chapitre 13

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Petite note pour dire que le début du chapitre porte un peu à confusion : le pdv est bien d'Olivia, pas de Sten :)

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Stenson.

Sten.

C'est un prénom plutôt étrange ? Il est assez rare, je suppose.

Il est original, comme lui.

- Tu m'écoutes ?

Je viens de rejoindre Alex sur le chemin, et il semble avoir remarqué que j'ai la tête ailleurs.

- Désolée, j'étais dans mes pensées...

- Oh y'a pas de souci. Tu... as besoin de parler ?

Je me tourne vers lui en haussant les sourcils.

- Je n'avais pas des pensées sombres, je te rassure ! Je pensais simplement à... un rêve que j'ai fait cette nuit.

- Oh, d'accord.

Nous entrons dans le réfectoire et prenons de quoi petit-déjeuner.

Cette nuit, je n'ai pas arrêté de penser à lui et à son prénom maudit. Pourquoi est-ce que j'y pense sans arrêt ? M'a-t-il lancé un sort ? Je devrais resonger à la théorie de l'être fantastique.

Non, je déraille. Je déraille complètement.

- Et c'est donc comme ça que j'ai compris que j'aimais les hommes, conclut Alex.

Sauf que je n'ai absolument rien suivi.

- Ah oui ? C'est intéressant.

- Je viens de te dire que j'avais découvert que j'étais gay après avoir regardé deux taureaux avoir un rapport.

Je plisse les paupières.

- Désolée...

Il secoue la tête.

- Tu veux me parler de ton rêve ? Il semble envahir ton esprit tout entier.

- Oh... non, ne t'en fais pas.

Il hoche la tête et nous commençons alors à manger.

Ensuite, nous nous rendons dans le jardin et mon regard se tourne immédiatement vers la fenêtre de Stenson alors que nous nous asseyons sur un banc.

Il est là, et il m'observe. Comment sait-il que je suis dans le jardin à chaque fois ? Passe-t-il ses journées à regarder dehors sans rien faire ?

- Aïe ! s'exclame une fille en trébuchant pas loin de nous.

Alex se précipite pour l'aider à se relever, et je perds Stenson du regard une fraction de seconde.

Mais lorsque je le tourne à nouveau vers lui, je pourrais jurer que quelque chose a changé dans son expression. Il semble... heureux d'avoir vu cette fille trébucher.

Je me trompe sûrement... il est assez loin de moi et une fenêtre ainsi que des barreaux nous séparent. Pourtant, je jurerais que son expression n'était pas la même avant que je ne détourne le regard...

Je décide d'arrêter de le regarder et me concentre sur Alex, qui se rassoit à côté de moi.

- Plus de peur que de mal, dit-il.

Je fronce les sourcils. Oui, elle a peur. Est-ce que c'est ça qui a fait plaisir à Stenson ?

Stop. J'arrête de parler de lui.

- Heureusement, je me contente de lui répondre.

Il hoche la tête.

- Je... et si on marchait ? J'ai besoin de marcher.

- Euh... d'accord, répond-il.

Il se lève et nous commençons donc à faire un tour du jardin, que je commence déjà à connaître par cœur. le parterre de tulipes, les rosiers qui sont plus grands que moi, les dahlias disposés en forme de cœur... ça m'étonne que personne ne les ait encore fracassé. Je n'aime pas l'image qu'elles renvoient. L'image de la joie, du bonheur et de la vie en couleurs.

Ici, personne ne voit la vie en couleur. Il y a du blanc, du noir et peut-être des nuances de gris. Et encore, ces nuances de gris doivent être très foncées.

Je me stoppe nette en remarquant quelqu'un pas loin.

- Salut, Liv ! s'exclame-t-il.

Les battements de mon cœur commencent à accélérer.

Ça va, il y a du monde autour, je ne crains rien.

- Salut, je réponds le plus froidement possible.

Et encore une fois, ses yeux se posent sur ma poitrine. Il me dégoûte et me répugne. J'ai le cœur qui tressaute et qui me fait mal.

- J'ai froid, tu me raccompagnes à ma chambre ? je demande alors à Alex en me tournant vers lui.

Il comprend immédiatement que quelque chose ne va pas, et il me raccompagne sans même dire quoique ce soit.

J'en ai marre de ce sentiment de peur et d'anxiété à chaque fois qu'un homme pose un regard un peu insistant sur moi. Avant j'appréciais même cela. Maintenant, je songe même à tenter à nouveau de mettre fin à mes jours seulement pour éviter que quiconque ne me regarde...

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