C H A P I T R E 5

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Cest elle. Je la reconnais dès linstant où sa silhouette passe la pas de la porte. Elle na pas quitté mon esprit depuis son évasion du palais hier. Depuis elle adopté une nouvelle tenue moins sophistiquée que la veille et sest attachée les cheveux mais son regard, lui, est resté le même. Ses yeux traduisent toute la détermination et la colère qui lhabitent. Son regard semble sadoucir légèrement à ma vue mais il redevient haineux à la seconde même ou il se tourne sur mes parents. Si jai eu limpression quelle me détestait durant notre brève conversation dhier ce nest rien comparé à ce quelle semble éprouver envers eux.

- Elena, je la salue froidement alors quelle remonte rapidement lallée de tapis rouge qui mène jusquà nous.

Je noublie pas que si jai passé des heures à fouiller tout le palais la veille cest de sa faute. Après quelle mait échappé pour la deuxième fois elle sest volatilisée pour de bon et personne ne la plus revue depuis. Jusquà maintenant. Je ne sais pas ce qui lamène ici après son escapade mais si elle sattend à être bien accueillie après avoir remué tout le château elle se trompe.

- Kalea ! Elle me répond, son regard pourtant toujours rivé sur mes parents.

Elle fini par arriver à mon niveau mais ne maccorde toujours pas son attention.

- Il faudrait dailleurs rectifier ça sur votre petite liste délus, elle poursuit. Jai failli ne pas rentrer. Cela aurait été bien dommage pour vous sachant que vous êtes ceux qui réclament mon aide.

Je ne comprend rien à ce quelle dit. Comment ça, Kalea ? Ma mère mavait pourtant dit que leur invitée sappelait Elena. Je me souviens même avoir tiqué sur ce prénom, mon cur se serrant douloureusement même si mon cerveau est incapable de se rappeler pourquoi. Mais le plus important reste quelle insinue que mes parents ont réclamé son aide. Cest impossible. Une voleuse comme elle na rien à leur apporter. Tout ce quelle mérite est un allé sans retour jusquaux oubliettes du château.

- Tu acceptes donc notre proposition ? Lui demande ma mère, un sourire victorieux sur les lèvres.

- Jai encore quelques conditions avant de vous donner ma parole.

- Des conditions ? Répète mon père. La récompense à la clé ne te suffis pas ?

- Bien sûr que non, elle rétorque comme si cétait une évidence. Vous me demandez de risquer ma vie pour vous, à nouveau. Je dois dabord massurer que je ne men vais pas traverser le royaume pour protéger un boulet.

Ma mère tousse de surprise face à la remarque dElena. Ou de Kalea, je ne sais plus.

- Edden a beau être un prince, je ne partirais pas sans être sure quil ne nous fera pas tuer tous les deux par sa stupidité.

Si javais limpression de ne rien comprendre à cette conversation je suis encore plus perdu maintenant que je sais que jen suis lun des protagonistes. Mon esprit me crie dinterrompre leur discussion et de demander des comptes à mes parents, mais cela fait encore partie des choses que je nai pas le droit de faire. Parce quavant dêtre mes parents, Georges et Blanche Riedfield sont le roi et la reine de ce royaume. Ils me lont bien fait comprendre ces vingts dernières années. Il est impoli quun enfant coupe la parole à ses parents mais si jose couper celle des miens cela consisterait à une atteinte au protocole réglementaire. Alors je me force à garder les lèvres closes et écoute attentivement la suite de la conversation.

- Comment comptes-tu ten assurer alors ? Reprend la reine. Edden reçois une éducation complète et quotidienne, il maîtrise les matières intellectuelles et son prof dart martiaux assure quil est le meilleur élève quil ait entraîné. Que veux-tu de plus ?

- Simplement men assurer. Je men fiche quil connaisse lhistoire du royaume ou ses tables de divisions par cur. Je veux du concret.

- Viens en aux faites, simpatiente ma mère. Que veux-tu ?

KALEAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant