Chapitre 8

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Elle passa dans la même ruelle qu'habituellement, le temps était gris mais elle avait toujours aimé la pluie. Elle était enfin en week-end, la semaine avait été longue et elle était bien heureuse de rentrer chez elle, désireuse de s'emmitoufler dans ses couvertures.

Soudainement, elle s'arrêta net. Sur le mur reposait un graffiti, il semblait récent, mais pas suffisamment pour que la pluie fasse couler la peinture. Une admiration maquilla ses traits, elle retira sa capuche, comme pour mieux le voir. Elle a tendu la main, effleurant le mur avec ses doigts.

Elle a presque oublié comment respirer.

Les couleurs étaient si vives, fulgurantes. Elle s'est reculée, se plaquant contre le mur d'en face pour voir l'entièreté de la peinture, elle était immense.

"Attends je rêve ou-"

Dans le coin droit du street art avait été élégamment signée une signature, signature qu'elle reconnu comme celle de Miles.
Il était l'auteur du graffiti.

Elle pensait déjà qu'il avait un vrai talent, mais cette pièce devant elle dépassait tout. Comme un automatisme, elle a sorti son téléphone et a pris une photo, souhaitant la garder pour elle.

Quand elle est rentrée chez elle, toute trace de fatigue s'était enfuie d'elle, à la place, un élan de créativité l'a possédé. Elle a sorti la plus grande toile qu'elle avait, à pris tous les tubes de peintures dispersés dans sa maison, et après avoir mis un vinyle dans sa platine, elle s'est mise à peindre.
Ne s'arrêtant que quand ses yeux se fermèrent de fatigue, sa main devenant plus lourde et ses gestes moins précis.

....

Elle continua tout le week-end.

Un petit film en fond, elle s'était installée sur le balcon pour éviter de respirer les effusions toxiques de la peinture à l'huile.
Cette pièce n'avait rien à voir avec celles qu'elle avait déjà réalisé.
À la base, ses couleurs restaient plutôt pale, ternes.
Ici, elle utilisait le plus de couleurs possible, jouant sur les lumières, les ombres, les contrastes. Elle s'éclatait.
C'était une première pour elle, elle espérait donc qu'aux yeux des autres la peinture aurait ce même effet, voire décuplé.

Miles lui avait déjà fait ce petit effet. Elle s'était de nombreuses fois retrouvée grandement inspirée par l'une de ses toiles, mais pas au point de peindre deux jours de suite sans s'arrêter. Il avait une façon de manier les bombes de peinture...Indescriptible.

Elle abandonna avec regret sa peinture, se souvenant des multitudes de devoirs qu'elle avait à faire.

'Tant pis, je continuerai demain soir.'

....

Trois jours plus tard, elle avait toute l'après midi pour se pencher sur sa peinture. Dehors, la pluie tombait, l'orage grondait. L'air était épais et le vent ferait s'envoler n'importe quoi.

Elle avait rentré les meubles installés sur le balcon, simple précaution. C'était le temps idéal pour s'emmitoufler dans un bon pull chaud, se préparer une grosse tasse chocolatée et regarder un film "feel good" de 2h.
Et elle décida de suivre ce programme, voulant se détendre un peu avant de commencer à peindre.
Surtout que la pluie tombait bien trop fortement pour qu'elle puisse ouvrir une fenêtre dans le but de faire s'échapper l'odeur de la peinture.
Elle a donc laissé la peinture dans son atelier, drapant un draps blanc dessus pour la protéger de la poussière.

Elle a pris son sweat préféré, puis s'est attelée à préparer sa friandise, tout en réfléchissant à ce qu'elle pourrait bien regarder comme film. Elle avait à peine fini la préparation de son chocolat, s'apprêtant à s'asseoir sur son canapé, quand elle entendit frapper sur la fenêtre du balcon. Elle s'est figée dans la peur, avant de réaliser que la seule personne capable d'être à cette hauteur était le Prowler.

Miles 42 x Reader : Dissimulé sous un masque.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant