Chapitre 2

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Mes paupières sont lourdes et mes oreilles bourdonnent. Quand j'arrive enfin à ouvrir les yeux, ma vision est trouble et j'ai la tête qui tourne. Je me redresse dans mon lit. Mon lit ? Je sursaute et regarde partout autour de moi. Je suis bien dans une chambre. Mais ce n'est pas la mienne.

Je scanne la pièce. La chambre est grande, dans des tons rouges et marrons et tout le mobilier est en bois. Une double-porte se trouve en face du lit, une grande fenêtre sur ma droite, une coiffeuse sur ma gauche et à coté, une deuxième porte. Où suis-je ? Et comment suis-je arrivée là ?

Je retire la couverture de sur moi, visiblement, je porte toujours les mêmes vêtements en lin gris. Avec une migraine écrasante, j'arrive difficilement à me lever. Mais quand j'arrive à la double porte, je découvre qu'elle est fermée. La fenêtre aussi est fermée. Et floue. Je ne sais pas si ce sont des verres teintés ou de la magie, mais je ne peux que deviner des formes et des couleurs.

Après plusieurs heures à tourner en rond, je ne suis toujours pas sortie de cette chambre. J'ai forcé et forcé les poignées de la double porte mais elle reste fermée, même chose pour la fenêtre. La seule porte qui s'ouvre est celle derrière moi, et elle ne donne que sur une salle de bain et un dressing vide. J'ai même essayé de casser la fenêtre en jetant la chaise de bureau dessus mais rien n'y fait. Je n'arrive pas à sortir de cette pièce.

Désespérée, je me jette sur la double porte en hurlant et en tapant avec mes mains, mes pieds, mes coudes, mes genoux...

— Laissez moi sortir ! Je veux sortir !

Soudain, pour la première fois depuis que je suis arrivée, j'entend autre chose que le son de ma propre respiration. J'ai bien essayé d'écouter pour des voix ou des pas mais je n'avais rien entendu. Je pensais que c'était de la magie mais maintenant que j'entend des pas de l'autre coté de cette porte, je me dis qu'il n'y avait peut-être personne, tout simplement.

Les pas s'arrêtent et la porte s'ouvre devant moi. Je recule jusqu'à heurter le lit. J'aimerai trouver quelque chose pour m'en servir comme arme et essayer de me défendre, mais il n'y a même pas un stylo dans cette pièce. À part le mobilier et moi, la chambre est vide.

Deux hommes apparaissent devant moi. Mais au vue de leur taille, je ne suis pas sûre que ce soit de simples hommes. Ils sont tellement larges et grands et musclés que—

— Séraphine Mendaci.

Ils connaissent mon nom. Qui sont-ils ? Pourquoi m'ont-ils enlevée ? Qu'est-ce que je fou là, bordel ?

Mes yeux passent de l'un à l'autre à une telle vitesse que ma migraine s'empire.

Le plus grand à des cheveux si clairs qu'ils paraissent blancs et des yeux d'un marron cuivré, comme les feuilles en automne, comme cette chambre. Sa peau pale fait ressortir toutes ses caractéristiques claires et ses vêtements sont d'un violet très sombre, presque noir. L'autre me rappelle quelque chose. Ses vêtements sont faits d'un matériel fluide et vert qui fait ressortir sa peau bronzée. Ses traits sont fins et aiguisés comme l'épée dont je me serai servie contre eux. Ses cheveux sont de la couleur du bois et ses yeux... ses yeux sont la dernière chose dont je me souviens avant de m'être réveillée ici. Ils sont d'un vert si beau et si perçant que j'ai l'impression qu'ils pourraient transpercer mon âme.

— Pas ton âme, ma jolie, ton esprit.

Je recule mais tombe contre le lit. Il peut lire dans mes pensées ?

— Oui, il continue. Tu pourrais le faire aussi, si tu le voulais.

— Vous êtes qui ? je dis en m'agrippant aux draps. Qu'est-ce que vous voulez ? Et pourquoi je suis là ?

THE WILLINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant