Sacrifice

Chapitre 5

- Personne ne doit aller en mer jusqu'à nouvel ordre. Libuys est en train d'envoyer un message à Ceylan pour qu'il passe dès que possible. Cyrias est partie prévenir les autres. Plus personne ne s'approche du lac.

Karan, le visage radieux de ce matin s'est transformé en une expression sérieuse et déterminée. Il se tient au milieu de l'entrée du château, torse nu. Sa musculature seyante est légèrement cacher par des cicatrices. Son torce et son bras droit en son recouvert. Vue la manière dont il tient son épaules gauches, peut-être qu'il aura de nouvelles cicatrices. Du sang coupe sur le long de son bras blesser. 

Les serviteurs présents dans la pièce écoutent attentivement, respectant l'autorité de Karan même dans cette situation critique. Son autorité naturelle se manifeste davantage en cette circonstance.

- Tous les serviteurs dormiront dans le château ce soir. Prenez les chambres du premier étage. Les maisons les plus proches du lac vont être évacuées. Vous devrez laisser vos maisons aux évacués pendant quelque temps. Nous demanderons de l'aide dès demain aux autres villages pour construire des habitations solides proche du château.

Son regard se porte sur chacun de ses serviteurs, assurant qu'ils comprennent l'importance de la situation. Son souci pour leur bien-être est évident, même s'il se traduit par des décisions difficiles.

- Ce soir, nous dînerons tous ensemble dans la salle de réception. Préparez quelque chose de simple afin d'accueillir le plus de monde possible. J'expliquerai la situation à ce moment-là.

Edis et Miraes se regardent, un peu perdu. Ils ne comprennent rien à ce qu'il se passe. Tout le monde semble inquiets, la situation à l'air grave. Miraes est vraiment perplexe. "Tout ça pour un tremblement de terre ?" Pense-t-il.

Après avoir donné ses ordres, Karan remarque Edis et Miraes en bas des escalier. Il s'approche d'eux. 

- Veuillez remonter dans vos chambre. Je viendrais vous voir dans une vingtaines minutes, dit Karan. 

La divinité se retourne vers le serviteur le plus proche de lui. 

- Veillez à donner des vêtements à Edis. Des vêtements couvrant feront l'affaire pour les premiers jours, continue Karan en s'éloignant. Je vais à la source, s'il y a une urgence, vous savez ou me trouver, dit-il aux serviteurs avant de partir.

Edis et Miraes échangent un regard troublé alors qu'ils regardent Karan s'éloigner. Toute cette agitation et ces ordres donnés par Karan semblent bien plus graves que ce à quoi ils s'attendaient pour un simple tremblement de terre. Edis est particulièrement confus, il se pose encore des centaines de questions. Au moment où il pourrait se poser et questionner les serviteurs, il se retrouve bloqué dans cette situation incompréhensible.

Ils se dirigent vers leurs chambres comme Karan l'a demandé, et une fois à l'intérieur, Edis s'effondre sur le lit. Un tourbillon d'émotions le submerge. Il y a quelques heures à peine, il pensait mourir. Maintenant, il se retrouve dans un archipel mystérieux, arrivé là par le biais d'une noyade qui aurait dû être fatale. Nu, vulnérable, au cœur d'une île inconnue. Pire encore, il doit servir de "perle" à un dieu. Mais qu'est-ce que cela signifie, être une "perle" ? Edis se questionne sans fin. Tout au long de la matinée, on lui a parlé de personnes qu'il n'a jamais rencontrées, comme pour le réconforter. "Ceylan", un nom qu'il ne reconnaît pas, commence à le frustrer. Et pour compliquer encore les choses, au moment où il espérait enfin trouver un moment de répit et obtenir des réponses à ses questions, un violent tremblement de terre secoue tout. Le visage sombre qu'avait Karan il y a quelques minutes est la goutte d'eau qui fait déborder le vase de l'anxiété d'Edis.

Subitement, il se redresse, puis se précipite vers les armoires, sa colère monte. La conscience de sa propre nudité le dérange profondément. Malgré les mentions répétées de vêtements, il se retrouve toujours emmitouflé dans un simple drap. Alors qu'il remonte les escaliers, il jette frénétiquement des regards en arrière pour s'assurer que personne ne le surprend dans cet état. Heureusement que Miraes avait arrangé le drap, mais cela ne suffit pas. Il fouille les tiroirs, vide les linges de lit un par un, les dépliants, les jetant violemment au sol. Son visage commence à rougir sous l'effet de la frustration grandissante. Dans sa quête désespérée, il ne trouve rien de réconfortant. Rien de familier. Il se trouve dans un territoire inconnu, enfermé dans un château dont le propriétaire prétend être un dieu, entouré d'étrangers, et il n'a aucune idée de la raison qui l'a conduit ici. La situation devient insupportable, une fatigue profonde s'empare de lui, et il se sent totalement perdu. Alors qu'il continue de fouiller, les larmes commencent à couler de ses yeux, signe de son désarroi croissant.