◆ Le soupçon de proximité

22 4 10
                                    

Thème : Halloween/Horreur

Longueur : 800 - 3000 mots

One shot écrit pour le concours Discord d'octobre 2023 sur le serveur « L'Hôtel Wattpadien » et organisé par TLA_Osaya

— — —

Disclaimer : mention de violence et de contenu mature/adulte

— — —

Une grande dame élancée s'avançait avec confiance à travers les couloirs de la prison très hautement gardée, dans laquelle seuls les plus dangereux criminels étaient enfermés à perpétuité. Ses cheveux bruns et courts étaient perpétuellement désordonnés – ce n'était pourtant pas faute d'essayer de les dompter – et ses iris noisette remerciaient chacun des gardes qui lui ouvraient une porte mécanique en appuyant sur de dangereux boutons rouges.

Cela faisait des semaines qu'elle n'avait plus mis les pieds ici. Pas depuis que la dernière affaire préoccupante dont elle avait été chargée s'était résolue. Seuls ses cauchemars se permettaient encore de naviguer entre les murs de ce centre carcéral au détour d'un moment d'égarement.

Mais aujourd'hui, il lui avait fallu se déplacer si elle souhaitait résoudre l'affaire du moment au plus vite – et ce n'était pas l'envie qui lui en manquait. Quand bien même cette prison possédait à elle seule toutes les caractéristiques pour faire cauchemarder les plus endurcis, les détenus étaient d'un tout autre niveau, qui parvenaient à insinuer les plus glaciaux des frissons rien qu'à l'entente de leur respiration.

Tous ceux ayant leur cellule au sous-sol de cet établissement pénitencier étaient des légendes, et possédaient tous au moins une série de thriller et de romans éponymes.

Devant le dernier contrôle le plus ardu à franchir, la demoiselle pivota sur ses talons pour faire face à celui qui l'accompagnait.

— Attends-moi ici, Jarden, déclara-t-elle d'une voix voluptueuse et pleine d'assurance. Je suis la seule à pouvoir aller au-delà.

Devant elle, un grand gaillard la couva des yeux, tout de même inquiet alors qu'il connaissait le tempérament de fer de la brune.

— D'accord, je ne bouge pas de là. Donne-moi ton manteau et ton écharpe, si tu veux.

— Merci.

Par un dernier sourire, elle alourdit ses bras musclés d'une flopée de tissus avant d'adresser un signe de tête au garde le plus proche. Dans un son grave et résonnant, une porte grillagée se déverrouilla, et s'ouvrit automatiquement en grinçant maléfiquement. Elle prit un pas un peu moins assuré que précédemment, et derrière elle, cette même porte se referma, pour que la prochaine puisse libérer le chemin en direction de l'antre du mal.

Un couloir rectiligne, sculpté à même de l'épaisse pierre, se découvrit devant elle. À sa gauche, une série de cellules. Certains détenus s'approchèrent des barreaux à son passage, et la demoiselle, par trop de fois habituée à arpenter cet endroit, maintint son regard fixé sur le sol. Quand elle atteignit la dernière cage, elle s'arrêta devant le lion qu'elle contenait.

— Tiens, tiens tiens. Je ne pensais pas vous revoir si tôt.

Une voix traînante résonna dans les lieux, et la brune releva son regard pour affronter le criminel dont elle était seulement séparée par des barreaux et un espace conséquent qu'elle avait délibérément laissé. Une silhouette affublée d'un uniforme orange avec un numéro de série cousu était assis à une table, un livre de poche dans une main. Deux iris si foncés qu'ils en paraissaient noirs, accompagnés d'une chevelure ébène grisonnante, étaient reportés avec intérêt sur sa personne. Elle était épiée, épluchée, scrutée, comme à chaque fois qu'elle venait.

Histoires courtes - RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant