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Je me réveille difficilement quand Isabelle rentre dans ma chambre.

- Bonjour Alexandre, me dit-elle en ouvrant les volets faisant entrer la lumière claire du jour. Aujourd'hui c'est cours théoriques et réflexion, vous avez des mathématiques, d'astronomie, et d'anglais. Votre petit déjeuner est prêt et vous attend sur la table.

Je gémis de fatigue. Je me redresse, et baille. En me levant, je fais mon lit. Puis je regarde dans mon armoire à la recherche de mon costume pour me rendre à l'académie. J'enfile une chemise blanche, un pull avec le blason de l'académie, ainsi que mon pantalon de costume d'hiver. Les chaussettes les plus chaudes de mon armoire m'attendent à côté de la cheminée. Je prends mes chaussures et ma veste à la main et je descends les escaliers, toujours immaculés. En me rendant dans la salle à manger, je passe devant le bureau de mon père, entrouvert, où je le vois déjà à son bureau, en train de lire le courrier matinal. Je passe ma tête par la porte. Sans même me regarder il m'adresse la parole, de son ton froid habituel :

- Entre donc fils.

J'ose à peine passer par la porte et je reste dans l'encadreur de la porte. Ma curiosité me pousse à regarder dans les moindre détail la pièce dans laquelle je ne veux pas rentrer tellement elle m'angoisse. Le papier peint est aussi sombre que le reste des pièces, le bureau est grand, en bois et vêtu de doré sur les pieds ainsi que sur les côtes du bureau. Sur celui-ci, une tonne de papiers, le sceau familial, une bougie à la cire bien entamée et une tasse à café à moitié remplie.

- Tu sais fils, un jour ce bureau sera à toi, tu devra remplir les papiers, répondre à la noblesse, utiliser ce sceau, il le pointe du doigt et je me contente de hocher la tête. Peut être que le temps que tu passes dehors ou à lire tu devras l'exploiter pour apprendre le métier d'homme de maison, me suggère-t-il de manière peu subtile.

- J'essayerai d'utiliser mon temps pour faire ce genre de choses désormais Père, répondis-je de manière à ne pas faire d'histoire de bon matin.

- Bien. Va déjeuner tu vas être en retard à l'académie, me dis-t-il froidement, plus comme un ordre qu'une suggestion ou encore moins un conseil paternel affectueux.

Je sors de son bureau en prenant soin de fermer la porte derrière moi. Puis je m'aventure dans la salle à manger. Elle est décorée de la même façon qu'hier. Une seule assiette figure sur la table : la mienne. Toujours la même vaisselle parfaite, la même nappe propre, la même cloche en argent qui recouvre le même petit déjeuner depuis 18 ans. Je m'installe sur mon fauteuil. Isabelle arrive, m'adresse un sourire et décloche mon déjeuner : des œufs brouillés, du bacon, des tartines et un café au lait. Je prends soin de tout manger. Dans ma famille, les domestiques sont traités comme des animaux. Je n'ai pas pris cette mauvaise habitude, faisant des domestiques mes amis. Manger leurs plats, faire mon lit et même essuyer mes pieds avant de rentrer dans ma maison sont des petites choses que je ferai toujours pour leur venir en aide. Et pour cela, ils sont reconnaissant et nous avons tissé des liens. Plus qu'avec mon père ça c'est certain.

Je me lève, les remercie pour ce bon repas, prends ma veste et sort de la maison en mettant mes chaussures maladroitement, manquant de tomber. Cette maison si froide me rend tellement mal à l'aise que j'en ai des frissons et j'ai même hâte de revenir à l'école. à l'académie, les cours sont divisés en deux grandes parties.
D'un côté, les jours d'enseignement d'art martiaux : nous faisons de l'enseignement au maniement de l'épée, de l'équitation avancée, du combat au corps et de la stratégie militaire. Ensuite, les jours d'enseignement théoriques, avec de l'anglais, des mathématiques, astronomie, et cours de langue traditionnelle russe. A l'académie je me sens bien, c'est l'un des seuls endroits où la responsabilité et le poids de faire partie de la noblesse ne me dérange pas puisque j'ai mes amis de longue date, Nicolas, un grand brun aux yeux bleus et Dmitri petit blond aux yeux verts.

Je repasse devant la boutique d'hier, je me regarde dans la vitre pour voir mon reflet comme à mon habitude mais je remarque une activité inhabituelle dedans. Je m'approche de la fenêtre pour y découvrir l'intérieur. J'entrevois quatre silouetes, trois hommes et une femme. J'aperçois la jeune fille derrière le comptoir, les trois hommes sont autour d'elle et semble avoir un air menaçant. En rentrant dans la boutique, la cloche de la porte tint se faisant retourner les trois garçons. Les trois ont des habits basiques, sans écusson d'université ou de lycée. Ils ont des pulls troués, des jeans sales et des chaussures en tissu qui ont pris l'eau. L'un d'eux, un blond aux yeux bleus assez grand et mince me regarde attentivement, puis m'adresse la parole.

- Qu'est ce que tu veux le bourgeois ?

Les deux autres, des bruns aux yeux noirs, rigolent. Les deux sont assez gros et semblent vraiment être des sorte de sbires pour le blond

- Je peux savoir ce que vous faites ? Vous n'avez pas honte d'agresser une jeune femme à trois contre une ? Dis-je, sûr de moi. La jeune fille derrière me regarde et semble terrorisée et s'assoit par terre derrière le comptoir pour se faire oublier.

- Ecoute moi bien, on a pas besoin de tes leçons, dis un des bruns. Le blond le regarde, l'air méchant. Il se renferme et recule.

- Partez d'ici, laissez la tranquille.

- Ah parce que tu crois qu'on va t'écouter, s'exprime le blond en rigolant. Bats toi si t'es un homme.

- Avec plaisir, répondis-je

Il lève ses poings à sa tête comme position d'attaque. Les deux autres font de même. J'enlève ma veste et me prépare au combat. L'un d'eux, le brun de droite s'approche vers moi et tente de me mettre un coup à la mâchoire. Je l'esquive avec une grande facilité et je lui remet son coup au niveau du ventre. Il s'écoule de douleur. Le deuxième tente de faire tomber mais je lui met un coup derrière la nuque qui l'assomme. Les deux bruns sont à terre. C'est maintenant au tour du blond de m'attaquer. Il réussit à me mettre un coup au nez ce qui me fait saigner. Je lui rend la pareille. On se regarde et je décide de profiter de son inattention pour le faire tomber et le maîtriser au sol. J'effectue une pression sur son bras

- Plus jamais tu ne rentreras dans cette boutique tu comprends ? chuchotais-je à son oreille.

- Oui oui ! Promis, dis-t-il presque en pleurant.

Je le lâche et il détale à toute vitesse. Ses amis le suivent avec la même peur. Jamais je n'ai plus remercié mon père de m'avoir inscrit dans une école qui pratique les arts martiaux.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 13, 2023 ⏰

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