Ce bel inconnu

26 3 1
                                    

Le poker c'était comme une drogue, une fois qu'on y eut touché, on en voulait toujours plus sans pouvoir s'arrêter.

C'était malheureusement mon cas depuis cinq ans. J'avais appris à y jouer sur un jeu vidéo. Ensuite j'avais découvert qu'on pouvait y jouer en ligne, ma carte bleue avait pris cher d'ailleurs, et maintenant que j'étais majeur, j'y jouais avec ma meilleure amie, Lexie, dans les plus grands Casinos de Las Vegas.

Ma meilleure amie, et ma colocataire, et moi adorions nos soirées aux Casino. Il y en avait un à deux pâtés de maison de notre appartement et on y allait tous les week-ends pour relâcher la pression des cours. Mais ça faisait déjà deux mois que je n'y étais pas retournée et ça me manquait terriblement.

Le poker c'était une échappatoire pour moi, c'était le seul moment où je pouvais être la femme qui je voulais être. La plupart du temps, lors de ma première partie, je me faisais passer pour une pauvre débutante qui avait du mal à se souvenir des règles. Mais comme à chaque fois, je raflais toutes les mises en fin de partie. Voir les visages de mes adversaires se décomposer lorsqu'ils comprenaient que je me foutais de leur gueule était ce que je préférais.

J'avais besoin de retrouver ce sentiment de pouvoir et de compétition. Mais depuis que Lexie avait un copain, elle ne voulait plus passer ses nuits dans les Casinos avec moi, mais dans le lit de son mec. Alors j'avais décidé qu'après avoir eu mon diplôme, j'irai passer tout mon week-end à jouer au Poker en ma propre compagnie.

***


Deux mois plus tard, Las Vegas.
Ça y est, c'était le grand soir, j'allais pouvoir jouer et boire toute la nuit. Lorsque j'arrivai devant les grandes portes du Casino, je sentis comme une boule se former dans mon ventre, le stress était présent mais l'impatience encore plus.

Vêtue d'une longue robe bleue marine avec un décolleté, une fente laissant apparaître pratiquement la totalité de ma jambe gauche, les cheveux relevés en chignon et un maquillage assez discret, j'entrai dans la grande salle de jeux.

Le bruit des machines à sous, les cris de joie des vainqueurs, la musique en fond et les rires des gens m'avaient manqué durant ces deux mois.

Lorsque je parvins à me trouver une place à l'une des tables de poker, un verre de Get 27 à la main, mon attention fut posée sur un homme qui vint à s'asseoir face à moi. Il semblait sûr de lui et il dégageait une aura de vainqueur. Il m'adressa un sourire vicieux en me reluquant et je détournai le regard vers les autres adversaires. J'examinais tous leurs fais et gestes, ce qu'ils disaient, avant que mon regard retomba sur ce bel inconnu. C'était un beau blond aux yeux noisettes. Il portait un pantalon noir et une chemise blanche déboutonnée en haut avec ses manches retroussées jusqu'aux coudes. Différents tatouages étaient visibles sur ses bras, et je pouvais en déduire qu'il devait en avoir sur d'autres parties de son corps. J'arrivais à distinguer un serpent le long de son avant-bras gauche, des épées et une phrase sur le dos de sa main. Ses tatouages étaient magnifiquement terrifiants.

Il faisait une chaleur étouffante tout à coup, mes mains étaient moites et le stress redoublait d'intensité au fil des secondes qui s'écoulaient. Rien ne devait me déranger ce soir, et encore moins un simple homme, parce que je comptais bien remporter le plus d'argent et de parties possibles.

Le jeu débuta et je découvris mes deux cartes.

Putain j'en ai de la chance aujourd'hui.

J'avais en main un sept et un neuf de trèfle. Comme à mon habitude un masque de marbre se plaça sur mon visage, ne laissant apparaître plus aucune émotion.

Mes yeux jonglaient entre les joueurs. Nous n'étions que deux femmes sur cette tables. La partie se déroulait tranquillement et tous les joueurs se couchaient petit à petit ne restant que cet homme et moi. Et au moment où le croupier dévoila la dernière carte, je scrutai la réaction de mon seul adversaire, lorsqu'un rictus triomphant apparut sur le coin de ses lèvres. Je continuai de le regarder quand une chose trahit son attitude de confiance et de victoire. Sa main, elle serra avec force son verre de whisky. Ce qui lui redonna toute confiance.

ComplicesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant