Le Château Perdu

Chapitre 1

Keara

Je devais aller vite. Il fallait que je rattrape ma sœur. Elle était dans les airs, et moi, sur terre. C'était injuste.
Chaque matin, au début de notre journée, nous faisions la course. C'était notre rituel et une façon amusante de commencer la journée.
    ⁃    Plus vite Miko !
Miko était mon esprit, nous étions lié l'un à l'autre. C'était une panthère géante. Elle avait de grands yeux dorés, des pupilles d'un noir insondable et des taches bleu foncé sur son pelage noir .
Elle me regarda et je serrais mes mains plus fort encore sur son collier pour ne pas tomber. Je lui fis signe et d'un coup elle accéléra. Je rattrapai vite ma sœur depuis la terre, même si elle avait un avantage : elle n'avait pas d'obstacles là haut et avait une vue très dégagée ; ce qui n'était pas mon cas...
Je l'entendis rire, et me mis à rire aussi. Elle avait un rire contagieux.
Mais brusquement, nos esprits se stoppèrent. Miko avait entendu quelque chose. Elle tournait ses oreilles et sa tête dans tous les sens pour savoir d'où venait ce bruit, et quel était-il. Dans l'ombre des arbres, je vis bouger quelque chose. Miko se mis en position d'attaque prête à me défendre et je mis la main sur mon épée. L'atmosphère était tendue, toute la forêt semblait silencieuse. Puis un cerf déboula des buissons. Je relâchais alors toute pression et dis :
    ⁃    Bonjour, Phénomé, tu nous as fais peur.
    ⁃    Je sais, c'était mon but.
Phéno était un nouveau né, le plus jeune esprit de la forêt, et l'amie de Miko.
    ⁃    Veux-tu explorer les bois avec nous aujourd'hui Phéno ?
    ⁃    Non, je préfère vous suivre dans l'ombre, c'est plus amusant
    ⁃    Comme tu voudras, dis-je d'une voix un peu déçue.
Nous avancions désormais plus lentement, ma sœur volait juste au dessus de la cime des vieux chênes et Miko marchait tranquillement pour ne pas distancer Phénomé. Nous continuâmes à parcourir la forêt pendant de nombreuses heures et Miko gardait  un œil sur sa jeune amie. Phéno, elle, était moins sur ses gardes, n'ayant pas conscience des dangers présents dans la forêt du fait de son jeune âge. Elle gambadait et sautait au dessus des buissons avec insouciance, sans se méfier le moins du monde de ce qui pouvait l'attraper. Au bout d'un moment je sentis ma panthère fatiguée et elle ne tarda pas à m'interpeller pour me le faire savoir :
    ⁃    Keara ?
    ⁃    Oui Miko ?
    ⁃    Est ce que nous pouvons nous reposer un petit peu ? Je ne suis pas certaine de pouvoir continuer longtemps.
    ⁃    Oui bien sûr. Repose toi, ma belle.
Je descendis de Miko et fit signe à ma sœur qui se posa gentiment au sol comprenant très bien la situation, nous avions parcouru une longue distance et la nuit commençait déjà à tomber. Elle descendis de son phénix et alluma un feu au centre de la ronde créée par nos 3 esprits. Pendant ce temps je préparais à manger.
Après un repas peu nourrissant, je m'endormis, blottie confortablement contre ma panthère. Elle me tenait chaud et me protégeait la nuit. En plein milieu de la nuit, je sentis un autre corps qui se blottit contre moi : c'était Phénomé qui venait se protéger du froid et chercher une présence rassurante car le jeune fan n'était pas habitué à dormir loin de chez lui. Alors machinalement, je le caressai et au bout de quelques minutes me rendormis.
Le lendemain, le soleil me piqua le nez et les yeux, alors je m'étirai doucement. Miko fit de même puis Phénomé, que mes mouvements avaient réveiller, s'ébroua à son tour et je partis réveiller ma sœur. Elle s'étira également avant de se lever et son esprit fît de même. Le soleil nous avait réveillé à l'aurore et le ciel se tintait de couleur rose orangé. Nous reprîmes la route après avoir mangé un repas plus complet que celui de  la veille. Cette fois ci, nous ne fîmes pas la course, nous n'en eûmes pas le temps car à peine arrivées à la lisière de la forêt, nous aperçûmes une ombre immense qui ressemblait à celle d'un monstre hideux. Je regardais Miko et ma sœur, et nous accélérâmes le pas, en restant sur nos garde et regardant si Phéno nous suivait toujours.
Arrivés à la fin de la forêt, notre surprise fut telle que je crus que ma mâchoire allait se décrocher et vu la tête que fis ma sœur, je penses que c'était pareil pour elle. L'immense ombre était en réalité un château qui ornait la colline !