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Vendredi 19h41

Son sac d'affaires à la main, Nora se hâtait de rejoindre le hall d'entrée pendant qu'Anna refermait la porte derrière elles. Les deux filles pouvaient immédiatement sentir le chauffage ambiant les réchauffer et détendre leurs muscles contractés par le froid.

- Tu sais dans quelle chambre je peux m'installer ?
- On t'a laissé la chambre orange, souriait Anna alors que son amie lâchait un hoquet de surprise.
- Ah... d'accord, je vais poser mon sac alors, à tout de suite.

Nora se retournait rapidement pour cacher à son amie les émotions qui venaient de s'emparer d'elle. Elle s'approchait des larges escaliers recouverts de moquettes qui menaient au premier étage où se trouvait sa chambre, celle qu'elle occupait déjà des années en arrière, elle se sentait perturbée de retrouver cet endroit qui avait tant de fois été son refuge. Mais le goût amer que ces souvenirs laissaient en elle ne faisait qu'appuyer le fait qu'elle aurait préféré occuper une autre chambre pour ce weekend. Quoi qu'il en soit, elle posait son pied sur la première marche et sa main contre le rampant, une façon assez métaphorique de s'accrocher à quelque chose pour ne pas faillir. Arrivée au premier palier, elle arpentait les longs couloirs du premier étage, en laissant balader ses yeux sur les tableaux accrochés aux murs, les bibelots fièrement posés sur les commodes, tout lui était familier. Ses pieds la menaient d'eux même devant la porte de sa chambre, et malgré sa main fermement accrochée à la poignée, elle ne l'ouvrait pas.

- Ce n'est qu'une chambre Nora détends-toi, soufflait-elle péniblement.

Après avoir pris une grande inspiration, symboliquement revigorante, elle tournait la clé dans la serrure et poussait légèrement la porte pour la laisser s'ouvrir doucement dans un grincement strident qui faisait dresser les poils de ses bras. La première chose qui attirait son attention en ouvrant la porte était l'énorme lit qui trônait dans la pièce, les draps oranges dégageaient une odeur de lessive dans toute la pièce et en laissant son regard se balancer d'un bout à l'autre de la chambre, elle constatait que rien n'avait changé. S'en était presque effrayant. Elle laissait sa main caresser chaque meuble devant lequel elle passait, comme si ce simple geste allait la renvoyer des années en arrière, lorsqu'elle était heureuse.

4 ans plus tôt

- Nora est-ce que tu m'écoutes au moins ? lançait Gwen affalée sur le lit qui se redressait à l'aide de ses avant-bras.
- Evidemment que non elle ne t'écoute pas, répondait Anna.
- Eh ! s'écriait la rouquine en jetant un oreiller au visage de Nora.

La brune se jetait sur le premier coussin qu'elle avait sous la main et l'envoyait à son tour sur Gwen qui était déjà en position de défense. Un combat intense entre les trois jeunes femmes commençait alors, esquivant les projectiles et envoyant tout ce qui passait sous leurs mains en direction de l'une ou l'autre. C'est alors que la porte de la chambre orange s'ouvrit en coup de vent laissant apparaître les garçons, alertés par les cris.

- Vous n'avez pas osé faire une bataille d'oreiller sans nous quand même ? s'écriait Diego.
- Et comment on a osé, tiens prends-toi ça, répliquait Nora en attaquant son ami.
- Messieurs, je déclare ouverte la guerre contre ces trois jeunes ingrats, reprenait Nathan.
- Que les meilleurs gagnent, ajoutait Harry.

Malik jetait un regard désolé vers sa petite amie avant de se jeter sur elle et de l'attraper pour la jeter sur le lit, se moquant d'écraser ceux qui s'y trouvaient déjà. Cette dernière tombait lourdement sur Gwen et Diego qui luttaient déjà.

- Ah d'accord, aucune pitié pour moi ? s'offusquait Nora en se redressant vers son petit ami.
- Aucune. Mais je t'aime, répondait-il en plaquant ses lèvres contre les siennes.

MenteursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant