Kathrin Switzer, née le 5 janvier 1947, est aujourd'hui âgée de 76 ans.
C'est une ahtlète et journaliste allemande.
Mais qu'est-ce qui la rend spéciale ?
Et bien...
Nous sommes en 1967.
Les femmes ont le droit de vote depuis à peine vingt ans, en France, mais elles n'ont toujours pas le droit de courir en compétition internationale sur des distances supérieures à 800 m.D'après le corps médical de l'époque (en 1928) les efforts d'endurance prolongés pouvaient "endommager le système utérin et développer la pilosité". Ce qui était évidemment innaceptable pour la société !
Donc, 1967. Kathrin, elle, elle adore courir.
Son rêve ? Courir le marathon de Boston.
Elle a donc conclu un marché avec son entraîneur. Si elle lui prouve sa capacité à finir la distance à l'entraînement, alors il lui donnera sa bénédiction. Kathrine vient à bout sans ciller des 42 km. Et pour bien montrer qu'elle n'est pas fatiguée, elle en rajoute cinq de plus!
Aucun doute, elle a passé l'examen haut la main.
Donc, Arnie Briggs, l'entraîneur, tient parole : lui qui était le premier à vouloir la freiner dans son projet interdit, sera le premier à l'aider à le réaliser.
Et, tenez vous bien...Arnie et Kathrin trouvent une faille juridique qui va bien les aider : il n'est écrit nulle part expicitement que es femmes ne peuvent pas participer à ce fameux marathon !
Eh oui, l'interdit est tellement évident, tellement ancré dans l'esprit des gens...
Alors, Kathrin signe le formulaire d'inscription avec ses initiales, et le dossard 261 est à elle.
Le jour de la course, mercredi 19 avril 1967, il fait un temps de chien : De la pluie, de la neige fondue, un vent glacial. Ils sont 700 courageux sur la ligne de départ, tous emmitouflés sous des couches de vêtements, un gros avantage pour notre athlète !
Et... top départ ! Kathrin s'élance, bien entourée par sa garde rapprochée : son petit ami Tom Miller, espoir en lancer de marteau, son coach Arnie Briggs et d'autres coureurs du club de Syracuse, où elle s'entraîne.
L'ambiance est chaleureuse autour d'elle, certains concurrents qui la croisent sont certes étonnés, mais restent bienveillants. Tout va bien.
Mais après 2 kilomètres, notre petite équipe se fait doubler par une voiture de presse...et c'est là qu'elle est remarquée.
Jock Semple, directeur de la course, est furibond.
Il saute du véhicule en marche et se lance à la poursuite de la jeune athlète, qui continue de courir.Elle raconte : "Au départ, je n'avais pas réalisé que Jock Semple me courait après. Soudain, j'ai entendu le bruit de ses chaussures en cuir sur le bitume. Je me suis alors retournée et j'ai fait face au visage le plus furibard que j'ai jamais vu de toute ma vie. Semple me hurlait dessus : "Dégage de là, sors de ma course !" Il a réussi à agripper mon maillot, tenté d'arracher mon dossard. J'étais absolument terrorisée..."
C'est à ce moment qu'elle réalise que sortir avec un lanceur de marteau était une très bonne idée.
D'un violent coup d'épaule, Tom Miller fait dégager Semple, qui finit sa propre course... dans le décor."Je me suis alors tournée vers mon coach, Arnie, et je lui ai dit : "Ecoute, je vais peut-être t'attirer des ennuis à toi aussi mais il faut que j'aille au bout, dussé-je le faire en rampant. Sinon, le message que je vais renvoyer sera que les femmes sont effectivement incapables de terminer un marathon."
Et ça, à ses yeux, c'est impensable.
"Jusque-là, j'étais très énervée contre cet homme qui m'avait agressée, explique-t-elle encore. Et puis, en repensant à tout cela en courant, j'ai réalisé qu'il n'était pas vraiment fautif. Qu'il était en quelque sorte un "produit" de son époque. Et que, en voulant m'exclure de sa course, il était simplement dans son rôle."
Et Kathrin Switzer finit la course en 4 heures et 20 minutes !
Course de 42,195 kilomètres, course d'une vie.
Grâce à elle, les marathons sont enfin devenus accessibles aux femmes.
"Sur la ligne de départ, j'étais une jeune fille
et sur la ligne d'arrivée, j'étais devenue une femme"
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I am brave
Acak" Avoir du courage ne se manifeste pas toujours par des actes héroïques d'envergure. Avoir du courage, c'est se respecter assez pour savoir dire non, plutôt que de céder aux demandes qui ne nous conviennent pas."