C H A P I T R E 3

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- Putain, je souffle.

   Kelvin me lance un regard noir et je me rappel que mon professeur déteste m'entendre jurer. Ce n'est pas assez élégant pour un membre de la famille royale. Mais que dire d'autre quand l'invitée de vos parents déguerpit en courant à votre vue ? Jai l'habitude que les filles de mon âge me courent après, pas quelles me fuient.

- Bloquez toutes les issues, j'ordonne au garde qui l'accompagnait et qui na pas eu le temps de la retenir. Si elle tente de s'échapper c'est quelle doit avoir quelque chose à cacher.

   Il hoche la tête et s'empresse daller transmettre le message. Je congédie mon professeur et me retrouve alors seul au milieu du couloir. Je suis attendu et déjà en retard pour mon cours de piano mais je n'ai pas envie d'y aller. C'est toujours le cas mais aujourd'hui plus que jamais, pas quand une possible délinquante se trouve dans le palais. C'est tellement rare que je sois confronté à un peu d'action. Les moindres de mes déplacements sont toujours contrôlés et l'emploi du temps de mes journées sont établis à la seconde près.

   Depuis quelques semaines j'ai même l'impression d'être surprotégé. Tous les jours les mesures de sécurité s'intensifient si bien que le nombre de gardes chargés de ma protection a doublé en l'espace d'une semaine. L'impression d'être seul au milieu du couloir n'est qu'une illusion, des soldats m'attendent derrière chaque angles, prêt à dégainer les armes au moindre signe de danger.

   J'avais fini par m'habituer au besoin de mes parents de me savoir toujours protégé mais ces derniers temps ils ont largement franchis les limites. Je ne les avaient jamais vus aussi tendus, même en temps de guerre. Ils passent leurs journées enfermés dans des salles de réunion avec les meilleurs stratèges et guerriers du pays. Je suis écarté de toutes ces rencontres alors qu'auparavant ma présence était requise pour chacune d'elles, pour me former à mon futur rôle de roi. C'est à peine si mes parents ont le temps de me saluer durant les quelques fois où nous nous croisons dans les couloirs du palais.

   Ma décision est prise. Je vais capturer cette fille et la ramener devant mes parents afin quelle soit jugée pour ce quelle cache. Peut-être qu'à ce moment là ils se souviendront qu'ils ont un fils. Mais avant cela il faut que je trouve un moyens d'éloigner les gardes qui me suivent à la trace. Je commence à marcher d'un pas calme et tend loreille. Au son de leurs bottes je devine qu'ils sont deux. Trois de moins que d'habitude. Ils ont du partir à la recherche de la fameuse Elena comme une bonne partie des soldats présents au palais. Ça ne devrait pas être trop compliqué de les semer.

  J'accélère le pas jusqu'à courir. J'entends toujours leurs bottes claquer sur le sol mais je sens que je gagne du terrain. J'arrive jusqu'à un couloir qui semble à première vue semblable aux précédents, sauf qu'il possède quelque chose que les autres n'ont pas. Je prie pour que les gardes aient perdu ma trace grâce aux nombreux carrefours de couloirs que j'ai empruntés et tâte le mur de gauche jusqu'à trouver un léger renfoncement que je pousse de toutes mes forces.

  Le pan du mur s'ouvre difficilement, signe qu'il ne doit pas être utilisé très souvent. Il est vrai que je me retrouve assez rarement dans la partie rénovée du palais, mes appartements et la plupart de mes salles de classe sont dans le bâtiment le plus ancien. J'entre rapidement dans le nouveau couloir tout en pierre sur lequel donnait la porte secrète et referme le mur le plus discrètement possible afin de ne pas attirer l'attention des gardes qui se rapprochent dangereusement. Une fois le passage secret refermé il est impossible de le trouver à moins de connaître sa position exacte, les moulures du mur cachant les éventuelles traces d'ouverture.

  À ma droite m'attend une torche maintenue constamment allumée en cas d'urgence. Je la prend et suis le chemin du couloirs. Je marche plusieurs minutes avant d'arriver au niveau de la première sortie, mais je continue à marcher encore quelques mètres de plus pour arriver à la deuxième porte. La pierre est devenue soudainement plus ancienne entre les deux portes, signe que je suis entré dans le bâtiment du palais qui existait des centaines d'années avant ma naissance. J'ouvre à nouveau une porte cachée dans le mur et me retrouve face à mes appartements, dans une partie du palais que je connais bien mieux que celle rénovée.

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