Ignorant la proximité de leur âme sœur, deux célébrités parisiennes expérimentent leurs fantasmes.
Tétanisés par le temps qui leur est compté, deux meilleurs amis se risquent au jeu de la séduction.
Jusqu'où le désir troublera-t-il ce carré amoureux...
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Adrien était seul dans l'immense suite de l'hôtel le plus prestigieux de Paris.
L'anxiété le rongeait. Il allait commencer à user la moquette à force de faire les cents pas. Son cerveau était en ébullition, il devait absolument contenir sa nervosité, car ce soir, quoi qu'il arrive, leur relation allait changer, elle prendrait un tournant déterminant.
« Il est presque l'heure...»
Pour la troisième fois, il alla dans la salle de bain, se rafraîchir le visage. Dans le miroir, il aperçut son expression, le stress était saisissant. Il essaya de se détendre. Machinalement, il essaya d'arranger ses cheveux. Il voulait paraître au mieux pour elle.
Un bruit se fit entendre sur le balcon, la porte-fenêtre s'ouvrit et se referma rapidement.
« Ça y est ! C'est le moment ! Elle est là ! »
Il arriva dans la pièce principale, elle était dos à lui et regardait l'extérieur. Il pouvait remarquer sa posture crispée, il allait passer un sale quart d'heure. L'éclairage de la ville contrastait avec le noir intense du ciel.
Adrien (hésitant) : - Ma Lady?
Elle se retourna. Son visage était aussi rouge que son costume. Elle écarquilla les yeux et l'observa de la tête aux pieds
Ladybug (choquée) : - Tu n'es pas transformé ?
Evidemment, elle s'attendait à voir Chat Noir, son fidèle partenaire. Mais pour lui, il était temps que les masques tombent, officiellement. Adrien voulait la calmer et surtout qu'elle ne panique pas. Il devait l'aider à dédramatiser la situation de toute urgence, comme à son habitude, il tenta l'humour.
Adrien : - Ton Chaton te manque ? J'en suis flatté Buguinette...
Elle avança de quelques pas, son étonnement se transforma en colère, le regard meurtrier.
Ladybug : - Comment ?... Pourquoi ?...
Adrien : - Au fond de toi, tu connais les réponses...
La colère devint une déception. Adrien pouvait voir les yeux de Ladybug s'humidifier, les larmes au bord des cils.
Ladybug : - Tu t'es joué de moi !
Adrien : - Quoi ??? Non ! Bien sûr que non...
Il voulut s'avancer vers elle mais elle le stoppa, la main devant elle. Elle luttait pour ne pas s'effondrer devant lui. Lui résister était une tâche insurmontable, mais elle n'avait pas le choix, elle devait comprendre pour quoi il lui avait fait subir tous ces tourments.
Ladybug : - Non ! Je t'interdis de m'approcher.
Adrien l'observa, inquiet, il avait tellement rêvé de ce jour... Et rien ne se passait comme prévu. Il constata qu'elle tremblait et soudain...
Adrien : - Ma Lady ! Tes doigts ! ...
L'héroïne vit le bout de ses phalanges s'éclairer d'une lueur rouge qui progressait lentement vers sa main. Elle était en train de se détransformer involontairement.
Ladybug : - Non non non non... ! Ça recommence !
Adrien : - Calme toi ! Inspire...Expire... Pense à...
Ladybug : - À quoi dois-je penser ? À toi ?
Adrien (un sourire charmeur aux lèvres) : - Oui, cela t'a aidé ces derniers mois.
Ladybug : - Chat Noir m'a aidé, pas toi ! Tu m'as trahi !
Il voyait la colère dans ses yeux mais il ne décela aucun regret pour leurs souvenirs. Il s'avança pour réduire la distance qui les séparait et il attrapa ses poignets.
Ladybug (choquée par le ton à son encontre) : - Pardon ?
Adrien (suppliant) : - Tu t'entêtes inutilement. Tu en connais les conséquences !
Il la lâcha et alla s'asseoir sur le bord du lit. Il posa ses coudes sur ses genoux et se cacha le visage avec les mains. Après trois inspirations, il releva la tête et la regarda. Elle n'avait pas bougé. Elle avait les bras croisés, les lèvres serrées et les yeux rivés au plafond pour ravaler ses larmes.
Adrien : - J'accepte que tu ne veuilles pas me parler mais j'espère que tu sauras m'écouter.
Elle baissa son visage pour le fixer froidement. Adrien se doutait du tas de questions auxquelles il devrait répondre mais elle devait, en priorité, être calme pour pouvoir accepter ces explications. Il a toujours agi pour elle et continuera à le faire.
Ils étaient tellement liés qu'ils pensaient se connaître mieux qu'eux-mêmes. Pourtant, à cet instant, le jeune homme était incapable de déchiffrer les pensées de sa partenaire. Habituellement, l'éclat de ses yeux, sa posture ou ses paroles l'aiguillaient. Pas cette fois !
Elle se décida à le rejoindre pour s'asseoir sur le lit, déterminée à rester à bonne distance de lui. Adrien se tourna vers son binôme. Anticipant ce mouvement, elle s'éloigna de quelques centimètres supplémentaires.
Ladybug : - Je t'écoute
Adrien : - Je suis terrifié de tout te dire...
Ladybug (sèchement) : - Sois sincère, c'est simple !
Adrien : - Je le suis. Je l'ai toujours été.
Ladybug : - Comment on en est arrivé là ? Hier, tout était différent...
Adrien : - Pour toi. Uniquement pour toi.
Ladybug : - Pas pour toi ?
L'espace d'un instant, l'étonnement remplaça son ton colérique. Adrien croisa ses mains, toujours les coudes sur ses genoux et regarda ses pieds.
Adrien : - Pour moi, tout a changé il y a 1 an.
Ladybug : - Quoi ?
Adrien se contenta de la regarder dans le blanc des yeux, l'air abattu et en même temps plein d'espoir d'enfin pouvoir décharger son cœur de tant de secrets. Hypnotisée par son regard émeraude, elle seule pouvait lire son âme.
Ladybug (blêmissante) : - J'ai besoin d'un verre
Elle se leva et se dirigea vers la cuisine, se servant dans le mini bar à disposition.
Adrien : - Je peux t'accompagner ?
La jeune fille ouvrit le frigo puis lui lança un berlingot en carton.
Adrien : - Du lait ?
Ladybug : - T'es un chat, non ? Garde les idées claires, je veux que tu me racontes tout en détails, depuis le début.
Intérieurement, il sourit. Ce sarcasme était le premier signe d'une accalmie. Plus proche que précédemment, elle revint s'asseoir, en tailleur, jambes croisées.
Adrien : - Donc... Tout a commencé... il y a 1 an...
