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Le cours de sport

Megan
Le 11/09/2018

Je meurs de faim, le repas du self était immonde, comme d'habitude, donc je n'ai rien mangé. Et pareil ce matin, mes sœurs ne m'ont rien laissé. Je suis parti au lycée avec le ventre archi vide, une catastrophe de haut point, puisque je suis de mauvaise humeur si je ne mange pas le matin. Je ne sais pas pourquoi, c'est comme ça. Les cours étaient un peu longs, mais on a tenu, sans dormir, ni se plaindre, ce qui est clairement un exploit. Heureusement pour moi, Colleen m'a annoncé une bonne nouvelle qui m'a remonté le moral.
On était en train de grignoter le pauvre petit morceau de pain qui était en fait la seule chose qu'on ait mangée, quand elle me regardait avec son air joyeux.
Je réagis et j'approche ma tête pour qu'elle puisse me parler sans avoir besoin de crier.
- Devine quoi ? Me dit-elle doucement, mais avec suspens.
- Quoi, aller dit, je suis impatiente!! Et vu ta tête ça peut qu'être génial !
- Ma mère est d'accord pour que j'organise une fête chez moi ce week-end!!!! Elle ne sera pas là alors voilà, mais elle va s'arranger pour poser ma sœur chez ma grand-mère parce que sinon...
Elle sourit, malignement et sans que je réagisse, elle comprend ma réaction. Je suis super contente. Même plus. C'est la première fois que je vais à une fête ! Genre une vraie, entre ado. Elle m'a raconté un peu comment elle allait s'organiser et lui ait proposé mon aide.
Bien évidemment, elle a accepté, et à partir de là, je n'attends plus que ça.
La seule chose qui vient casser notre délire, c'est que je repense au dernier cours : sport. Le prof est sympa, mais pour les activités, c'est beaucoup moins... Ce n'est pas ouf quoi. Genre 1⁄2 fond. De la course, en gros, sauf que le stade est comment dire hyper grand. Donc, je suis dead au bout d'un demi-tour. Vous voyez maintenant ce qu'on subit à chaque fois. D'autant plus que l'on est encore en septembre, donc il fait toujours chaud, très chaud même. Je suis en ce moment en short t-shirt, un cycliste noir et un t-shirt bleu nike. Colleen, elle, est en cycliste aussi, mais son t-shirt est noir, avec écrit Barbie. C'est la mode en ce moment, j'en ai un aussi, d'ailleurs, on voulait aller le voir ensemble au cinéma, mais on n'a pas eu le temps jusqu'à présent, eh oui, c'est pour ce soir le pop-corn!! J'ai vraiment trop hâte, mais en attendant, il faut que je me concentre sur la course.
La sonnerie retentit et on se dirige vers le rang de seconde B. Ce sont des sortes de marques à la peinture écrite aux sol.
On attend avec notre classe notre professeur : M. Corajudo. C'est un Espagnol, alors on fait du sport à la manière espagnole. Il est grand, les cheveux châtains un peu ébouriffés et un bandeau toujours assorti à son survêtement. Aujourd'hui, c'était du bleu. Il arrive avec des plots différents dans chaque main et les fait porter à la première personne qu'il croise. Steve. Un garçon un peu empoté de notre classe.
On part en direction du stade, avec nos sacs à la main, on n'a que notre gourde dedans, nos tels, et bien sûr du deo. On a aussi pris nos carnets et une trousse au cas où, mais rien de bien lourd.
Le reste est dans nos casiers. Ah oui les casiers !!! J'ai oublié de vous en parler, en fait, je n'ai juste pas eu le temps. Ils sont juste incroyablement grands, ils font ma taille de la tête au pied et font la largeur de moi quand j'écarte les bras. J'exagère peut- être un tout petit peu, mais sinon c'est la vérité ! Ils sont quand même un peu mieux que ceux de Chicago, on ne pouvait y mettre que deux sacs.
Bref, revenons à notre cours de sport. Quand on arrive devant, M. Corajudo nous demande de nous asseoir par terre. Il commence à déposer des plots un peu partout autour du gigantesque stade et il revient au pas de course en disant :
- Aller, on se lève les enfants ! Venez suivez-moi !
On suit le mouvement de la classe qui court exactement à la même cadence que notre prof.
Jusque-là c'est facile, on se déplace en groupe lentement, pour attendre les derniers. Mais quand il annonce de se mettre par deux ou tout seul est de courir à son rythme.
On commence à cavaler un peu plus. Et puis on trouve notre cadence à nous. Cela va me fatiguer énormément, mais sinon j'aurai une mauvaise note alors... Je fais de mon mieux, c'est le principal. Sauf que je suis asmathique. C'est un petit problème pour la course. Bizarrement, au bout d'une minute ou deux, on a l'impression désagréable d'être suivie. Vous allez vous dire : « oui mais c'est une course dans un stade, donc logiquement ce n'est pas bizarre d'être suivie » seulement là, si. C'était Dann le fils à sa maman qui a toujours ce qu'il veut. Il est bizarre en ce moment, avec nous, il fait que nous regarder avec son air de fou.
Il m'énerve sérieusement ! Du coup, je donne un petit coup de coude dans le bras de Colleen qui comprend tout de suite et qui jette un coup d'œil derrière nous. Elle me fait un signe de tête affirmatif et d'un coup, on accélère le pas.
Sauf qu'avec étonnement, on s'aperçoit que lui aussi. Donc, on court de plus en plus vite. Mais ma gorge commence à se serrer, mon cœur à se bloquer, je n'arrive plus à courir, j'ai la tête qui tourne et puis plus rien...