Yume | Yuta Okkotsu X Oc

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Allongée à même le sol de mon appart, je tente de faire abstraction de la chaleur de début d'été.
On est samedi après-midi, et j'ai une tonne de devoirs et de vaisselle à faire. Mais j'ai la flemme. C'est quelque chose que tout le monde fait, repousser le travail le plus possible.

Que fais Yuta ? J'ai remarqué que je me pose souvent la question en ce moment. Il doit être en train de faire ses devoirs, où sûrement de discuter avec sa sœur. Peut-être qu'il lit ? C'est quoi son type de livres ? A bien y penser, je sais pas grand chose de ses goûts.

Sans même m'en rendre compte, j'attrape mon téléphone. Je me rend encore moins compte que je compose le numéro de mon ami.

Il décroche au bout de cinqs sonneries.

-Suiko-chan ?

-Salut Yuta-kun. Tu es occupé ?

-Non, il y a un soucis ?

-Je voulais juste te parler.

-Oh... d'accord.

Un silence s'en suit, ou je n'entends que sa respiration ainsi que la mienne. Puis une idée me vient.

-Ça te dis de sortir ?

...

Vêtue d'un simple t-shirt et d'un short, j'attend Yuta au point de rendez-vous qu'on à convenu.

J'ai l'impression de stresser, je n'ai jamais vu Yuta habillé autrement qu'en uniforme. Comment est son style vestimentaire ?

-Suiko-chan !

Le voilà. Il porte un sweat jaune pâle ainsi qu'un bermuda gris, ça lui va plutôt bien. Il a pas trop chaud ?

-Je t'ais pas trop fais attendre ?

-Non non t'inquiètes, j'étais en avance.

-Tant mieux... Tu veux faire quoi du coup ?

-Hmm... Déjà aller prendre une glace, il faut trop chaud !

-Ça marche !

Nous nous mettons en route vers le centre-ville. Cette fois, la conversation arrive vite, on parle de sujets variés.

Je me rend compte que je prends plaisir à l'écouter parler, moi qui d'habitude parle le plus.

Je l'écoute me dire qu'il aime le chou salé à l'huile de sésame, les romans à l'eau de rose, les films de type comédie et l'été.

Tout ce qu'il me dit reste ancré dans ma mémoire, comme si je voulais conserver chaque chose que j'apprends sur lui. Ça ne m'est jamais arrivé.

-Et toi ?

C'est à moi de lui parler. Je lui dit que j'aime les soba froides au sésame, tous les livres biens écrit tant que ce n'est pas historique, les films de catastrophes naturelles ainsi que l'automne quand il fait beau.

Pour la première fois, je m'ouvre à quelqu'un. Pour la première fois, je parle de mes goûts, de ce que j'aime et que je n'aime pas. Et Yuta m'écoute, rigole à mes petites anecdotes, et ne critique rien.

Pour la première fois, je sens ce sentiment de solitude ancré en moi s'envoler. Je sens que je ne suis plus seule.
J'ai un ami, un confident, un réconfort. Et bordel ce que ça fait du bien.

Nous arrivons devant un glacier où il n'y a pas de queue.

-Tu vas prendres quoi ?

-Chocolat, je pense. Et toi ?

-Je sais pas...

Ça lui va bien, le chocolat. Moi je ne sais jamais quoi choisir.

Au final, j'opte pour le goût matcha.
On commence à arpenter les rues commerçantes tout en mangeant nos glaces.

-Pourquoi tu fais cette tête, c'est pas bon ?

-Comment dire... Un de mes plus grands regrets est de ne pas aimer le matcha. Du coup, ça me frustre tellement que j'ai tendance à prendre toujours ce qui est à base de matcha, même si j'aime pas ça.

-Drôle de dilemme... Je t'aiderai à finir si tu veux.

-Oh oui, merci.

Le temps passe. Au final, on a échangé de glace, tellement j'avais du mal à finir la mienne, heureusement que Yuta à aimé. Je me sentais un peu coupable de l'avoir obligé à échanger, du coup je lui ai payé un taiyaki à un stand. Il a eu du mal à accepter.

L'après-midi s'est déroulée sans encombres, c'était génial. On a rien acheté à part de la nourriture, mais se balader était d'avantage agréable.

J'ai insisté pour le raccompagner, voulant retarder le retour à mon appart.

-C'était sympa cette aprèm, merci d'avoir proposé.

-De rien, on se refait ça un jour ?

-Oui.

Plus personne ne parle, on se regarde dans les yeux.
J'esquisse un petit sourire timide, auquel il répond de la même façon.

-Alors... à lundi !

-Oui, a lundi !

Je le salut de la main une dernière fois, puis me met en route. Je mets 20 minutes à rentrer chez moi, mais elles ont semblé en être 5.

De retour dans mon logement, la solitude revient, comme la pluie arrive après une journée d'accalmie.
Mon esprit redevient gris, nuageux, embué.

-Je devrais faire la vaisselle...