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Pourtant à 13 ans , avec toute mon innocence, j'ai prié avec ferveur pour que Dieu me tue ou tue mon frère ou les deux, peu m'importait pourvu que je ne vive plus constamment dans la terreur. Je reviens à mes 12 ans parce qu'il y a des choses que je ne vous ai pas dites. Des rêves étranges qui revenaient sans cesse à l'âge adulte vers mes 18-20 ans. Puis j'ai compris avec effroi que ça avait été une réalité pour moi.
Il y eu quatre événements que j'ai tus et n'ai révélés qu'à une seule personne, mon psychiatre actuel. La première, c'est que j'ai vu par accident du contenu pornographique pour homme sur l'ordinateur et dans des magazines.
La deuxième c'est que mon frère m'enfermait dans une pièce « la salle de jeux » . Il mettait la clé dans son caleçon et je devais mettre la main dedans pour ouvrir la porte et me sauver. Je ne l'ai jamais fait. Je préférais me faire battre  que de mettre ne serait-ce qu'un doigt là-dedans. Et il le savait. La troisième chose, c'est que les fois où il devait prendre sa douche et normalement se dévêtir dans la salle de bains, il le faisait dans la maison. Alors au bout d'une course-poursuite les yeux fermés pour ne pas voir sa nudité , cela finissait invariablement par se cristalliser derrière le canapé où il se tenait debout , toujours nu et moi devant assise craignant qu'il décide de venir devant moi et que je vois son sexe.
La dernière chose est la pire.
Un jour, il s'est approché de moi et m'a demandé de toucher son nombril. Je n'ai pas compris pourquoi je devais le faire mais je me suis exécutée, redoutant une nouvelle fois des coups si je ne lui obéissait pas. Une fois, il m'a frappée parce que je ne regardais pas une photo de lui. C'est dire sa pusillanimité et son narcissisme. Alors bon j'ai touché du doigt son nombril. Je l'ai fait, quoi. Il était recouvert d'un liquide gluant et transparent. C'était du sperme et je l'ai compris trop tard, bien trop tard.

Ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant