Huit cents ans auparavant, Xie Lian était le noble et gracieux Prince Héritier de Xianle, le Préféré des Cieux. Mais qui aurait pu s'imaginer que l'ancien Dieu Martial, qui était monté au Ciel après son éveil spirituel, vénéré par des millions, tomb...
Yu Shi Huang brandit l'épée céleste pour se trancher la gorge d'un geste froid et sans émotion ! L'épée YuLong est un artefact spirituel, mais est avant tout, une arme.
« Soit, Yu Shi Huang était vraiment audacieuse, soit, elle essayait délibérément de lui faire peur et de lui rappeler ce sanglant passage. Oserait-il prendre cette épée ? HAHAHAHA... » s'exclama Rong Guang.
Xie Lian ne pouvait plus entendre d'autres sottises de cet énergumène.
« Pourquoi penser si négativement ? »
Il leva la main et réduisit la petite épée au silence, encore une fois, avec un autre talisman. La voix de Pei Ming résonna un peu plus loin.
« Votre Altesse, Pluie Ecarlate Cherchant une Fleur, vous êtes-vous bien reposés ? Il est temps de plier baguage, nous avons encore de la route à faire. Dépêchons-nous. »
Le temps qu'ils avaient passé à se reposer était bien moins conséquent, que le temps qu'ils avaient passé à discuter. Alors que la majorité du groupe restait au campement de fortune, Xie Lian, Hua Cheng et Pei Ming partirent avec le Maître de la Pluie qui apporta sa monture ébène. Elle leur proposa de les accompagner jusqu'au pied du Mont Tong'lu et Xie Lian la remercia joyeusement. Ainsi, le taureau noir se secoua vivement alors qu'il grandissait à vue d'œil, multipliant sa taille par deux, même par trois ! Il devint assez imposant pour pouvoir accueillir presque six personnes sur son dos. Ses sabots antérieurs claquèrent bruyamment sur le sol terreux, il s'abaissa gracieusement avant de se coucher, posant son corps sur la terre sombre.
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Le Maître de la Pluie grimpa telle une plume pour s'assoir à l'avant, suivi de Pei Ming qui s'installa à distance de la déesse, assez pour qu'un bras ne les séparent. Xie Lian et Hua Cheng furent les derniers à grimper et une fois que le fantôme écarlate y était perché, il tendit la main pour aider Xie Lian à monter et s'y assoir à son tour. Xie Lian regarda la main pâle devant lui, puis la saisi d'un sourire. Il était toujours autant surpris de la chaleur que dégageait Hua Cheng malgré sa condition. Dans un souffle qui raisonna à travers la forêt, le taureau noir se releva sur ses membres. Xie Lian posa ses mains sur la robe noire et brillante, dont les poils soyeux lui chatouillaient les paumes.
« La monture de Seigneur Huang est vraiment fascinante. San Lang, il me semble que tu l'avais déjà mentionné, comment est-il né ? » demanda-t-il curieux.
Le taureau noir étendit ses quatres sabots et se mit à galoper d'une large foulée. Les paysages, autour d'eux filaient de plus en plus vite, jusqu'à que l'on n'aperçoive plus qu'une multitudes de faisceaux verdâtres. C'était rapide et régulier, au point qu'on ne sentait même pas la vitesse. Hua Cheng assis derrière lui, serra doucement sa taille d'une main comme s'il craignait qu'il ne tombe. Xie Lian s'adossa contre lui s'emmitouflant confortablement dans la légère étreinte qui lui donnait un agréable sentiment de sécurité.
« Il a été transformé à partir d'un heurtoir de l'une des portes du Temple YuLong. »
Il s'avérait que le Temple avait une petite coutume. Quand les fidèles voyaient une bête dorée sur le heurtoir d'une porte, ils lui caressaient la tête et lui insufflaient inconsciemment un souffle de vie. On disait que cela augmentait la popularité et accumulait un bon karma. La plupart des croyants qui venaient prier, touchaient les têtes de dragons, de tigres, de grues et autres bêtes immortelles. Cependant, personne ne prenait la peine de toucher la tête du taureau, ignorée et solitaire. Ainsi, lorsque le Maître Yu Shi Huang cultivait dans le Temple YuLong, chaque fois qu'elle passait devant cette porte en transportant de l'eau, elle touchait la tête de taureau doré, qui au fur et à mesure, s'était tachée de son essence de vie. Après l'ascension du Maître de la Pluie, le taureau s'envola avec elle et personne d'autre ne fût nommé et élevé par la déesse.
