Chapitre 2 : Le sabre est une extension du corps

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Ce matin là, le ciel était clair. Le soleil se reflétait sur la mer calme. Au large des cotes Sud d'Hispaniola passait un petit bâtiment. De loin, on n'apercevait qu'un simple petit trois-mâts. Mais si l'on se rapprochait, on pouvait y découvrir le petit drapeau noir flottant au dessus du grand mât sur lequel était représenté ce fameux crâne de squelette.

Si l'on se rapprochait plus, sur le safran, on pouvait voir un trentagénaire à la forte musculature qui s'était endormi debout, sur la barre du navire. Derrière lui, la porte d'une cabine s'ouvrit brutalement et claqua contre le mur si fort que cela réveilla l'homme assoupi.

« Joe ! » hurla l'homme qui venait de sortir de la cabine « Veux-tu que j'te donne un oreiller, timonier de mes deux ! Tiens la barre, gredin ! »

Celui qui venait de parler était un homme fort aux yeux bleus, à la longue moustache en guidon dorée, qui portait fièrement son chapeau à large bord. Ses cheveux, tombant sur ses épaules, étaient d'un blond éclatant. Il avait cependant des traits marqués et un visage sévère.

Le timonier Joe se retourna, surpris, avec une partie de la tête toujours perdue dans un autre lieu, et fit face à l'homme. Il bafouilla, paniqué :

« Capitaine ! Nous avons tout tenté ! Même de faire glisser cette vieille coque à la rame ! Mais zéro succès m'sieur. Nous filons à peine la moitié d'un mille à l'heure ! Pas de vent !

Joe était un homme moins physique qu'il ne le paraissait, il détestait secrètement se battre mais se vantait sans cesse de sa robustesse. Le timonier tenait ses cheveux en un court chignon haut et portait des vêtement volontairement délabrés de manière excessive afin que son torse puisse être admiré.

Le capitaine, à cette réponse, leva les yeux vers le ciel et posa ses poings sur ses hanches quelques secondes. Puis il revint à Joe, d'un air contrarié :

« Ah ! Que m'dis-tu là ? Je sens la brise alizé dans ma crinière !

« Morbleu, pardonnez-moi Capitaine » répondit Joe fronçant les sourcils qui avait levé à son tour les yeux vers le ciel « Je crois qu'vous avez juste ! »

A peine dit, un jeune garçon aux cheveux bruns coupés courts, mais à la face laide et aux dents sales, débarqua en plein milieu de la conversation. Il semblait vouloir dire quelque chose d'urgent mais se reposa d'abord sur ses genoux, à bout de souffle, interrompant la conversation en cours.

« Alors, Gaspard ! Déballe l'histoire, moussaillon ! » réclama le Capitaine « Qu'est-ce qui est si crucial pour t'avoir fait dégringoler de la nacelle si vite, garnement ?

Le jeune garçon releva la tête et dit précipitamment :

« Capitaine Pierre ! Vous êtes également présent ! J'venais annoncer à Joe c'que j'ai guetté avec le reste de l'équipage."

« Alors vide ton sac avant que je n'perde la face ! » ordonna sévèrement une fois de plus le capitaine Pierre.

« Voyez-vous, droit devant se forge une tempête d'bonne envergure ! Là-bas, les cieux grondent et l'océan est en furie !

Un sourire s'esquissa sur les lèvres du capitaine Pierre.

« Parfait ! » chuchota-t-il avant de hurler aux 28 hommes sur le bateaux : « Maintenez le cap, matelots, un grand butin nous attend !

Tous les matelots du navire s'arrêtèrent dans leur discussion et regardèrent le capitaine Pierre comme un fou.

« Qu'est ce donc que vous suggérez là ? » s'exclamèrent le Vigie et le Timonier « Seriez vous devenu cinglé capitaine ?

« Joe, n'auriez-vous pas maugréé du manque d'célérité y'a qu'quelques minutes à peine ? Là-bas, on est sûrs de n'pas traîner ! Et pis y a des coups à faire ! C'est pas une flotte espagnole entière qui sortira bientôt du port ? Qu'attend qu'à être pillée ?

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 10, 2023 ⏰

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