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-Alors ?

Marianno s'impatientait. Il me regardait rempli d'appréhension. À côté de lui, Lino était pareil.
Vêtu d'un simple pantalon de costume noir et d'une chemise de la même couleur, ce dernier provoquait de blessants papillons dans mon ventre. Beurk. J'étais désespérante.

-Vous êtes sûrs de vouloir vous aventurer là-dedans ? demandais-je.

C'était la seule et dernière porte de sortie que je pouvais leur offrir.
Après ça, il n'y aurait plus de retour en arrière et la descente aux enfers serait terrible pour chacun de nous.

-Tu penses qu'on ne peut pas le supporter ? demandait Lino.

Je secouais la tête.

-Ce n'est pas ce que j'ai dis. C'est juste que-

-Que quoi ? me coupait-il, me faisant froncer les sourcils. Que ta vie vaut moins que la nôtre ?

Je n'arrivais pas à savoir s'il cherchait à ce que l'on se dispute ou simplement à évoquer son point de vue. Malgré l'impression que c'était plus le premier cas, je décidais de faire abstraction.

-Je n'ai juste pas envie qu'il vous arrive quelque chose par ma faute, soufflais-je.

-Tu n'es pas notre gardienne, Serafina.

Je m'apprêtais à répliquer immédiatement mais je fus coupée par Marianno.

-Ce qu'il veut dire c'est que nous sommes là en parfaite connaissance de cause, Sera.

Le brun aux yeux bleus hochait la tête pour appuyer ses propos.

-Si nous ne voulions pas en savoir plus, nous ne serions jamais revenus sur le sujet. Mais nous sommes là. Et nous te demandons de nous éclairer sur ça, clamait-il en sortant le livre.

C'était clair : il n'y avait plus de retour en arrière.

-Je pense que vous l'avez lu tous les deux...

En voyant la grimace de Marianno, je comprenais que oui. Il devait sûrement être mal a l'aise d'avoir fouiné dans mon dos. C'était un bon point, comparé a l'autre aigri.

-La vérité est que moi-même, je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe.

Je les voyais attendre que je m'explique. Je m'asseyais sur la chaise de mon bureau et me frottais les yeux.
J'étais épuisée. Je ne me rappelle pas la dernière fois que j'ai eu une bonne et complète nuit de sommeil.
Je me sentais vulnérable. Pire encore quand je sentais le regard perçant de Lino sur moi.

-Ce livre a été livré à la maison quan-

-Chez nous ? m'interrompait Lino.

J'hochais la tête.

-C'était il y a quelques temps déjà. Je ne sais pas qui l'a livré ni comment. Mais quand je suis arrivée devant la porte, il n'y avait personne. Juste un paquet et le livre a l'intérieur.

-Tu as ouvert un paquet venant de nul part ?

Je sentais de l'agacement dans sa voix. De mon côté, son ton ne me plaisait pas.

-Es-tu stupide, Serafina ?

-Je te demande pardon ?

Je plissais les yeux.

-C'est juste que ça aurait pu être dangereux, nous coupait Marianno.

Finalement, j'avais un peu pitié de lui. Lui qui venait juste avoir des réponses, se retrouvait obligé de jouer les médiateurs dans une relation de couple. Couple foireux.

The Wolf On The LooseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant