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    – Dazai... Je... Je suis sûr que Chûya va revenir ! Ne vous en faites pas, tenta Atsushi d'un air un peu perdu.
    Juste en face de lui, Dazai faisait les cent pas, l'air tracassé. Ses sourcils étaient froncés et ses yeux brillaient d'une triste lueur –jamais Atsushi n'avait vu son aîné aussi bouleversé, angoissé et triste. Et à ses côtés, Gin observait le brun d'un air meurtrier, les poings serrés.
    Une bonne dizaine de minutes plus tôt, le brun était arrivé en panique vers les deux jeunes adultes alors qu'ils avaient crû apercevoir Nikolaï. Le brun leur avait raconté ce qu'il s'était passé avec le rouquin –Gin avait d'ailleurs failli sauter sur Dazai dans le but de l'étrangler, mais Atsushi l'avait arrêté à temps. Depuis, les trois jeunes adultes avaient décidé de partir à la recherche de leur camarade, sans pour autant partir trop loin de la réception. Mais le rouquin était totalement introuvable ! Il avait comme disparu.
    Gin serra les poings un peu plus alors que son expression faciale se durcie –ce qui perturba Atsushi.
    – Dazai, c'est la dernière fois que tu le verras. Je ferai en sorte que tu ne puisses plus le voir, décréta le jeune femme d'une faible voix posée et dure. Tu ne lui feras plus de mal.
    – Mais je ne veux que son bonheur !
    – Tu as une drôle de vision du bonheur alors.
    Le brun s'apprêta à répondre mais Atsushi le coupa directement :
    – Stop, stop, stop ! Dazai, vous avez fait des erreurs avec Chûya. Je ne connais pas tout de vous deux, mais cela se voit qu'il vous aime et que vous le blesser en agissant ainsi... Vous devez essayer de l'écouter et de prendre soin de lui, vraiment. Et toi Gin, s'il te plait... Nous avons plus à faire que de se disputer maintenant ; nous devons retrouver Chûya et attraper les anges en décomposition avant qu'ils ne fuient vers un autre pays !
    La jeune femme et le brun se lancèrent un regard avant d'acquiescer. Atsushi avait raison : il était déjà bientôt minuit et toujours aucune trace des fugitifs ! Ils avaient conscience que leur mission allait être quelque peu fastidieuse, mais pas à ce point. Alors, ils devaient se concentrer, et vite, ils prendront le temps de se sauter à la gorge plus tard. Ils ne faisaient que perdre du temps, et puis, en plus de cela, les personnes autour d'eux commençaient à leur lancer quelques regards suspicieux et méfiants –ce qui était normal au vu du bruit qu'ils faisaient actuellement... Dazai ferma alors les yeux un instant et prit une grande inspiration. Puis une seconde, et enfin une troisième. Son cœur battait toujours aussi vite, mais au moins il retrouvait peu à peu ses esprits. Il rouvrit les yeux après une bonne minute et encra son regard dans celui de ses deux collèges. Ses lèvres eurent cependant à peine le temps de bouger que toute les lumières de la pièce s'éteignirent soudain.
    Des cris de stupeur retentirent dans la grande salle avant que de nombreux murmures se fassent entendre. Les détectives et la mafieuse froncèrent les sourcils, sur leur garde.
    Un rire éclata dans toute la salle, glaçant le sang de nombreuses personnes avant que des lumières colorées n'apparaissent et pointent à un endroit précis de la salle. Dazai posa alors ses pupilles brunes se posèrent à l'endroit indiqué, et il écarquilla les yeux : un homme tournait rapidement sur lui-même avant de se stopper et de lever les bras en l'air, un grand sourire joyeux plaqué au visage. Il avait un visage fin et pâle, encadré de magnifique cheveux blanc –une longue tresse blanche se balançait d'ailleurs dans son dos– ; l'un de ses yeux était caché par ce qui semblait être une carte alors que le second brillait d'un magnifique bleu clair, coupé en deux par une fine cicatrice. Enfin, son sourire était doux et jovial. Il se trouvait être tout vêtu de blanc.
    Dazai n'eut aucun mal à reconnaître Nikolaï, l'un des fugitifs qu'ils recherchaient.
    Le blanchâtre prit alors l'un des pans de sa cape et fit une révérence alors que tout le monde autour de lui se reculait, inquiets et apeurés.
    – Bien le bonsoir à tous et à toutes ! N'ayez crainte, venez, venez, s'écria le jeune homme avant de rire légèrement. Approchez et jouez à notre grand jeu !
    Des murmures s'élevèrent dans la salle, ne faisant qu'accroître le sourire du blanchâtre. Dazai fit un léger signe à ses coéquipiers avant de s'avancer rapidement –suivit de Gin et Atsushi–, arrivant en quelques secondes tout juste en face de Nikolaï.
    – Aujourd'hui, vous serez tous participants ! Et... Personne ne sortira sans avoir joué, finit par dire Nikolaï d'un air glaçant.
    Soudainement, les grandes portes de la salle claquèrent, se fermant, il en était de même pour les fenêtres –et un grand mouvement de foule, totalement paniquée, commença : les invités se poussèrent, crièrent et frappèrent contre les portes, essayant de sortir. En vain. Ils étaient tous enfermés. Dazai en eut les oreilles qui bourdonnaient, mais le blanchâtre reprit la parole rapidement.
    – Si un seul de vous bouge et parle, vous finirez tous décapité, très chers joueurs.
    Ces mots n'avaient pas été criés ou hurlés, ils étaient même faibles, mais la froideur de cette phrase glaça le sang de chacune des personnes présentes dans la grande pièce, si bien que tout le brouhaha se stoppa instantanément, tous figés. Même les détectives et la mafieuse n'avaient osé bouger.
    Le rire de Nikolaï retentit, c'était un rire franc, amusé et sincère.
    – On va bien rigoler ! Tous ensemble, vous allez voir !
    Il s'avança vers la grande table qui servait de buffet et monta dessus afin que toute la salle puisse le voir.
    Atsushi se pencha vers ses deux collègues et murmura :
    – Je vois Sigma juste à droite, à côté de la porte.
    Dazai tourna la tête vers la droite et vit un jeune homme aux longs cheveux bicolores –blanc et mauve. Son teint était pâle, et son expression, fermée. Ses pupilles regardaient les personnes présentes avec désinvolture, et il tenait ses bras dans son dos. Une arme à feu était accrochée à sa ceinture. Le brun eut la sensation de se retrouver face à une statue de cire, tant le jeune homme ne bougeait pas. Mais, la contraction de sa mâchoire et sa pomme d'Adam qui bougeait de temps à autre alors qu'il déglutissait pouvaient qu'il était bel et bien vivant. Le détective fronça légèrement les sourcils ; Sigma semblait être nerveux, mais pourtant serein en même temps.
    Sigma était bien présent, Nikolaï aussi. Mais où était Fyodor ? Le pire, et ce qui angoissait davantage le brun, était que cela se passait en même temps que la disparition de son acolyte. Cela ne pouvait pas être une coïncidence... Si ?
    – Maintenant, écoutez-moi bien, s'exclama alors Nikolaï.
    La voix enjouée du blanchâtre sortit Dazai de son observation.
    – Nous allons jouer au loup, continua le blanchâtre en riant. Une personne dans la salle est le loup ! Elle est déjà au courant, bien évidemment ! Et vous...
    Son sourire s'agrandit davantage –Dazai se demanda même comment c'était possible de sourire autant– alors qu'il leva les mains au ciel dans un geste théâtrale, avant de tourner à nouveau sur lui-même. Il fit un tour, puis un second, avant de sauter sur sa droite, se décalant ainsi sur la table.
    – Mes brebis... Vous allez devoir vous sortir de là !
    En disant ces mots, le blanchâtre avait ancré son regard dans celui de Dazai, et le brun sentit de suite que quelque chose n'allait pas. Il essaya de comprendre, de deviner ; que signifiait ce jeu ? Qui était ce fameux loup ? Fyodor ? Tout un tas de possibilités tournait en boucle dans la tête de Dazai, mais aucune ne lui semblait convenir à la situation. Il y avait toujours une chose qui n'allait pas. Pour la première fois dans ce genre de situation, le brun se sentait perdu. Totalement perdu.
    Gin s'accrocha soudain aux avant-bras de ses deux collègues, attirant leur attention ; la jeune femme regardait derrière eux, l'air inquiéte. Ses yeux brillaient d'inquiétude et, même au travers de son masque, il était possible de voir que sa mâchoire était crispée –Dazai et Atsushi comprirent de suite qu'il y avait un problème. Alors, les deux jeunes hommes se retournèrent tandis qu'elle restait muette. Le regard sombre et perdu de Dazai se posa sur une silhouette qu'il connaissait par cœur ; un corps plutôt petit et maigre, un visage pâle et creusé, des yeux azurs, des cheveux roux... Chûya était là, et il regardait ses trois collègues d'un regard vide. Enfin... Il regardait plutôt Dazai –et le brun fut secoué en apercevant regard terne et creux de son petit roux préféré. Il en eut même la sensation de se retrouver face à une personne différente de Chûya ; lui qui était habituellement plein d'émotions, de colère principalement, mais aussi de question, de curiosité et d'amour. Mais, si ce n'était que cela... Fyodor se tenait tout juste derrière le roux. L'une de ses mains se trouvait sur la hanche du roux, tandis que l'autre était posée sur sa joue, le maintenant alors contre lui. Les fines lèvres rosées de Fyodor frôlaient l'oreille du roux, à qui il murmurait des choses que Dazai ne pouvait entendre. Tout en faisant cela, le noiraud regardait Dazai, son plus grand rival, d'un air amusé et provocateur.
    – Chûya, s'écria Dazai en s'élançant vers le roux.
    Gin et Atsushi le retinrent, l'empêchant de sauter sans réfléchir sur leur ennemi.
    Le rouquin ne réagit pas d'un pouce, et Fyodor continuait de lui susurrer quelques mots.
    – Attendez, Dazai, s'exclama alors Atsushi. On ne sait pas ce qu'ils manigancent, on ne peut pas agir à la hâte !
    – Mais il a Chûya ! Je ne peux pas le laisser faire !
    – On trouvera une solution, murmura Gin assez fort pour que ses collègues l'entendent –bien qu'elle fut elle aussi très inquiète. Si on s'élance sans réfléchir ils pourraient faire du mal à Chûya !
    Fyodor s'arrêta soudain de parler et pointa du doigt Dazai, un grand sourire collé sur sa face, Chûya acquiesça avec lenteur, puis, ses lèvres se mirent à bouger au même moment qu'il leva sa main gauche en l'air. Et même si Dazai ne pouvait pas entendre ce que son ancien partenaire disait, il savait quels étaient ses mots, tant il les avait entendu lors de leurs nombreuses missions ensemble dans le passé :
    – Ô tolérance de corruption... permets-moi de fermer les yeux à tout jamais.
    Dazai écarquilla les yeux et poussa avec force ses deux collègues, appelant son ancien coéquipier à s'en faire cramer les cordes vocales. Mais le rire de Nikolaï et les paroles inquiètes des invités couvrait son cri.
    Et Nikolaï s'exclama.
    – Que le jeu commence !
    Une explosion retentit soudain dans toute la salle, la plongeant dans un voile de fumée.
    Dazai fut alors projeté en arrière alors que de la fumée emplissait toute la pièce. Le brun toussota avant de se redresser et regarda autour de lui ; sa vision était quelque peu brouillée, pourtant il vu clairement l'agitation autour de lui. Les cris fusaient dans la salle de réception. Mais, ce qui frappa Dazai, fut la vue qu'il avait du roux. Celui-ci continuait de regarder Dazai, le regard rempli de folie, de colère et de tristesse. Ses manches étaient à moitié déchirées, rendant visible les traits rouge vif qui s'était dessiné sur sa peau –il en avait aussi sur ses mains, son cou et son visage. Les pupilles d'un bleu pur et brillant avaient laissé place à un regard sombre, scintillant de fureur. Dazai en eut des frissons, bien que ce ne fut pas la première fois qu'il voyait le rouquin utiliser sa corruption.
    Le rouquin serra les dents alors qu'une boule rouge et lumineuse apparut dans sa main, il commença alors à hurler de toutes ses forces avant de balancer la boule de gravitons sur le brun –qui l'évita de justesse.
    – Chûya !! Stop, criait alors Dazai en commençant à courir vers la droite.
    Au loin, le détective aperçut ses collègues : Gin se battait avec Sigma et Nikolaï alors que Atsushi essayait d'ouvrir les portes de la salle –très certainement dans le but de sortir les pauvres innocents et d'arrêter les fugitifs. Alors, le brun décida qu'il irait les aider plus tard, une fois qu'il aura arrêté Chûya et sa corruption. Dazai n'apperçut cependant pas Fyodor, et même si cela l'inquiétait, il était bien plus préoccupé par Chûya pour le moment.
    Le rouquin prit appuis sur le sol avant de sauter dans les airs, arrachant quelque peu le sol. Il balança alors les débris sur le brun, qui s'en prit quelques-uns. Il grimaça mais continua de courir ; il devait éloigner Chûya des autres autant que possible. Autour d'eux, les invités hurlaient de peur, et de douleur pour ceux qui furent blessés.
    – Tout le monde derrière, cria-t-il en slalomant entre les différentes personnes.
    Sur leur pseudo route, le rouquin envoya plusieurs bulles de gravitons, ce qui créa explosions, brumes, débris et cris –et Dazai ne doutait pas du fait qu'il devait y avoir un nombre conséquent de blessés. Puis, une fois qu'il arriva face à un mur, dans l'un des recoins de la pièce, il fit face à son ancien coéquipier en tendant les mains vers lui, mais il dû rapidement bondir sur le côté car Chûya lui renvoyait une nouvelle attaque.
    – Putain... Chûya !
    Le roux respirait de plus en plus difficilement, mais son air était de plus en plus fou ; il se tenait debout dans l'air, tout son corps tremblait. Son nez avait commencé à saigner, et ses doigts étaient crispés.
    – Dazai, s'écria-t-il dans un long hurlement rauque et douloureux.
    Le coeur du brun tambourinait dans son torse et ses mains étaient moites ; si le rouquin en avait après lui, cela allait être plutôt difficile de s'approcher de lui afin e le toucher –c'était dans ce genre de moment que les illusion de Tanizaki étaient les plus efficaces. Malheureusement, le jeune homme au pouvoir illusoire n'était pas présent, alors Dazai allait devoir trouver une solution et vite, avant que le rouquin ne détruise tout autour de lui.
    Chûya leva alors à nouveau l'une de ses mains, rassemblant une quantité astronomique de graviton au creux de celle-ci. Il se pencha légèrement en arrière afin d'avoir le plus d'élan possible avant d'envoyer la boule lumineuse sur son ancien coéquipier en hurlant une nouvelle fois avec force. Dazai, qui n'eut pas le temps de se décaler, fut projeté en arrière ; le mur se brisa lorsque son dos claqua dessus, et il atterrit plusieurs mètres derrière, à même le sol. Son souffle se coupa et il sentit une grosse brûlure dans tout son corps, pourtant, après quelques secondes sur le sol, il se redressa en grimaçant. Le brun toussa du sang et s'essuya ensuite les lèvres. Il saignait, mais cela ne s'arrêtait pas. Le rire du rouquin retentit et Dazai releva rapidement la tête : le roux était déjà là, juste en face de lui. Il se tenait accroupi sur un morceau de terre, lévitant dans l'air. Tout autour de lui se trouvaient de nombreux autres débris, de terre et de pierre. La mâchoire de Dazai se crispa.
    – Meurt, clama le roux d'une voix forte en envoyant les différents débris sur le brun.
    Dazai les évita presque tous de justesse, reprenant son souffle alors que son corps lui était douloureux. Son esprit tournait en boucle, cherchant une solution. En face de lui, le roux toussa une grosse quantité de sang et chancela un instant avant de reprendre ses attaques.
    Et ce fut à cet instant que Dazai comprit qu'il ne devait plus perdre de temps : son ancien coéquipier perdait ses forces à toute vitesse, et si cela continuait, il allait mourir.
    – Chûya, écoute moi !
    Le rouquin lui renvoya une nouvelle sphère de graviton, moins puissante que les précédentes, avant de tousser à nouveau. Le brun profita de ce moment d'inattention du roux pour accourir aussi vite qu'il put vers Chûya. Il prit appuie sur le sol et sauta sur l'un des débris qui lévitait toujours avant de bondir vers le roux. Celui-ci eut un mouvement de recul, surpris, mais il ne pouvait éviter la main de Dazai entrer en contact avec son avant bras –le brun retint sa respiration. Une vive lueur émana des deux jeunes hommes durant quelques secondes.
    Les pupilles de Chûya reprirent lentement leur couleur bleutée et les traces rouges disparurent de son corps peu à peu. Puis, les deux jeunes hommes retrouvèrent la terre ferme ; le corps de Chûya, tout tremblant, s'écroula contre celui de Dazai, et le brun le rattrapa de justesse. Il les installa au sol avec lenteur, en faisant attention au rouquin. La respiration du roux était saccadé, mais Dazai fut soulagé de constater, et sentir, que son cœur battait toujours. Le souffle glacial du soir frôlait leur corps, remplaçant ainsi l'adrénaline du combat par de nombreux frissons.
    – Chûya. Tout va bien... Tout va bien, murmura Dazai plus pour lui-même que pour le rouquin.
    Le brun commença alors à lui caresser les cheveux. Il sentit le corps du rouquin continuer de trembler, alors que des sanglots s'échappaient des lèvres de Chûya. Les deux jeunes hommes ne firent même pas attention à toutes les personnes qui sortaient de la salle de réception et les regardaient avec crainte. Il ne voyait que Chûya, et Chûya était bien trop à l'ouest pour remarquer quoi que ce soit.
    – J'ai eu si peur, continua le brun avec une faible voix.
    – C'est de ta faute, lâcha soudain le roux entre deux sanglots.
    Dazai déglutit en entendant les mots de son ancien coéquipier. Alors, il était réellement fautif ? Il ne voulait que le bonheur de Chûya, pourtant... A cet instant, le détective ne pouvait s'empêcher de repenser à Fyodor, quelques minutes plus tôt. Non. Non, ce n'était pas lui le problème, mais bel et bien le noiraud. C'était Fyodor qui avait causé tout ceci, et Dazai en était persuadé ; il avait dû manipuler Chûya, car il n'aurait jamais pu choisir de lui faire du mal délibérément. N'est-ce pas ? C'était bien Fyodor le problème, et pas lui. Dazai en était persuadé, tout était de la faute de Fyodor !
    Même si au fond... Dazai savait que c'était faux. Il le savait : il avait tout gâché avec Chûya, et c'était ce qui avait fait fuir le rouquin. Peut-être bien que Fyodor avait manipulé le roux, mais c'était à cause de Dazai s' il était parti. Chûya n'avait cherché que de l'amour, l'attention du brun. Il n'avait que voulu savoir si Dazai l'aimait. Et le brun avait été dans l'incapacité de lui retourner ses sentiments, non pas car ce n'était pas réciproque, mais parce qu'il avait trop de fierté. Et cette fierté était présente depuis sa rencontre avec Chûya, lors de leurs quinze ans. Certes, Dazai avait tout de suite été épris du roux et de toutes ses petites manies, mais il avait mal agi avec lui. Il l'avait abandonné et brisé. Et au fond, Dazai le savait.
    – Je suis désolé, murmura soudain le brun. Je ne voulais pas tout ça...
    – Et moi je ne voulais que ton amour, rétorqua le roux d'une voix de plus en plus faible.
    Dazai le regarda dans les yeux avec précipitation : le rouquin ne retrouvait pas une respiration normale, elle se faisait d'ailleurs de plus en plus fragile, et ses yeux se fermaient peu à peu. Avec panique, Dazai secoua le corps de Chûya, les larmes aux yeux.
    – Reste avec moi Chûya ! Reste avec moi, je t'en supplie !! Je... J'ai tellement de choses à te dire, tellement d'amour à te donner !!
    – D'amour à me donner, répéta le rouquin avec faiblesse.
    Dazai acquiesça avec vigueur, passant une main sur la joue pâle de son compagnon. Quelques larmes coulèrent alors sur les joues du brun.
    – Je t'aime énormément, Chûya... Je t'en supplie, reste avec moi ! Je... Je me ferai pardonner toutes les erreurs que j'ai pu faire, annonça alors le brun dans un murmure, larmoyant.
    Le rouquin entrouvrit les lèvres afin de dire quelque chose mais rien ne passa la barrière de ses lèvres. Il restait alors ainsi, dans les bras de Dazai, levant lentement une main vers le visage du brun afin de lui caresser avec lenteur ses joues humide.
    – Tu pleures... Et tu m'aimes...
    – Oui, oui ! Je... Je veux vivre avec toi, Chûya... Je sais que j'ai été un con avec toi, mais je me rattraperai... Je t'aimes... Je t'aime et je veux prendre soin de toi !...
    – Tu as été le pire des cons...
    Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Chûya, mais Dazai n'était toujours pas rassuré ; la respiration du roux était toujours faible et ses battements de cœur étaient plutôt lents. La seule chose qui pouvait prouver que le rouquin vivait était la lueur dans son regard, lumineuse et remplie d'amour.
    – Espèce de bousilleur de bandage, murmura finalement le rouquin avant de fermer les yeux.
    – Chûya ? Chûya !
    La main du roux se resserra lentement sur la joue de Dazai, le surprenant.
    – J'ai juste les yeux fermés, mais je suis toujours là... Je suis toujours là...
    Dazai esquissa un faible sourire, continuant de pleurer. Il se sentait déjà un peu mieux : Chûya était en vie, et cela semblait bien se passer entre eux –il espérait que cela dure, car il comptait bien chérir le jeune homme aux cheveux roux jusqu'à ce que la mort ne les sépare. Alors, dans un élan d'amour et de tendresse, le brun déposa un baiser sur le haut du crâne de son rouquin préféré.
    Soudain, la voix d'Atsushi retentit.
    – Dazai, attention, s'écria soudain le jeune détective.
    Le brun releva rapidement la tête, l'air perdu, et il croisa rapidement les rubys qui servaient de pupille à Fyodor tandis que celui-ci posa sa main dans le dos de Chûya.
    – Je suis désolé, mon ami, murmura le noiraud en regardant Chûya avec un sourire en coin. Tu m'as été d'une grande utilité, malheureusement, tu finis ton chemin ici.
    Dazai écarquilla les yeux et donna un puissant coup de pied à Fyodor, qui l'esquiva avec facilité. Aussitôt, le rouquin se mit à violemment tousser avant de totalement s'écrouler, et son sang gicla en masse sur le visage et le torse du brun. La bouche entrouverte, les mains tremblantes, le souffle de Dazai se coupa alors que le teint de son petit roux préféré se ternit, devenant aussi pâle que cela était possible, et que ses pupilles azures perdirent tout leur éclat.
    – Chûya, murmura le brun.
    Il commença à secouer avec effroi le corps de son compagnon, son cœur battant à tout rompre. Mais le roux ne bougeait plus ; sa tête pendait dans le vide, les yeux encore ouverts, livides et sans vie.
    – Chûya, réveille-toi !! Réveille-toi !!
    Le brun tint alors le corps du roux contre lui, son oreille collé contre le torse de Chûya, et son cœur rata un battement : il ne sentait rien. Aucune pulsation, aucune respiration. Rien.
    Le roux venait de partir... Chûya venait de perdre la vie. 

~°~

Veuillez m'excuser pour cette.... Fin de chapitre ? 🗿
J'espère que vous aurez aimé, et que les larmes ne coule pas trop 🤧

Demain c'est la fin 🙈
A demaiiiinnnnn

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