Les desillusions

224 8 3
                                    

Deux semaines sont passées depuis l'annonce aux garçons.
Je ne suis pas retournée à Paris et passe mon temps chez Charles.
Je ne le suis pas sur les grand prix, je préfère le préserver et qu'il soit à 100% concentré sur ses courses.

Rien n'est comme avant entre lui et moi. Plusieurs fois je lui ai demandé si il souhaitait que je rentre à Paris mais à chaque fois, il insiste pour que je reste, cela le rassure.

Je suis assoupie sur le canapé lorsqu'il rentre du Grand Prix d'Espagne. Il est de bonne humeur malgré sa 2ème place, toujours derrière Max.
Il est magnifique. Je ne cesserai de l'admirer. Il se penche vers moi et m'embrasse avec un certain entrain.

- Et bien bonsoir. Tu m'as l'air de bonne humeur.
- Je suis effectivement de très bonne humeur et j'ai très envie de toi.

Nous n'avons pas eu de rapport depuis l'annonce. Nous n'avons fait que nous croiser ces deux dernières semaines.
Charles s'allonge au dessus de moi et m'embrasse à nouveau. Il m'embrasse dans le cou puis sur mes seins qu'il saisit de sa main. Ils ont grossi avec la grossesse et visiblement ça n'a pas l'air de lui poser problème.

Il me déshabille très rapidement et fait de même pour lui.
Je le sens pressé et je mets ça sur le coup de l'excitation, des retrouvailles. Je saisis ses cheveux et le ramène à ma bouche. Il sert ma cuisse et c'est seulement à ce moment que son regard croise le miens.
Et je comprends. Je comprends qu'il n'y arrivera pas. Que quelque chose s'est brisé et que Charles n'a plus envie de moi.

- Je n'y arrive pas. Je suis désolé.
- Tu n'arrives même plus à me regarder dans les yeux et avoir envie de moi, c'est ce que tu es en train de me dire ?
- J'ai besoin de temps, il faut que je digère.
- C'est fini entre Pierre et moi, tu le sais. C'est toi que j'aime.
- Mais c'est peut être son bébé que tu portes. Excuse moi d'avoir du mal à passer outre Louise.
- Tu crois que je l'oublie peut être ?! Pourquoi tu me demandes de rester au juste, si tu n'arrives même pas à me regarder ?
- Parce qu'au moins, je sais que tu es là, avec moi.
- Ça veut dire quoi ça Charles ?
- Rien, ça ne veut rien dire.
- Exprime toi pour une fois, dis moi ce que tu penses.
- Les fois où on s'est engueulé, tu as couru vers lui.
- Non mais j'ai l'impression de rêver là. J'ai tout quitté pour toi et je reste cloîtrée dans cet appartement pour toi. Tu veux quoi de plus ?
- Que ce bébé soit le miens.

Je me lève et me dirige vers la chambre. Je suis au milieu de ma valise quand Charles me rejoint.

- Qu'est ce que tu fais ?
- Je rentre chez moi, à Paris.
- Ça sert à quoi ?
- Ça sert à ce que je prenne du temps pour moi. Pour savoir ce que je veux faire ou ne pas faire. Je veux penser à moi et seulement à moi. Concentre toi sur la saison et je t'envoie les tests ADN dans 3 semaines.
- Louise.
- Charles.
- Reste.
- Regarde moi dans les yeux et dis moi que tout va redevenir comme avant.

Silence. Un horrible silence.
Il ne m'en faut pas plus pour finir ma valise.
Je la ferme et la tire jusque dans le hall.

- Nous deux ce n'est pas fini.
- Non ce n'est pas fini. Mais grandis un peu et agis comme un homme.

C'est sur ces paroles que je quitte l'appartement, sans un regard pour lui.
Je récupère ma Fiat 500 de location dans le parking. Elle est assez ridicule à côté des voitures de luxe de Charles mais je l'aime cette voiture, elle détonne, je m'y sens bien.

J'adore conduire dans Monaco, surtout la nuit.
Les rues sont calmes et il y a très peu de circulation. J'ai envie de conduire un peu avant de rejoindre l'aéroport. L'air est encore un peu chaud et je tends la main à travers la fenêtre pour le sentir.
Je change plusieurs fois de chanson avant
de trouver celle que je voulais écouter, Ur
so pretty de Wasia project.
J'adore cette chanson, cette magnifique chanson d'amour.
Mais ce soir je n'entendrais pas la fin car une voiture vient de me percuter de plein fouet à plus de 120 km/h.

Riva - Tome deux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant