My Only Love Is Blue

Chapitre 7 : Rose - Aptaphobie...

"La peur n'est pas réelle. C'est un produit des pensées que vous créez. Le danger est très réel. Mais la peur est un choix."

- Will Smith-

Je ferme les yeux en attente d'un énième coup de ma mère. Au bout de quelques secondes, je les réouvre et découvre qu'elle a disparu de mon champ de vision. 

Soulagement.

Je me dépêche de monter m'enfermer dans ma chambre. Au cas où. Je ne sais pas où elle est partie, mais il est fort probable qu'elle soit déjà en train de se saouler. Je m'allonge sur le lit et me repose. 

Cette journée m'a épuisé. 

Physiquement et mentalement. 

Le rendez vous chez la psychologue a énervé ma mère qui n'a pas compris pourquoi j'avais cet entretien. Moi je sais. Je suis tout le temps en retard et ils ont pensé que je devais prendre rendez vous avec la psy. Pour eux cela a un rapport avec des problèmes personnels. J'étais pour l'idée, jusqu'à qu'il me dise qu'il fallait également la présence de ma tutrice. Je comptais lui cacher, mais les adultes, toujours plus intelligents, l'ont appelée pour être sûr de sa présence.

Une chose qu'ils ne savent pas ; elle est la cause de mes retards.

Au vu de son statut sur moi, elle a pu tout nié et promettre à la proviseure que, plus jamais, je ne serai en retard. J'ai immédiatement compris le double sens de sa phrase. 

Je serais tranquille le matin, je souffrirai le soir.

- Rose, ouuuù es tuuuu ? 

Merde ! 

Comme je m'en doutais, elle est complètement bourrée, et je vais devoir la gérer. Je l'entends monter les escalier doucement. Je me fais silencieuse, dans mon lit, allant jusqu'à retenir mon souffle. Il faut qu'elle pense que je ne suis pas là.

- Putaiiinnn, tu es ouuuù sale cooonnnne ? dit-elle en s'énervant.

Je retient toujours mon souffle avant de remarquer que je ne l'entends plus. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Je l'entends redescendre au rez-de-chaussée, chaque pas claquant contre le bois des lattes de notre escalier. Je soupire en reprenant mon souffle. Je décide d'appeler Aaron pour sortir de chez moi. Je compose son numéro en espérant qu'il réponde.

- Oui ? 

- Salut Aaron !

- Ça va ? Tu as un problème ? demande-t-il inquiet.

- Non, ça va ne t'inquiètes pas. Je voulais te demander une faveur : ma mère est bourrée, je voulais savoir si je peux dormir chez toi. Si ça te dérange...

- Ça ne me dérange absolument pas, viens chez moi, tu seras plus en sécurité.

- Merci beaucoup Aaron, à toute à l'heure le remerciais-je.

- Bisous, mon chou, fais attention.

Je raccroche et prends mon sac d'affaires de rechange. J'ai toujours un sac prêt dans mon armoire au cas où je doive quitter rapidement la maison. Je préfère être prudente et prête en cas de problèmes. Je ne souhaite à personne de devoir faire ça.

Je sors de ma chambre en inspectant les couloirs, pour être sûre que ma mère est absente. Je descends rapidement les escaliers avant de me diriger vers la porte. Comme je m'en doutais, elle est allongée sur le canapé en train de dormir. Je quitte la maison, qui n'est plus vraiment ma maison depuis longtemps.