L'inspiration... Depuis peu, MinHo n'en avait plus. Plus moyen d'écouter de la musique instrumentale ou classique sans se mettre à repenser à ses mots. Plus moyen d'écouter les paroles de ces groupes qui parlent souvent d'amour sans être dégouté par ses mots. Plus moyen de danser sans ressentir de la rage : les larmes aux yeux, qu'il retenait pourtant de plus en plus de glisser le long de ses joues. Non, MinHo se retrouvait debout pendant des heures, dans sa salle de danse, sans pouvoir imaginer une seule chorégraphie...
Pourtant, il y a encore quelques jours, malgré ses mots, il pouvait danser encore et encore. Cela, même devant le chat de sa vieille voisine qu'il gardait souvent chez lui. Mais les paroles prononcées n'étaient toutefois pas rentrées dans les oreilles d'un sourd. Non, MinHo avait fait de nombreux cauchemars les jours qui ont suivi ses mots. Ces cauchemars où l'on se sent épier, où l'on a l'impression que des caméras sont implantées chez soi, qu'on nous regarde, nous observe, tout cela sans notre consentement. Il avait la sensation d'entendre cet homme, inconnu, laisser son son souffle glisser dans son oreille, le scrutant et l'empêchant d'ouvrir les yeux de peur de savoir si cette personne était réelle.
Dans un premier temps, les mots de son "ami" lui étaient arrivés comme une gifle au visage. Il n'avait pas su mettre de mots sur ce qu'il ressentait. Il était resté là, la tête observant le mur face à lui, les poings liés; juste à écouter son "ami" parler de ses problèmes, de sa vie, de l'injustice de celle-ci. Tout cela alors que cet "ami" savait que MinHo voyait un psychologue pour se reconstruire et se permettre de croquer la vie à pleine dents, tentant de mettre de côté les sentiments négatifs qui le rongent depuis l'enfance. Comment un "ami" pouvait-il libérer sa conscience dans un soupir de soulagement, tout en détruisant le peu de confiance en soi que MinHo avait retrouvé ?
Cet "ami" était revenu la semaine suivante pour lâcher une seconde bombe. MinHo s'était senti reculer petit à petit jusqu'à se retrouver assis plus loin, de plus en plus loin, très loin. Son "ami" l'avait remarqué et lui en avait fait la remarque. MinHo, dans un réel talent d'acteur et mal à l'aise, n'a su que dire de plus :
< Avec la danse, j'ai un peu mal au dos. Je préfère la chaise au canapé. Comme ça, je peux rester droit. >
Suite aux révélations, MinHo a fait abstraction des paroles de son "ami", cela inconsciemment, et alors même qu'il désinfectait à nouveau tout son appartement comme si celui-ci avait été contaminé. A présent, à chaque visite de cet "ami", il repassait la serpillière deux fois dans chaque pièce, dans des gestes presque maladifs et frottant avec vivacité les parties que son "ami" avait touché. Ainsi, il pouvait reprendre possession du lieu, son lieu.
Par la suite, il avait tenté de parler à son jeune frère, Félix. Mais MinHo n'avait su que rapporter les "malheurs" de son "ami" sans évoquer LES mots. Tous deux avaient passé la soirée devant la console, faisant également quelques blinds tests. Toujours avec ce même sourire et cette joie, non fausse mais troublée par de nombreuses pensées, MinHo n'avait rien dit. Félix n'avait pas pu capturer l'intensité du mal-être de son frère.
Peu de temps après, son "ami" avait demandé à le voir un dimanche après-midi, alors que MinHo pensait passer cette journée à paresser, en pyjama, dans son canapé devant la télévision. Il savait par de nombreux précédent que son "ami" allait lui faire une remarque telle que < En pyjama en journée ? Franchement je ne sais pas comment tu fais. Tu te douches au moins ? >, alors MinHo avait accepté que son "ami" vienne à la condition qu'il attende son signal. Mais alors que le jeune homme ouvrait la porte sur l'homme en larme, lui tendant des chaussons pour qu'il ne pollue pas son intérieur, qu'il lavera quand même à son départ, les reproches commencèrent déjà à arriver.
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Aidez-moi ! [LEE KNOW-SEUNGMIN]
Fanfiction"MinHo ne peut plus danser... MinHo ne peut plus lire... MinHo ne peut plus penser... Si... MinHo pense... MinHo pense à SES mots. Ses mots à LUI qui ont changé son quotidien... On parle de reconstruction... Mais comment se sent une victime d'agress...