Chapitre 8

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MinHo avait eu du travail ! Tout du moins, plus que d'habitude et tout juste assez pour son vendredi. Toutefois suffisant pour qu'il ne se mette pas à penser aux derniers événements. Il avait pu s'imaginer la soirée qu'il allait passer avec le couple. En plus, sa collègue lui informa qu'il restait des produits dans le carton d'affaires qu'elle donnait. Parmi eux, un sac en tissu avec le logo en japonais d'un des mangas qu'adorait JeongIn. C'était parfait pour mettre son cadeau à l'intérieur !

Le soir, il avait eu le plaisir d'acheter le Saint Grâle. Le magasin de jouets avait bien le jouet que JeongIn souhaitait et malgré son prix, il l'avait pris sans hésiter. L'emballant soigneusement, comme il savait bien le faire, il regarda l'heure et se mit en route. Il arriva trente minutes plus tard et avait trouvé une place malgré l'heure tardive où elles étaient précieuses dans ce coin-ci de la ville.

Il avait été bien accueilli ! Quand JeongIn avait vu le cadeau dans les mains de MinHo, il n'avait pas résisté à l'ouvrir, alors même que MinHo n'avait pas encore posé ses fesses autour de la table. Chan rigola en voyant la réaction de JeongIn.

JeongIn : C'est pour ça que tu ne voulais pas me dire ce que vous vous disiez.

MinHo : Yah ! On a le droit de parler sans toi, tu sais.

Chan : Oui, c'était pour ça. Mais ça en valait le coup, non ?

JeongIn ne l'écoutait pas et regardait le dos de la boîte pour connaître toutes les fonctionnalités du jouet. Malgré cela, il s'était reconcentré sur son ami et avait sorti de nombreux jeux de société. Pour le premier jeu, ils devaient faire deviner un mot ou une expression avec des formes, des couleurs, des... concepts. Oui, le jeu s'appelait ainsi, tout simplement.

MinHo : C'est un homme... qui a un outil en main... et... il y a un rapport avec le bois...

Chan : La ligne... C'est en rapport avec une branche ?

JeongIn : Oui.

Le jeune homme ne pouvait répondre que par cette réponse et tentait de donner le plus d'indice possible en posant des pions sur le plateau.

MinHo : Et c'est une expression. Il a une hache ? Bon... apparemment non... Une scie ?

JeongIn : Oui.

Chan : C'est un homme qui a une scie et c'est en rapport avec une branche ?

JeongIn : Oui.

MinHo : ... Aucune idée...

Au bout d'un long moment, les deux hommes avaient abandonnés.

JeongIn : "scier la branche sur laquelle on s'assoit".

Chan : Tu ne pouvais pas prendre le mot Égypte ou Robert De Niro ?

JeongIn : Égypte c'est trop facile. Puis je ne connais pas ce Robert.

MinHo : Que... C'est un grand acteur.

Chan : Chéri...

JeongIn : Bah quoi ? Je ne connais pas tout le monde.

Cela avait eu le don de faire rire MinHo et Chan. En tout cas, la première manche s'était avérée être déjà bien difficile, qu'allait-il en advenir du reste ? Et bien c'était un mélange de rire et de bonne humeur. Tout de monde ne pensait plus qu'au jeu, oubliant même les pizzas au four. Ils avaient enchaîné avec un Limite Limite et les blagues salaces et noires avaient envahi la pièce, toujours dans de nombreux fous rires.

Si bien que la soirée passa vite et il était déjà l'heure pour MinHo de rentrer chez lui. Ses amis avaient bien entendu tenté de l'inviter pour dormir, mais il avait refusé. Il ne se voyait pas dormir ailleurs que chez lui. Et cela, tout en sachant que son "ami" était invité pour la fête initiale qui se déroulait le lendemain.

Il partit donc avec le sourire et le sentiment d'avoir passé une excellente soirée. Il allait mieux, peut-être pendant un court instant mais c'était déjà ça. Le couple avait également pris de ses nouvelles sans pour autant entrer dans les détails. Ils étaient déjà bien contents de la réponse de MinHo qui leur avait certifié aller mieux. Dans un sens, cela était vrai ! Il se sentait plus léger d'avoir pu parler.

Maintenant, il restait le sentiment d'alerte qu'il devait évacuer. Pour ça, MinHo avait confiance en ses capacités. Il savait qu'il allait y arriver. Il savait également qu'il pouvait sûrement rencontrer son "ami" un jour où l'un de leurs amis qu'ils ont en commun les invitera sans connaître leur histoire. Mais ce moment n'était pas pour tout de suite.

MinHo avait eu une dernière frayeur en arrivant à son étage. La lampe, qui s'active manuellement par un bouton poussoir, s'était allumée, le faisant sursauter. Pourtant, à minuit, ce n'était que sa voisine, qui jetait quelques miettes par-dessus de la rambarde. Elle avait semblablement du monde chez elle et MinHo s'était contenté de la saluer avant d'ouvrir sa porte et la refermer calmement derrière lui. Fatigué, il avait fini par aller se coucher après s'être mis en pyjama.

Il n'avait plus de nouvelles de son "ami" depuis plusieurs jours. Ça y est ! Après une "amitié" de presque dix ans, cela semblait être définitivement terminé.

En y pensant, nous parlons de son "ami" sans évoquer son nom. Pourtant il en a un : SeungMin. Mais devons-nous prononcer son nom ? Après tout, ce serait le mettre en avant dans cette histoire et la victime, MinHo, pourrait passer au second plan sans qu'on ne le remarque. Dans un autre sens, ne pas l'évoquer par son nom, ne serait-ce pas ignorer le fait qu'il existe ? C'est mon choix de ne pas prononcer son nom pour qu'on puisse remarquer qu'il est difficile, même pour MinHo, de prononcer le simple prénom de SeungMin.

Pourtant, SeungMin a fauté. SeungMin n'est pas une bonne personne. SeungMin s'est soulagé la conscience en détruisant la vision du monde de MinHo. SeungMin est coupable. SeungMin ne sera jamais condamné.

Et MinHo ? MinHo y pensera d'abord tous les jours, puis de moins en moins. Malgré tout, cela restera dans sa mémoire, dans un coin de sa tête. MinHo a été victime. MinHo veut passer à autre chose. MinHo devra continuer son travail de reconstruction. MinHo a préféré avoir le sentiment de pouvoir oublier plutôt que de punir le coupable.

Le coupable vivra sa vie en ayant simplement perdu une amitié qui lui est chère.

Le victime vivra avec des images qui ébranleront à jamais son quotidien.

Si un jour, les mots "agressions sexuelles" arrivent au même moment dans les oreilles des deux hommes, l'un dira "oups", le second dira "aidez-moi".



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(1069 mots)


Voilà la fin de "Aidez-moi !".

J'attends vos avis avec impatience afin de m'améliorer dans mon écriture.


Sachez que si vous avez subit et que vous connaissez quelqu'un qui a ou qui subit de comportements, vous DEVEZ le signaler. N'oubliez pas de soutenir les personnes qui ont le courage de vous en parler et n'hésitez pas à demander aller de l'aide vous-même si vous ne vous sentez pas capable de répondre à l'appel à l'aide de la personne qui vous sollicite. 

Vous n'êtes pas seul ! Vous trouverez toujours de l'aide, mais pour ça, vous devez parler. C'est certes presque le plus dur à faire, mais une fois fait, vous vous sentirez soulagé. 


Je vous souhaite tous une bonne continuation. 


Aidez-moi ! [LEE KNOW-SEUNGMIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant