Plan foireux

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Ce mot résonnait encore et encore dans ma tête comme un écho.

Maman...

Maman...

Maman...

-Bonsoir ma chérie. Je suis tellement heureuse de te revoir. J'aurais préféré faire nos retrouvailles dans d'autres circonstances mais nous n'avons pas eu le choix, me dit-elle d'un ton calme et avec un sourire attendrissant.

Je ne comprenais plus rien. Ça faisait cinq ans que je ne l'avais pas vue, ni même parlée. Elle avait assassiné mon père parce qu'il l'a frappait et qu'il utilisait notre argent pour acheter de la drogue. Ce jour-là je m'étais enfuie de chez moi pendant la nuit et j'étais allée m'installer chez ma grand-mère qui prenait soin de moi depuis ces cinq dernières années.

L'homme qui l'avait emmenée ici était resté debout, non loin de moi, et il ne m'avait jamais quitté des yeux.

-Je... tu..., bégayais-je sans trouver mes mots.

-Assieds-toi je vais tout t'expliquer, m'invita-t-elle en me montrant une chaise vide à côté d'une jeune femme.

L'homme sortit une cigarette de son paquet, la porta à ses lèvres et la fit griller.

-Noah je t'ai déjà dit que si tu voulais fumer, c'était dehors, fit ma mère soudainement agacée.

-Et moi je t'ai déjà dit que j'étais chez moi et que je faisais ce que je voulais, lui répondit ce dernier sans un seul regard pour elle, mais ne me quittait toujours pas du regard.

-Maman je ne comprends plus rien, dis-je alors que les larmes me montèrent aux yeux.

Je détestais sentir tous ces regards sur moi. D'avoir l'attention de tout le monde. Je voulais n'être qu'une fourmi pour que plus personne ne me regarde comme ça.

-Je travaille pour un gang de mafieux qui gagne un paquet de fric en jouant au poker et en dealant de la drogue, commença-t-elle à me raconter comme si tout était parfaitement normale. J'en suis d'ailleurs la patronne jusqu'à ma mort. J'ai parlé de toi et de tes dons pour le poker à Noah, et il a voulu vérifier par lui-même en jouant apparemment avec toi ce soir.

-Et j'en ai déduit qu'elle est très douée, mais jamais je ne travaillerais avec elle, fit Noah debout derrière moi, adossé contre le mur.

Mon cerveau carburait, essayant de comprendre ce qui était en train de se passer. On se croyait dans un film d'action qui avait mal tourné. Mais un film où les gentils étaient en fait des mafieux super louches.

-Tu n'as pas le choix Noah, continua ma mère ce qui fit réagir ce dernier de sorte qu'il se décroche du mur pour se poster derrière moi et mettre sa tête juste au dessus de la mienne.

-Arrêtez de me coller au cul des filles comme elle à chaque fois qu'une d'entre-elles part ou meurt ! s'énerva Noah.

-Tu. N'as. Pas. Le choix, fit ma mère sévèrement.

Dans un long soupire il écrasait son mégo de cigarettes et sortait en trombe de la pièce. Je voyais ma mère lever les yeux au ciel avant de se laisser tomber au fond de son siège.

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