Le soleil commence tout juste à pointer le bout de son nez lorsque je décide de m'allumer une cigarette. Il faut dire que la nuit a été calme. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai senti le sommeil s'emparer de moi alors que je fixais le portail du Sanctuaire.
- Qu'est ce qu'on se fait chier, bordel ! s'exclame une voix masculine dans mon dos tandis que je regarde le ciel se teinter doucement d'orange.
Je hoche la tête en recrachant la fumée de ma cigarette. Mais je ne me plains pas : au contraire, je savoure ce calme. Ça faisait trop longtemps qu'on avait pas connu ça. Et puis, pour ma part, je pense surtout que c'est le calme avant la tempête.
C'était le boucan hier matin. Tous les fourgons du Sanctuaire sont partis avec nos meilleurs hommes. Il ne reste plus que les plus faibles d'entre nous, avec moi et Simon aux commandes. Je soupire et pose mon fusil à terre.
- Ils vont pas tarder à revenir, dis-je en soupirant. Patience.
Je sens le regard de Simon dans mon dos. Je ne peux pas le voir, mais je l'imagine aisément en train de me lorgner avec un air dédaigneux. Il me regarde toujours de cette façon.
- Tu sais ce qu'il mijote, toi, pas vrai ?
Je soupire une nouvelle fois avant de me tourner vers lui.
- Bien sûr que je sais.
Je tire une bouffée de ma cigarette en le regardant d'un air narquois, sans toutefois ajouter quoi que ce soit. Il n'y a rien à dire de plus. Je sais qu'il crève de jalousie. Et je dois avouer qu'il y a une part de moi qui jubile en sachant ça.
Je le vois ouvrir la bouche, sans doute prêt à m'envoyer une remarque bien cinglante en pleine face lorsqu'un bruit de moteur se fait entendre au loin. Je bondis sur mes pieds en dégainant mon fusil et en plissant les yeux, le regard fixé sur la route. Une horde de fourgon se dirige vers le Sanctuaire.
- C'est eux ! Va ouvrir le portail, vite ! ordonnai-je immédiatement.
Simon m'obéit sans demander son reste et, dans les minutes qui suivent, les véhicules transportant nos hommes ne tardèrent pas à rentrer à l'intérieur du camp, tous sains et saufs. J'écrase ma clope avec le talon de ma chaussure puis descend de mon perchoir à tout allure pour me précipiter vers la fourgonnette la plus grosse. Je m'arrête net en voyant Dwight descendre du côté conducteur.
- Qu'est ce que tu fous là ?
Le jeune homme me regarde avec un air suffisant et décontracté sans rien répondre pendant quelques secondes, les mains dans les poches. Puis il se dirige vers la porte arrière du camion blindé.
- Negan est resté sur place avec le chef de leur groupe, dit-il alors, anticipant ma prochaine question. Il devrait pas tarder à revenir.
Je soupire de soulagement intérieurement, mais je ne peux m'empêcher de me poser un tas de questions. Je regarde Dwight en fronçant les sourcils.
- Pourquoi il a ordonné à tout le monde de rentrer sans lui ? Il y a un problème ?
Je le vois lever les yeux au ciel, puis déverrouiller les portes du fourgons d'un geste machinal.
- Non. Aucun problème, "cheffe". Il fallait juste qu'on ramène un prisonnier.
Je le regarde ouvrir les portes blindées sans rien dire. Dwight ne tarde pas à faire signe à deux de nos hommes de venir l'aider. Ceux-ci s'engouffrent immédiatement à l'intérieur du camion tandis qu'il dégaine son pistolet. Je hausse les sourcils.
- On avait pas prévu de garder des prisonniers.
- Celui-ci a un peu trop fait le malin. C'est un dur à cuire. Ça sera sans doute pas facile de le dresser, mais Negan a l'air de penser qu'il peut nous être utile.
VOUS LISEZ
Home Is Not A Place
FanfictionFreya Miller est le bras droit de Negan, et pourtant, c'est une femme. Depuis plus de trois ans, son quotidien parmi les Sauveurs a toujours été le même : traquer, tuer et piller. Jusqu'au jour où Negan lui confie une mission particulière : elle va...