où ils devraient se poursuivre et s'attaquer afin de voler les drapeaux qu'on allait leur donner.

Roma tentait d'éviter les regards surprit de Benoit et Marcel qui se rendaient compte que leur nouvel ami avait été au courant depuis le début de ce nouveau défi. Il ne voulait pas savoir ce qu'ils pensaient de lui, il ne voulait pas voir leur déception ou leur dégoût de sa personne. Il n'avait pas triché, et il avait presque l'envie de se défendre, de leur expliquer qui il était mais cela serait bien dur à croire.

Il a donc pris son mal en patience, regardant son "paternel" qui faisait des allers-retours, les yeux fixés sur Alexander et Sébastien, n'accordant aucune forme d'attention à son "fils" ou à Lionel.

Roma avait tellement vécu cela dans sa vie précédente que l'idée d'avoir déçu et d'être puni pour cet affront ne lui faisait plus aussi mal qu'avant, même si son besoin intérieur de plaire aux autres lui provoquait une douleur à la poitrine.

Lionel, lui, avait le visage baissé, les poings serrés. Roma pouvait le sentir vibrer de frustration et de colère.

Le "prince" a levé les yeux au ciel, se délectant de la pluie qui frappait son visage, attendant que l'eau sur sa peau lui donne la sensation de laver les sentiments en lui.

Tout cela n'est pas réel.

Il ne pouvait pas se permettre d'être ce qu'il avait été, il se devait de changer, pour sa santé mentale mais aussi pour réussir toute la folie que lui réservait cette aventure au cœur de son œuvre.

Le roi a cessé de parler, signe qu'il avait terminé ses explications. Les trompettes ont résonné autour d'eux, provoquant un sursaut de vie chez les compétiteurs qui se sont mis en marche.

"-A dans une semaine." a prononcé le roi avant de s'en aller avec les familles, ne laissant plus que derrière lui une cinquantaine de personnes, des gardes et soldats du palais qui se sont empressés de se diviser en quatre rangs.